31 Mars 2023 À 19:19
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Il s'agit d'un devoir de reconnaissance à la mémoire d'un Roi qui s'est donné, corps et âme, à la cause de l'indépendance du Maroc et a consenti d'innombrables sacrifices pour réaliser son rêve le plus cher qui était celui de tous les Marocains : voir partir le dernier soldat du protectorat du territoire national, pour se consacrer à l'œuvre colossale de l'édification d'un État de droit et de démocratie. Quatre ans à peine après la proclamation de l'indépendance du Royaume, le défunt Souverain a rendu l'âme le dixième jour du Ramadan de l'année 1380 de l'Hégire (26 février 1961), laissant aux Marocains le souvenir d'un Roi patriote, engagé et courageux qui a dédié sa vie à la cause juste de son pays, bravant pour cela d'innombrables difficultés et faisant face aux manigances ourdies par les autorités coloniales, sans rien perdre de sa foi et de sa détermination.
Dans sa lutte sans relâche pour l'indépendance, Feu S.M. le Roi Mohammed V tenait absolument à la concertation et à la coordination avec le Mouvement national, persuadé que le recouvrement de la souveraineté ne saurait être l’œuvre d'une seule personne ou d'une seule institution, mais le fruit d'une action collective basée sur la foi et l'effort de sensibilisation et de mobilisation du peuple marocain. Le point d'orgue de cette action nationaliste collective a été la présentation, le 11 janvier 1944, du Manifeste de l'indépendance, une démarche audacieuse qui a reflété la parfaite symbiose entre le Trône, le mouvement national et le peuple, et constitué le premier pas sur la voie de la libération du joug du protectorat. Le 10 avril 1947, le Sultan Mohammed Ben Youssef se rendait à Tanger pour prononcer un discours retentissant qui marquera l'histoire et les esprits. Et pour cause, le Souverain y formulait solennellement et explicitement, pour la première fois, la revendication de l'indépendance du Maroc, donnant ainsi des sueurs froides aux autorités coloniales qui, poussées dans leurs derniers retranchements, vont faire des pieds et des mains pour reprendre le contrôle de la situation.
Après l'échec de toutes leurs manigances, chantages et menaces destinés à faire pression sur Feu S.M. Mohammed V pour qu'il abandonne la lutte nationale, le colonisateur monte un complot sordide contre le Sultan et l'Auguste Famille Royale qui sont forcés à l'exil, une triste journée d'août 1953, d’abord en Corse, puis à Madagascar. Le sinistre stratagème de l'occupant se retourna contre lui. Ayant pour but de couper les ponts entre le défunt Roi et son peuple fidèle, la déportation du Sultan Mohammed Ben Youssef soude davantage le peuple et le mouvement national derrière lui, déclenche une vague d'émeutes populaires et d'actions armées contre les forces coloniales, et fait de l'indépendance la cause, non plus d'une élite de politiques et d'intellectuels nationalistes, mais de tout un peuple mobilisé derrière son Souverain.
Cette belle épopée de patriotisme, de bravoure et de fidélité s'est couronnée par le retour triomphal du Père de la Nation et de l'Auguste Famille Royale à la mère-patrie, le 16 novembre 1955, et l'annonce, une année plus tard, de l'indépendance et du début du «Grand Jihad», celui de l'édification d'un Maroc nouveau et moderne. Après le recouvrement de l’indépendance du Royaume et dans le même esprit du Père de la Nation, Feu Sa Majesté Hassan II, compagnon de lutte du héros de l’indépendance, a poursuivi l’œuvre de consolidation des acquis, en s’engageant dans un programme d’envergure pour le développement économique et social du pays, avant que Son digne successeur, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ne prenne le flambeau pour poursuivre l’œuvre de Ses prédécesseurs avec détermination et abnégation. Ainsi, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, S’est engagé, depuis Son accession au Trône de Ses Glorieux Ancêtres, dans la consolidation de ce grand projet national, faisant ainsi entrer le Maroc dans une nouvelle ère, celle de la modernité et du développement.