Chroniques

Youssef Amrani : l’Afrique et l’UE ont besoin de construire un espace de prospérité partagée

L’Afrique et l’Union Européenne ont, plus que jamais, besoin l’un de l’autre pour construire ensemble un espace de prospérité partagée qui préside à tout partenariat cohérent, a indiqué vendredi l’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani.

18 Février 2022 À 19:07

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r>Dans une tribune publiée au journal sud-africain à grand tirage «The Star» en marge du 6ème sommet UE-UA tenu jeudi et vendredi à Bruxelles, M. Amrani a souligné que «la multiplication des enjeux et des crises qu’ils soient migratoire, climatique, sanitaire ou sécuritaire ne doit pas être prétexte à approfondir les fossés entre les rives méditerranéennes, au risque de paralyser les projets ambitieux que nous avons en commun ».

Il a, dans ce contexte, relevé que la récente élection du Maroc pour un mandat de trois ans au Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA) fait écho à cet engagement continental à l’endroit d’une sérénité durable, inclusive et globale.

Le Royaume, sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, «a toujours eu cette vocation à faire avancer la paix et construire la sécurité, par une approche holistique qui met l’humain au centre des préoccupations», a-t-il rappelé.

Le Maroc, s’est-il félicité, «est honoré d’une confiance africaine qui l’enjoint à poursuivre, avec toujours plus de volontarisme, cette démarche et cette vision que nous avons en partage avec nombre de nos partenaires, pays frères et amis, africains et européens».

Dans cette tribune intitulée : «Sommet UE-UA: une transition vers un multilatéralisme renouvelé», le diplomate marocain a noté que ce conclave sera «l’antichambre d’un renouveau euro-africain avec au cœur, cette ambition de dessiner l’avenir commun dans la cohérence, la solidarité et la coopération».

Il a ajouté qu’«entre crise et opportunité ce seront surtout les volontés politiques fermes et les engagements constructifs qui donneront le tempo de cette marche coopérative qui arrime la prospérité partagée à l’action concertée».

Pour M. Amrani, «le temps est plus que jamais à l’action. Car en plus de la crise sanitaire, on observe plusieurs foyers de tensions prendre une ampleur inquiétante dans le voisinage euro-africain. Des bouleversements politiques majeurs, des crises sécuritaires persistantes, la montée de certains extrêmes et le relâchement des vigilances diplomatiques sont de nature à cristalliser des incertitudes préoccupantes quant au devenir de la paix et de la sécurité régionales et sous-régionales».

Et puisque l’engagement en faveur de la sécurité va de pair avec celui du développement, une approche globale s’impose pour sortir des cercles étriqués d’une diplomatie de circonstance, a préconisé l’ambassadeur, notant que «ce Sommet est donc à plusieurs égards, gage de cette confiance tant nécessaire et que nulle conjoncture ne devra briser».

Selon M. Amrani, l’Afrique s’est affranchie aujourd’hui du paradigme d’un continent en quête d’assistance. Évidemment, a-t-il expliqué, beaucoup reste à faire et le continent doit être en mesure, par ses propres moyens et volontés politiques, de promouvoir des développements inclusifs et pérennes.

Les réformes institutionnelles, le dialogue, la coopération économique et l’intégration cohérente doivent, d’abord être intera-fricains avant de pouvoir être pleinement euro-africains, a poursuivi M. Amrani pour qui «il est évident que nous devrons faire notre propre travail en interne pour faire avancer l’émergence continentale, libérer le potentiel économique et parachever un modèle politique propre qui soit à la fois, en phase avec nos priorités respectives tout en consacrant la convergence des valeurs autour desquelles nous devons tous nous retrouver».

Et de conclure que le Sommet UE-UA s’adresse d’abord à «cette jeunesse africaine et européenne, femmes et hommes, citoyens du Monde, dont les aspirations sont nos devoirs. Il s’agira de faire du Sommet un rendez-vous avec l’histoire définissant, non pas une énième déclaration d’intention, mais bien une feuille de route commune qui enjoint africains et européens à honorer une démarche jonchée d’engagements concrets et de responsabilités imprescriptibles».

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