Économie

Risque-pays : le Maroc demeure résilient

Dans une nouvelle étude, Allianz Trade maintient la note «B» du Maroc sur le long terme, qui confirme sa résilience grâce notamment à sa stabilité politique et de son environnement des affaires. Le Royaume reste parmi les pays les mieux notés en Afrique, en dépit d’un risque d’impayés relativement significatif pour les entreprises à l’horizon de 12 mois, en raison notamment de l’impact de la crise, du choc énergétique et de la pression inflationniste. Pour la croissance, le Maroc (+3% du PIB) fera mieux que la moyenne mondiale en 2023 (+1,4%).

19 Décembre 2022 À 16:48

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Allianz Trade dresse un tableau sombre des risques pays en Afrique pour 2023. Selon sa dernière étude économique, le risque d’impayés et de défaillances d’entreprises reste fort ou significatif dans la majorité des pays du continent, à l'exception du Botswana (Risque faible), Rwanda, Côte d'Ivoire et Sénégal (Risque moyen). Rappelons que la carte risque pays repose sur une notation en tenant compte des déséquilibres macroéconomiques, de l'environnement des affaires, de la stabilité politique, des risques commerciaux et financiers. Les pays sont notés sur 6 niveaux (allant de AA à D sur laquelle AA est le risque pays structurel le plus faible et D celui le plus élevé).

Le Maroc parmi les pays les mieux notés en Afrique malgré un risque d’impayés relativement significatif pour les entreprises

Pour le Maroc, la note globale se maintient à «B3» au quatrième trimestre 2022, soit un risque d'impayés relativement significatif, contre «B1» (Risque faible) en 2019, en raison surtout de la conjoncture économique difficile actuelle, suite d'abord au choc Covid puis celui de la guerre en Ukraine. À noter que le risque d’impayés jugé «significatif» résulte de l’«Indicateur d’alertes à court terme», sur une échelle de risques croissants de 1 à 4 à l'horizon de 12 mois. En Afrique du Nord, le Royaume, le seul noté B dans la région, se distingue toujours par sa résilience grâce notamment à sa stabilité politique et de son environnement des affaires.

Le Maroc décroche toujours une meilleure note que l’Algérie, la Tunisie ou encore l’Égypte. Rappelons qu'en octobre dernier, Allianz Trade avait souligné qu'au Maroc, «l'effet de la crise économique commencera à se faire percevoir avec davantage d'acuité en 2023, là où des aides publiques exceptionnelles et une grande stabilité des agrégats macro-économiques avaient permis de digérer davantage les chocs exogènes». L'impact additionnel du choc énergétique et de la pression inflationniste ont contribué à rendre la situation économique encore plus sensible, induisant un niveau particulièrement important de défaillances d'entreprises (+44% entre 2019 et 2023, avant une stabilisation escomptée en 2024).

La croissance économique mondiale ralentira à 1,4% en 2023

À l'échelle du globe, Allianz Trade estime que la croissance économique mondiale ralentira à 1,4% en 2023, avant de rebondir modestement de 2,8% en 2024. Un rebond insuffisant pour atteindre le rythme estimé de 2022 (+2,9%). «L’intensification de la crise énergétique et le durcissement généralisé des politiques monétaires pèsent sur les perspectives de croissance. Toutefois, bien que les pressions inflationnistes restent plus fortes qu’attendu, l’activité économique mondiale se montre plutôt résiliente grâce au soutien budgétaire et à une consommation solide», explique Ano Kuhanathan, responsable de la recherche corporate chez Allianz Trade.

Sombre tableau également pour les principaux partenaires économiques du Maroc

La récession apparaîtra bien en Zone Euro (-0,4%), au Royaume-Uni (-0,9%) et aux États-Unis (-0,3%) en 2023. En Zone euro, la récession apparaîtra dès le début de l’année 2023. La crise énergétique affecte fortement le pouvoir d’achat des ménages et la rentabilité des entreprises. L’économie française entrera également en récession en 2023, avec une contraction du PIB attendue à -0,4% du PIB. Idem pour l’Allemagne (-0,7%) ou encore l’Italie (-0,3%).

L'Afrique enregistrerait un ralentissement à 3,1% au moment où le Maroc afficherait un rebond à environ 3% l'année prochaine. Aux États-Unis, malgré une inflation élevée et un resserrement monétaire accéléré, l’économie tient le choc grâce à la résilience des exportations et de la consommation. Le pays devrait malgré tout entrer en récession l’année prochaine, avant de connaître un léger rebond en 2024 (+1,6%).r> 

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