Société

Vague Omicron : les lits de réanimation ou de soins intensifs occupés à 7,8% en moyenne

C'est un fait. Les contaminations à la Covid-19 montent en flèche. Les décès et les cas admis en réanimation augmentent aussi, ce qui suscite de l’inquiétude chez la population. Dr Said El Kettani, médecin interniste libéral, livre à nos lecteurs son analyse de la situation.

Malgré l’augmentation des cas graves, la situation au niveau des services de réanimation est relativement stable. Ph. Sradni

14 Janvier 2022 À 14:26

Le nombre de nouveaux cas positifs à la Covid-19 ne cesse d’augmenter au Maroc. Alors que nous n’avons pas encore atteint le pic de la vague Omicron, le ministère de la Santé et de la protection sociale a recensé, le 13 janvier 2022, quelque 8.338 nouveaux cas d'infection à la Covid-19, ce qui porte à 49.491 le nombre total des cas actifs dans le pays. «La progression au cours des dernières semaines est fulgurante. Nous observons, depuis la deuxième semaine de décembre 2021, une progression exponentielle de l’incidence hebdomadaire. Ainsi, entre les deuxième et troisième semaines du mois de décembre, l’incidence hebdomadaire a augmenté de 49% et entre les troisième et quatrième semaines, elle est montée de 147% alors qu’entre les quatrième et dernière semaines de l’année, elle a explosé de 181%. Et entre la dernière semaine de décembre 2021 et la première semaine de janvier 2022, l’incidence a grimpé de 294%. Cette progression est la plus importante enregistrée entre 2 semaines depuis le début de la pandémie», détaille pour «Le Matin» Dr Said El Kettani, médecin interniste libéral, qui suit de près l'évolution de la pandémie au Maroc et ailleurs.

Parallèlement aux cas positifs qui augmentent chaque jour, les décès empruntent la même trajectoire. Le 13 janvier 2022, le ministère de la Santé et de la protection sociale a fait état de 10 décès dus à la Covid-19. Dr Said El Kettani nous affirme que même si le nombre de personnes qui ont perdu la vie face au virus est de plus en plus important, le rythme d'augmentation est bien inférieur à celui des contaminations. «Pour une vraie analyse, il faudrait attendre quelques semaines. Car il y a souvent un décalage entre la déclaration des nouveaux cas et la notification des décès. Ceux-ci surviennent plusieurs jours après. Donc, certains malades décédés, par exemple, pendant la dernière semaine du mois de décembre 2021 ont été déclarés une ou deux semaines après ! Cette règle ne s’applique pas aux cas hospitalisés immédiatement dans un état très grave, voire agonisant», indique notre interlocuteur. Et d’ajouter qu’«en analysant le taux de létalité apparent (TLA) qui est le nombre de décès imputés à la maladie sur le nombre de cas confirmés, il se situe actuellement à 1,49% au Maroc, contre 1,79% au niveau mondial. Lors des vingt dernières semaines, ce taux avait varié entre 0,1 et 3,7%. Nous notons tout de même une certaine ascension lors de la dernière semaine, mais qui reste quand même faible».r>Tout comme les contaminations et les décès, les nouvelles admissions en réanimation augmentent. Quelque 59 nouveaux cas graves ont été signalés le 13 janvier. «Nous ne disposons pas de données suffisantes sur tout le territoire pour donner une réponse effective. Nous nous baserons donc sur le nombre de cas critiques : 103 le 2 janvier et 386 le 13. À signaler qu’au Maroc, le 8 août 2021, les cas critiques ou sévères étaient au nombre de 1.042, soit un taux d’occupation moyen global des lits de réanimation ou de soins intensifs à l'échelle nationale de 32,6%. Plus ce chiffre est élevé, plus il pourrait mettre à mal tout système sanitaire, quel qu’il soit, avec un effectif de personnels réduit et surmené ! Actuellement, le taux d’occupation moyen est de 7,8%», affirme Dr El Kettani. Ce dernier assure que malgré l’augmentation des cas graves, la situation au niveau des services de réanimation est relativement stable.

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