22 Janvier 2023 À 15:39
Your browser doesn't support HTML5 audio
Hymne national scandé, drapeaux marocains brandis et liesse générale. Telle a été la scène qui a ouvert la dernière étape des Régionales de l’investissement 2022 organisée à Casablanca le 7 décembre dernier, au lendemain de la victoire de l’Équipe nationale sur son homologue espagnole en huitième de finale de la Coupe du monde 2022. Une victoire des Lions de l’Atlas accueillie comme un signe providentiel venant solenniser la fin de ce road-show qui a sillonné onze villes du Royaume en l’espace de sept mois, débouchant sur des résultats fort satisfaisants.
Quels sont les principaux enseignements à tirer des débats avec ces acteurs, concernant notamment l’accès aux financements et les obstacles à l’investissement ?r>Les débats et les échanges ont démontré que les entreprises ont besoin d’un accompagnement préalable pour leur permettre de mieux cerner leurs besoins et prendre connaissance de l’ensemble des mesures d’appui mises à leur disposition par les différents intervenants. Ces mesures, à caractère national ou régional, couvrent un large éventail couvrant la garantie, l’aide au foncier, le financement, la recherche de marchés, la certification, les subventions, la formation et qualification, l’aide à l’emploi... Il en est ressorti que la méconnaissance de ces dispositifs représente le principal obstacle à l’investissement. r>La Directive de Bank Al-Maghrib 3/W/2022 du mois de mai vient nous conforter dans notre choix, à travers cette caravane, de vulgarisation des différents mécanismes (produits de garantie et programmes d’accompagnement publics).r>Le foncier et la main d’œuvre qualifiée figurent également parmi les préoccupations majeures des investisseurs.r>Le secteur informel représente aussi une contrainte de taille pour les investisseurs dans certains secteurs.r>Des contraintes spécifiques à certains secteurs ont été identifiées par exemple :r>cc La gestion du stress hydrique et de grands espoirs placés sur l’agrégation dans l’agriculture.r>• Les besoins importants d’investissement dans l’amont au niveau de l’industrie textile.r>• Le renforcement du capital marocain dans l’industrie automobile.r>• Le manque de visibilité et développement du transport aérien dans le tourisme.r>• La sécurisation de l’approvisionnement dans l’agro-industrie.r>• L’accès aux zones industrielles et dépollution dans l’industrie chimique et para-chimique.r>• Le financement de la R&D (Recherche & Développement) pour le secteur des industries de la santé.
Les objectifs de ce road-show ont-ils été atteints ?r>Les objectifs ont été largement dépassés, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. En effet, le bilan chiffré fait ressortir près de 1.400 projets avec des intentions d’investissement dépassant les 25,2 milliards de DH, et des besoins de financement frôlant 15.8 milliards de DH. Nous avons également pu toucher plus 6.000 entreprises en présentiel et à distance, embarqué dans ce road-show 80 partenaires publics et privés nationaux et régionaux et enrichi notre portefeuille de partenaires de 18 nouvelles conventions.
Comment, selon vous, le secteur financier peut-il accompagner davantage les acteurs régionaux et peut-on parler de la nécessité d’une offre de financement territorialisée ?r>Afin de répondre aux besoins des entreprises, la Banque met à leur disposition des offres taillées sur mesure, prenant en considération les spécificités sectorielles et les particularités des programmes d’investissements. En sus, des mécanismes d’appui, couplés à nos offres, permettent de prendre en considération la dimension régionale, notamment à travers les programmes de Maroc PME et des différents Conseils Régionaux. La nouvelle charte de l’investissement viendra apporter son lot de mesures adaptées aux territoires.
Les 25,2 milliards de potentiel d’investissement identifiés à ce jour concernent principalement les PME, dont la moitié sont à vocation industrielle. Vous attendiez-vous à pareil bilan ?r>Globalement, le bilan réalisé nous a agréablement surpris, notamment dans le contexte de la Covid. Néanmoins, notre stratégie depuis plusieurs années est orientée vers l’accompagnement des secteurs industriels et notre approche de partenariat a consolidé cette vision à travers un rapprochement avec les Fédérations et Associations professionnelles. r>Les résultats, certes remarquables, de ce bilan, nous ont conforté dans notre stratégie et nous motivent à accompagner davantage les secteurs industriels à travers une offre innovante et en adaptation continue afin de répondre à leurs préoccupations.
La thématique de la décarbonisation a été abordée avec insistance à toutes les étapes de ce road-show afin d’expliquer tous les enjeux qui y sont liés. Les feed-back des porteurs de projets ayant participé aux workshops et des autres clients de la BCP laissent-ils penser qu’ils ont bien cerné l’importance de ce volet ? Et corrélativement, la BCP envisage-t-elle de développer davantage ses offres de financement vert ?r>Ce road-show ainsi que les différentes actions de sensibilisation et de promotion de la décarbonation réalisées avec nos divers partenaires (AMEE, Cluster EnR, SIE, Asmex…) nous ont permis de confirmer tout l’intérêt porté par les entreprises à ce sujet. À ce jour, le Groupe a, au cours de la dernière décade, mobilisé plus de 10 milliards de DH de financements verts. La part réservée à la TPME dépasse les 1,8 milliard de DH à travers le financement de près de 260 projets. Notre offre de financement vert ne cesse de s’enrichir à travers de nouvelles lignes lancées récemment, notamment la ligne GEEF II (Banque européenne pour la reconstruction et le développement – BERD) avec une enveloppe de 25 millions d’euros et la ligne «Lean and Green» (Banque européenne d’investissement – BEI), avec une enveloppe de 50 millions d’euros. D’autres offres de financement et d’accompagnement sont en cours de conception par les équipes et seront dévoilées incessamment.
La BCP a été le groupe bancaire à répondre à l’appel de S.M. le Roi Mohammed VI, formulé lors de Son Discours à la Nation à l’occasion du 69e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, a accordé un intérêt particulier aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) désireux d’investir dans le Royaume et a initié «Bladi Investment Tour» destiné à la treizième région des MRE. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette initiative ?r>Forts de notre leadership historique sur le Marché des Marocains du monde, nous avons toujours répondu présents quand il s’agissait d’innover pour mieux servir notre diaspora dans les différentes régions du monde. Nous avons toujours été convaincus du potentiel que recèle cette diaspora en termes d’investissement dans le pays ainsi que son attachement indéfectible au service du Maroc. Aussi, nous n’avons pas hésité à répondre à l’Appel Royal en organisant la première escale de notre «Bladi Investment Tour» à Dubaï aux Émirats arabes unis profitant de l’inauguration de notre filiale BCP Middle East. r>Cette initiative, à l’image des Régionales de l’investissement, vise à présenter aux potentiels investisseurs de la diaspora les différentes opportunités d’investissement dans leur pays ainsi que les différents mécanismes d’appui et d’accompagnement dont ils peuvent profiter auprès des différents acteurs de l’écosystème d’accompagnement de l’investissement en plus, bien évidement, des mécanismes de financement déployés par la banque.