28 Février 2022 À 17:37
Il a fallu une semaine pour que les groupes de l’opposition réagissent à la sortie de la majorité gouvernementale – sortie qui avait pour but, rappelons-le, de rassurer les citoyens quant à la maîtrise de la situation suite à la volatilité des prix de plusieurs matières premières parallèlement à la hausse des prix des matières énergétiques. Vendredi dernier, les quatre partis de l’opposition ont adressé une correspondance au président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, pour solliciter la tenue, dans les plus brefs délais, d'une réunion mixte entre la Commission des finances et du développement économique relevant de la première Chambre et celle des finances et de la planification au sein de la deuxième Chambre. Objectif, examiner de près la situation économique et sociale du pays à la lumière de la conjoncture difficile marquée par une sécheresse sévère et une hausse quasi générale des prix.
L’opposition a également appelé à faire participer deux ministres à cette réunion, à savoir la ministre de l’Économie et des finances et le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Cette correspondance, qui est d’ailleurs la deuxième après une première lettre adressée par l’opposition il y a quelques semaines au président de la Chambre des représentants, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Constitution, particulièrement l’article 68 qui prévoit que les Commissions permanentes peuvent tenir des réunions communes pour écouter des informations portant sur des affaires revêtant un caractère national important. En effet, bien que la coalition de la majorité gouvernementale ait annoncé la poursuite du soutien du pouvoir d’achat des citoyens à travers la subvention de bon nombre de produit de première nécessité, l’opposition semble être restée sur sa faim. «La coalition gouvernementale a du mal à communiquer clairement sur les prochaines étapes et sur la façon dont elle compte concrètement lutter contre les spéculations et stabiliser le prix sur le marché, ce qui n’est pas pour rassurer les citoyens, particulièrement dans cette conjoncture difficile marquée par une année agricole désastreuse qui nous renvoie aux années 1980.
L’Exécutif a annoncé qu’il ne comptait pas élaborer une loi de Finances rectificative, mais il faudra qu'il communique sur les mesures à mettre en place pour revoir les indicateurs prévus dans le cadre de la loi de Finances», note Mohammed Mellal, député du groupe socialiste. Selon lui, cette réunion permettra de joindre les efforts de la majorité et de l’opposition en vue d’examiner les moyens à mettre en place pour surmonter l’impact de la sécheresse et identifier les mesures à mettre en place pour réduire les fluctuations des prix sur le marché international. Il convient de souligner que les quatre partis de l’opposition ont envoyé une deuxième correspondance au président de la première Chambre appelant à la mise en place d'un groupe de travail thématique, pour examiner les mesures de contrôle des prix des biens de consommation de base sur le marché national. L'opposition s’appuie sur l'article 119 du règlement intérieur de la Chambre, qui stipule que les groupes de travail thématiques sont constitués par décision du bureau de la Chambre, à l'initiative du président de la Chambre ou à la demande d’un groupe ou groupement parlementaire.r>