29 Mars 2022 À 18:53
Quelques jours seulement nous séparent du Ramadan. Ce mois sacré permet de se rapprocher de Dieu et mériter son pardon, mais pas uniquement ! C’est aussi l’occasion d’améliorer sa santé à travers le jeûne. Effectivement, plusieurs études ont prouvé que le jeûne de l'aube jusqu'au coucher du soleil permet à l’organisme de se reposer pour se purifier. Le corps humain est alors nettoyé des graisses et des toxines qu'il a accumulées durant l’année via l’alimentation. Pour y parvenir, encore faut-il que certaines conditions soient réunies et à l’heure tête le choix d’une alimentation saine et équilibrée. «Le jeûne du Ramadan est bénéfique pour la santé, mais il faut savoir le manier en organisant ses repas et en choisissant les bons aliments», souligne Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé. Il tient, toutefois, à souligner que pour certaines personnes, le jeûne pourrait, à l’encontre, présenter des risques, d’où l’importance de consulter son médecin.
Une précision d’importance : Le jeûne du Ramadan ne doit pas être confondu avec le jeûne thérapeutique, comme celui dit intermittent. Ce dernier, étant plutôt un mode de vie, comporte toujours une hydratation par les boissons, quel que soit le type du jeûne, alors que pendant le Ramadan, il faut s’abstenir de boire et de manger. À ce propos, le médecin chercheur souligne qu’il ne faut pas transposer tout ce qu’on apprend par rapport au jeune thérapeutique sur le jeune du Ramadan qui reste un jeûne religieux. La précision trouve tout son intérêt dans la mesure où certaines personnes confondent entre les deux et mettent ainsi leur santé à risque.
--------r>Jeûne et diabète
Jeûner lorsque l’on est diabétique est une décision importante qui doit être prise après évaluation des risques. Des études avaient, en effet, noté des complications comme les hypoglycémies, les hyperglycémies ou encore l’acidocétose diabétique qui est une complication aiguë et grave due à un déséquilibre glycémique majeur et qui survient principalement chez le diabétique de type 1. Le risque d‘acidocétose est accru surtout lorsque le diabète est mal contrôlé avant le Ramadan ou si le patient diminue ses doses d’insuline en prévention des hypoglycémies. Avant le mois du Ramada, il est important de consulter son médecin traitant ou son diabétologue pour une évaluation précise de la situation, des risques potentiels ainsi que des adaptations des traitements en fonction du changement de rythme. Les risques sont très importants pour le diabétique de type 1, mais également en cas d’antécédents d’hypoglycémie sévère ou d’acidocétose dans les mois précédents. Ces risques restent élevés en cas de diabète mal équilibré ou associé à des complications sévères. À l‘opposé, les risques sont moindres lorsque le diabète est bien équilibré, non traité par insuline ou sulfamide hypoglycémiant et en l’absence de pathologies lourdes associées.
---------r>Jeûne et grossesse
Contrairement à certaines idées reçues, la grossesse ne représente pas en soi une contre-indication pour observer le jeûne du Ramadan. Néanmoins, les femmes enceintes et celles qui allaitent, tout comme les personnes malades, ne sont pas tenues de pratiquer le jeûne si elles craignent que ce dernier ne nuise à leur santé ou à celle de l'enfant à venir. En revanche, les nutritionnistes estiment que le jeûne du Ramadan peut être contre-indiqué si la période de jeûne est très longue, notamment en été, avec un risque de provoquer une déshydratation, redoutable pour le fœtus et la maman qui peuvent, par conséquent, souffrir de diverses complications. De même, il existe des troubles métaboliques nécessitant un traitement obligeant à une ou plusieurs prises de médicaments pendant la période du jeûne. Le jeûne est aussi contre-indiqué en cas de troubles digestifs chez la maman nécessitant une alimentation fractionnée. De toute manière, la femme enceinte doit impérativement en discuter avec son médecin avant de faire le Ramadan.r>---------r>Jeûne et prise de médicaments
Certains patients doivent, à des heures fixes de la journée, recevoir des médicaments, notamment des comprimés et des sirops. Ces patients doivent impérativement consulter le médecin pour voir s’il y a possibilité de procéder à des changements d’horaires et de jeûner sans qu’il y ait de risques particuliers. Si le médecin juge qu’il est impossible de changer d’horaires de médicaments ou encore que le patient ne doit pas jeûner pour des raisons de santé, celui-ci doit s’abstenir du jeûne. Le recours au médecin traitant est capital. C’est lui et lui seul qui est habilité à prescrire le traitement médical à son malade. C’est le médecin qui connaît le mieux la meilleure voie d’administration du médicament qui convient au patient. C’est encore le médecin qui peut savoir exactement si l’état du malade peut concilier le jeûne et les médicaments et par quelles voies d’administration.
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Jeûne et tension artérielle
La tension ou pression artérielle est la force exercée par le sang sur la paroi des artères. On parle d’hypertension artérielle qui est une pathologie cardiovasculaire définie par une pression artérielle trop élevée. Elle peut être aiguë ou chronique, avec ou sans signes de gravité. L’hypotension artérielle, quant à elle, est caractérisée par une pression du sang anormalement faible. Cette faible pression peut être permanente ou transitoire, occasionnelle ou fréquente. Ses causes sont multiples, il peut s’agir de problèmes neurologiques, effets secondaires d’un médicament, déshydratation, etc. Il existe différentes sortes d’hypotension : l’hypotension orthostatique (chute de tension après un lever rapide) et postprandiale (baisse de la pression qui survient naturellement après chaque repas. Le sang afflue, en effet, au système digestif pour permettre de bien assimiler les nutriments). La gravité des deux maladies réside dans les complications qu’elles peuvent causer sur la santé du patient. C’est pour cette raison que les médecins conseillent, en général, à leurs patients de ne pas jeûner pendant le mois sacré du Ramadan d'autant que cette exemption est autorisée par la religion musulmane. Effectivement, selon le Coran et les Hadiths du Prophète, l’impératif du jeûne n’est pas obligatoire dès qu’il met en danger la santé de l’individu. Toutefois malgré toutes les autorisations qu’ils peuvent avoir, la plupart des hypertendus et des hypotendus s’obstinent à jeûner. «Je souffre d’hypertension depuis des années, ce qui ne m’empêche pas de jeûner. Ramadan est un mois sacré pour les musulmans.r>