04 Avril 2023 À 16:39
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L’enquête PwC CEO Survey menée auprès de 4.410 chefs d’entreprises, dont près de 50 CEO au Maroc, relève que 73% des interrogés se montrent ainsi confiants ou très confiants. Il s’agit d’un optimisme jugé «prudent» engageant ces dirigeants à continuer à renforcer leur résilience tout en transformant leur entreprise à travers notamment l’adoption de nouvelles technologies, les investissements pour plus de résilience opérationnelle, l’optimisation des coûts et l’atténuation des risques de changement climatique.
Quelque 80% des dirigeants marocains ont une vision pessimiste concernant les perspectives de l’économie mondiale et s’attendent à un déclin de la croissance mondiale au cours des 12 prochains mois. «Les crises récurrentes sont aujourd’hui saisies par nos dirigeants comme des accélérateurs de changement et de transformation de leur entreprise. De même que les facteurs plus structurels, notamment le changement climatique, sont à appréhender dans une approche plus globale de développement durable et représentent autant un défi que des opportunités de croissance pour notre économie nationale», a souligné Reda Loumany, Managing Territory Partner de PwC au Maroc. Et pour assurer leur viabilité à long terme, la majorité des CEO interrogés (près de 40% au niveau mondial et 44% au Maroc) affirment que leurs sociétés ne seront pas économiquement viables dans une décennie sans transformation.
Près de 40% des dirigeants mondiaux et 44% des dirigeants au Maroc considèrent que leur entreprise ne sera économiquement pas viable dans une décennie si elle ne se transforme pas. En effet, les chefs d’entreprises sont confrontés à des défis à plus long terme, impactant directement la rentabilité de leurs organisations. «La pandémie mondiale avait fait office de “stress-test” pour les entreprises et avait précipité la mise en place de grands chantiers de transformation. Les entreprises doivent désormais accélérer cette dynamique de transformation pour continuer à croître en période de turbulence économique», a commenté, pour sa part, le Partner Strategy & (l'entité de conseil en stratégie de PwC), Head of Strategy & au Maghreb, Jonathan Le Henry. L’étude révèle ainsi que pour 67% des dirigeants, l’évolution de la demande et des préférences des consommateurs ainsi que les évolutions réglementaires représentent les principaux éléments qui impacteront la rentabilité des entreprises au cours des 10 prochaines années, soit 14 points de plus que la moyenne des dirigeants dans le monde.
Sur un autre volet, les dirigeants marocains affichent de plus en plus une prise de conscience en ce qui concerne les risques climatiques. Toutefois, seuls 24% d’entre eux se sentent concernés et estiment que leur entreprise est très exposée. Cette prise de conscience relative se traduit par un nombre d’initiatives limité en matière de réduction des émissions. Et bien que 58% considèrent que la transition énergétique est un élément important à prendre en compte à l’avenir, 29% affirment avoir déjà mis en œuvre des initiatives visant à réduire les émissions de GES de leur entreprise, tandis que 20% envisagent ces mesures à court ou moyen terme. Pour Assia Benhida, Associée PwC au Maroc, ESG Leader Maghreb : «Les enjeux de développement durable, dits “ESG” (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) sont un sujet majeur à intégrer dans les stratégies d’entreprises. C’est une exigence “must have”, à tous les niveaux, qui répond à une attente forte des parties prenantes de l’entreprise».
Selon l’étude de PwC, les chefs d’entreprises sont prêts à réduire les coûts et à stimuler la croissance des revenus, face au climat économique actuel. 56% des dirigeants au Maroc affirment ainsi réduire leurs coûts d’exploitation, tandis que 47% augmentent les prix et 49% diversifient leurs offres de produits et services. Toutefois, une grande majorité (89%) ne prévoit pas de réduire les rémunérations afin de retenir les talents et atténuer les taux d’attrition de la main-d’œuvre. 71% des interrogés souhaitent investir dans la montée en compétences de leur workforce de leurs collaborateurs. Ils sont 67% à tabler sur l’automatisation des processus et 53% à miser sur le déploiement technologique comme le Cloud, l’intelligence artificielle et les autres technologies émergentes. Ces tendances confirment bien l’augmentation des investissements en matière de transformation digitale et technologique au Maroc et la nécessité de mettre à jour les compétences de la workforce. En revanche et malgré qu’il soit avéré que les transformations digitales s'accompagnent de risques cyber grandissants, seuls 13% des dirigeants marocains estiment être très exposés au risque cyber, ce qui est bien en deçà du niveau réel de risque observé par les experts.
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