Nation

Transport de marchandises : la menace d'une grève de nouveau brandie par les syndicats

La coordination de quatre syndicats affiliés aux centrales CDT, UGTM, UMT et UNTM agite à nouveau la menace d'une grève nationale dans le secteur du transport routier de marchandises. Dans un communiqué publié samedi dernier, elle appelle le gouvernement à se saisir de sept revendications. À leur tête, le plafonnement des prix des carburants, option que l'Exécutif ne cesse de rejeter depuis le début de la crise des prix des carburants.

24 Juillet 2022 À 15:26

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La mobilisation est de mise dans le secteur du transport routier de marchandises. La coordination regroupant le Syndicat national des professionnels du transport routier (affilié à la CDT), le Syndicat national des professionnels du camionnage (affilié à l'UGTM), le Syndicat national des propriétaires et conducteurs de camions de marchandises (affilié à l'UMT) et le Syndicat national du secteur du transport routier de marchandises (affilié à l'UNMT) a adopté un communiqué après une réunion tenue samedi dans lequel elle demande au gouvernement de répondre en urgence à sept revendications.La première de ces revendications porte sur «le plafonnement des prix des carburants et l'ouverture d'une enquête sur la présence d'une structure quasi monopolistique dans le secteur des carburants qui connaît plusieurs manipulations».

La deuxième revendication est un appel au Conseil de la concurrence pour qu'il se prononce sur le dossier des carburants que lui a soumis la Confédération démocratique du travail en 2016, ainsi qu’un appel à la réactivation de la raffinerie Samir. La coordination des quatre syndicats appelle également le gouvernement à réévaluer la valeur des subventions accordées aux professionnels du transport routier en raison de la hausse continue des prix des carburants, et à répondre immédiatement aux revendications des professionnels à cet égard. La Coordination réclame en outre de fixer la charge légale des camions dans tous les points de chargement (ports, marchés de gros, carrières…) et de durcir le contrôle sur le transport clandestin de marchandises. Et toujours par le biais de son communiqué, la coordination réclame la résolution du problème des camions (catégorie de moins de 19 tonnes), la révision des conditions de délivrance de la carte numérisée d'autorisation de transport de marchandises pour le compte d'autrui adoptée unilatéralement (par la tutelle) après le gel du dialogue sectoriel et une intervention pour faciliter l'obtention des visas aux professionnels du transport routier international de marchandises (vers la France, l'Espagne...).

Il est à rappeler que dans le cadre du soutien exceptionnel accordé aux professionnels du transport routier en mars dernier, alors que le prix du litre de gazole venait de dépasser les 10 dirhams, il avait été décidé d'octroyer une aide financière de 2.600 dirhams pour les camions dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est supérieur à 3,5 tonnes et inférieur à 14 tonnes, de 3.400 dirhams pour les camions dont le PTAC est compris entre 14 et 19 tonnes, et 4.200 dirhams pour les ceux dont le PTAC est supérieur à 19 tonnes. Cette aide a été accordée pendant les mois d'avril, mai et juin, alors que pour ce mois de juillet, le gouvernement a annoncé son augmentation de 40%.

Une annonce dont ne semble pas se réjouir le secrétaire général du Syndicat national des professionnels du transport routier (affilié à la CDT), Mounir Benazzouz. «Alors que le gouvernement se gargarisait de verser cette aide aux professionnels du transport routier, ces derniers ont fait les frais de l'augmentation du prix du gasoil, qui a atteint 16 dirhams, en puisant dans leurs propres finances, car l'aide a été décidée à un moment où le prix était de 10 dirhams», déclare au au «Matin» M. Benazzouz, ajoutant : «et aujourd'hui, même avec cette augmentation de 40%, les professionnels de la route ne sauraient continuer à assurer leurs voyages».

La solution passe donc, d'après le syndicaliste, par le plafonnement des prix des carburants. «Et le Conseil de la concurrence doit aussi jouer son rôle et statuer sur cette question des carburants. C'est moi qui l'avais saisi en 2016 au nom de la CDT pour voir si, effectivement, il y avait des ententes ou encore une forme de quasi-monopole qui pesait sur ce secteur», fait savoir M. Benazzouz. Et d’avertir : «les professionnels de la route ont toujours fait preuve d'un grand sens civique et ont refusé de répercuter la hausse des prix des carburants sur les tarifs de leurs prestations et nous continuerons à nous l'interdire en cette période d'été et de vacances où beaucoup de nos MRE rentrent au pays pour y passer leurs congés. Mais si le gouvernement n'interagit pas favorablement avec nos revendications, la rentrée sociale sera bien bouillante en septembre».r> 

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