Le déficit budgétaire se creuse de près de 6 milliards de DH à fin mai

L’exécution de la loi de Finances 2023 au titre des 5 premiers mois de l’année fait ressortir une progression des recettes ordinaires de 8,5%, sur un an, à 126,086 milliards de DH, soit un taux de réalisation de 43%. Les dépenses ordinaires ont, quant à elles, augmenté de 4,6% à 131,357 milliards de DH, par rapport à la même période de 2022, avec un taux de réalisation de 43,5%. Ce qui a donné lieu à un solde ordinaire (épargne de l’État) négatif de 5,271 milliards de DH contre -9,39 milliards de DH un an auparavant. Le déficit du Trésor ressort, pour sa part, à 20,3 milliards de DH, compte tenu d’un solde positif de 22,7 milliards dégagé par les Comptes spéciaux du Trésor (CST) et les Services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), contre un déficit du Trésor de 14,5 milliards de DH à fin mai 2022, compte tenu d’un solde de 27,4 milliards dégagé par les CST et les SEGMA.

C’est ce qui ressort des derniers chiffres publiés par la Trésorerie générale du Royaume (TGR) à fin mai. Les recettes non fiscales bondissent de 55,7% La dynamique des recettes ordinaires à fin mai provient de la bonne tenue des recettes non fiscales (+55,7%). Une performance qui s’explique notamment par l’accroissement des versements des comptes spéciaux du Trésor au Budget général (7,03 milliards de DH, contre 2,556 milliards), des fonds de concours (972 millions contre 347 millions de DH) et des recettes en atténuation des dépenses de la dette (503 millions contre 300 millions de DH). Les recettes de monopoles ont, par ailleurs, reculé de 778 millions de DH pour s’établir à 2,958 milliards de DH. Les derniers chiffres de la TGR montrent également une bonification de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les tabacs manufacturés (+8,3%) ainsi que des autres TIC (+16,1%). Les recettes nettes de la fiscalité domestique ont, pour leur part, augmenté de 6,6%, compte tenu de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux supportés par le budget général qui ont été de 4,568 milliards de DH à fin mai 2023, contre 4,617 milliards à la même période de 2022. Il s’agit de l’IS (-0,9%), l’IR (+5,9%), la TVA à l’intérieur (+17,5%), les droits d’enregistrement et de timbre (+12,9%) et les majorations de retard (+26,4%).

Concernant les recettes douanières nettes, elles n’ont affiché qu’une légère hausse de 1,8% sur la période. Ceci s’explique par des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 30 millions de DH à fin mai contre 153 millions un an auparavant. Les droits de douane progressent de 10,4%, et la TVA à l’importation de 1,4%. En revanche, la TIC sur les produits énergétiques a reculé de 3,8%, compte tenu des remboursements, dégrèvement et restitutions fiscaux de 17 millions de DH contre 125 millions il y a un an. Les dépenses d’investissement s’accélèrent À fin mai, les dépenses ordinaires affichent un taux d’engagement global de 45% et un taux d’émission sur engagements de 79%, soit aux mêmes niveaux de 2022.

Elles ont été marquées par une croissance à deux chiffres (+15,9%) des dépenses d’investissements émises, qui s’établissent à 37,7 milliards de DH, en raison de l’augmentation de 1,5% des dépenses des ministères et de 30,9% de celles des charges communes. S’agissant des dépenses ordinaires, elles ont augmenté de 4,6% sur un an. Dans le détail, cette hausse provient de la progression de 11,2% des dépenses de biens et services, de celle des charges en intérêts de la dette (+18,7%), conjuguée à la baisse de 42,6% des émissions de dépenses au titre de la compensation ainsi que du recul de 3,6% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Le montant global des remboursements de TVA à l’intérieur et à l’importation ressort à 4,728 milliards de DH contre 5,938 milliards à fin mai 2022.

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