02 Janvier 2023 À 02:00
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Début décembre dernier, le gouvernement chinois avait annoncé un allègement de sa politique “zéro Covid” . Confinements stricts, tests PCR quotidiens, interdiction de déplacements… ces mesures avaient permis de limiter les infections à la Covid-19. Le virus a donc peu circulé ne permettant pas d’atteindre un niveau important d’immunité naturelle. Au total, ce sont près de 250 à 300 millions de personnes qui auraient été infectées les vingt premiers jours de décembre. C’est un nombre effrayant si l’on sait que la planète tout entière a rapporté en tout 660 millions de cas en presque trois ans. « Brutalement, après la levée des mesures restrictives, les populations se trouvent confronté à des variants hyper transmissibles comme le PF7 ou le XXB. Ces derniers se sont d’ailleurs propagés ailleurs. En Chine, la plupart de la population n’a pas été infectée avant, c’est donc un vivier important pour une flambée de contaminations », explique Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé.. Toutefois, l’expert souligne que ces variants sont certes hautement transmissibles mais pas plus virulents. « Ces nouveaux variants sont sans grand danger sur les personnes en bonne santé et vaccinées, mais le risque est important pour les catégories vulnérables. Et la grande crainte est de voir émerger des variants plus virulents que l’Omicron que nous connaissons », alerte l’expert. Mais il tient à rassurer en affirmant que cette probabilité est minime, « mais pas impossible ». Selon Dr. Hamdi, ces craintes, combinées à la rareté d’informations en prévenance de la Chine sur l’évolution quotidienne de la pandémie et le séquençage, expliquent les mesures prises par les autres pays pour surveiller leurs frontières.
Alors que certains pays ont fait le choix de recourir aux tests pour contrôler les personnes en provenance de Chine, le Maroc a décidé d’interdire l’accès à ces derniers. « Pour faire face à une nouvelle crise sanitaire, il faut un système de santé résilient et une population majoritairement vaccinée, c’est heureusement le cas au Maroc. Cependant, il fallait choisir entre une mesure radicale ou recourir à un testing massif. Or, au Maroc, nous constatons une baisse importante du nombre de tests, il est donc difficile de surveiller la pandémie par le choix des tests. Je pense donc que le Royaume a fait le choix d’interdire l’accès aux voyageurs venant de Chine pour être plus global au lieu de compter sur une responsabilité individuelle qui risque de ne pas être efficace », explique l’expert.
Selon Dr. Hamdi, La décision prise par le Maroc permettra de laisser le temps pour les autorités de se préparer à toute éventualité et adapter les mesures à la possibilité de voir émerger un nouveau variant plus virulent. « Cette probabilité est très faible selon les experts, mais elle existe », rappelle Dr. Hamdi.
Après les Etats-Unis, le Japon et le Canada, l'Australie a annoncé à son tour dimanche des tests négatifs au Covid-19 obligatoires pour les voyageurs en provenance de Chine, évoquant les craintes liées à l'explosion de la pandémie dans ce pays de 1,4 milliard d'habitants. Les Etats membres de l'Union européenne doivent discuter ce mercredi d'une réponse commune à adopter, a annoncé la Suède, qui assure à partir de dimanche la présidence semestrielle de l'UE. En Europe, la France, l'Italie et l'Espagne, entre autres, ont déjà instauré des contrôles renforcés pour les voyageurs provenant de Chine.
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