04 Octobre 2022 À 09:45
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Une étude française ouvre la voie vers une chimiothérapie plus simple pour les patients cancéreux via un protocole d'injection par voie sous-cutanée, et non plus en intraveineuse comme aujourd'hui, mais le procédé doit encore faire ses preuves chez l'humain.
Le traitement du cancer repose très souvent sur l'administration de chimiothérapies par voie intraveineuse, ce qui génère beaucoup de contraintes et nécessite une hospitalisation.
Une étude, menée en France sur des animaux et publiée par le Journal of the American Chemical Society, permet d'espérer une procédure simplifiée. L'une des possibilités envisagées pour alléger le protocole actuel est en effet la chimiothérapie par voie sous-cutanée.
Bien plus simple à mettre en oeuvre et plus confortable pour le patient, elle est néanmoins impossible à pratiquer la plupart du temps, car les principes actifs sont agressifs et ont tendance à stagner au niveau du tissu sous-cutané où ils provoquent des nécroses de la peau à cause de leur forte toxicité.
Pour contourner cet obstacle, des scientifiques ont développé une nouvelle approche: en couplant un principe actif peu soluble et agressif très utilisé en chimiothérapie, le paclitaxel, à un polymère ayant une très forte affinité avec l'eau, ils ont réussi à obtenir un anticancéreux soluble, pouvant ainsi rapidement passer du tissu sous-cutané à la circulation sanguine, sans provoquer de toxicité à l'endroit où il est administré.
Durant le développement préclinique de cette nouvelle chimiothérapie chez la souris, ils ont même pu obtenir une meilleure efficacité qu'avec la formulation commerciale du principe actif (Taxol) administrée par la voie intraveineuse.
"Une chimiothérapie a beaucoup de contraintes logistiques (en nécessitant du personnel qualifié, des hospitalisations...), un coût élevé. Le principal intérêt de cette nouvelle approche serait de faciliter les chimiothérapies et d'accroître le confort des patients, qui pourraient peut-être les recevoir à domicile", a expliqué à l'AFP Julien Nicolas, directeur de recherche au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS) et auteur principal de l'étude.