07 Février 2022 À 14:26
Les levées de fonds des startups marocaines se multiplient. En 2021, elles ont atteint 33 millions de dollars, selon un rapport que vient de publier Partech, fonds d’investissement VC dont le siège est à Paris, avec des activités en Europe, aux États-Unis, en Afrique et en Asie. Intitulé «2021 Africa Tech Venture Capital», le document retrace l’ensemble des levées de fonds des startups africaines pour l’année passée. Il révèle, en outre, que ce montant a été levé à travers 17 «rounds» (levées), réalisés par 15 startups marocaines, indique un autre rapport, intitulé «African Tech Startups Funding Report 2021», publié, au même moment, par Disrupt Africa, média spécialisé dans les startups. Ainsi, le Maroc arrive 6e ex aequo avec la Tunisie en nombre de startups ayant réussi une levée de fonds en 2021.
En Afrique du Nord, c’est le Maroc qui mène la danse, suivi par la Tunisie et l'Algérie. La région a levé 108,8 millions de dollars (+443% en glissement annuel) à travers 31 transactions, rapporte le fonds d’investissement Partech. Cependant, c’est le Nigéria qui détient le titre de champion continental. Les deux rapports placent ce pays à la tête des pays africains de l’écosystème des startups, avec 1,8 milliard de dollars, soit 34% de l'ensemble des financements par actions en Afrique en 2021. Le top 5 continental est complété par l'Égypte, l'Afrique du Sud et le Kenya, avec plus d'un demi-milliard chacun et le Sénégal.
En Afrique, les activités ont doublé en 2021 sur un an et les montants investis ont triplé
L’écosystème africain de startups poursuit son essor, avec 5,2 milliards de dollars levés en equity, soit 3 fois le montant investi en 2020 à travers 681 transactions. La Fintech représente 63% des financements, selon le rapport de Partech. Au total, 14 méga-tours, dont le montant est supérieur à 100 millions de dollars, uniquement en equity, ont été réalisés par 12 entreprises. Ce qui représente 48% du total des fonds levés (2,47 milliards de dollars). «2021 a été l'année des levées de fonds de plus de 100 millions de dollars, avec près de deux fois plus de méga-tours réalisés en une seule année que dans toute l'histoire de l'écosystème», concluent les auteurs du rapport Partech.
«Si l'on inclut la dette, les levées de fonds passent de 5,2 à 6 milliards de dollars en 724 levées. Ce nouveau record reflète un écosystème très actif, où près de 3 transactions sont conclues par semaine», indiquent-ils. La dette se positionne, en effet, comme nouveau mode de financement pour les startups africaines, derrière la prise de participation. Cette nouvelle classe d’actifs, accessible dès qu’une startup atteint un certain niveau de croissance et gagne en prévisibilité, limite la dilution des actions du capital et permet de garder le contrôle sur sa «jeune pousse».
Hausse de 108,4% sur un an du nombre d’investisseurs en Afrique
Le marché africain du financement de startups par levée de fonds était occupé par 771 acteurs en 2021, soit une croissance de 108,4% sur un an, selon le rapport du média Disrupt Africa. Ce qui reflète, entre autres, la confiance dont jouissent les startups du continent et les perspectives de rendements qu’elles offrent», expliquent les auteurs de ce rapport.
Ces investisseurs varient en formes et en tailles, les plus actifs étant les fonds d’amorçage tels que Launch Africa Ventures, Kepple Africa Ventures et Musha Ventures. Les fonds «accélérateurs» internationaux sont également très actifs. Parmi eux, Y Combinator, Techstars et Flat6Labs.
Il existe, par ailleurs, des réseaux de business Angels qui accompagnent l’écosystème africain de startups. À cela s’ajoutent des fondateurs de startups qui commencent, eux aussi, à financer d’autres startups. Il s’agit en l’occurrence de Shola Akinlade de Paystack, Gregory Rockson de mPharma et Olugbenga Agboola de Flutterwave.
À des stades de maturité supérieure des startups, il existe une foule de sociétés de capital-risque internationales et locales actives sur le marché africain. Le nombre de celles investissant dans la série A (10 millions de dollars) et au-delà augmente particulièrement d'année en année. Les plus grands investisseurs mondiaux tels que Tiger Global et Sequoia Capital ont, pour leur part, fait leurs premiers pas en Afrique ces derniers temps. Cet intérêt accru des investisseurs à toutes les étapes de vie des startups africaines rassure sur la santé future du paysage des startups africaines.