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Droit de grève, Code du travail, accords sociaux... la CGEM explicite ses positions

Alors que la rentrée politique se fait toujours attendre, la rentrée économique et sociale est bel et bien engagée, puisque ses principaux acteurs, syndicats et patronat, ont déjà annoncé la couleur. Si les premiers ont tenu à rappeler leur cahier revendicatif et les moyens qu’ils comptent mettre en œuvre pour le défendre, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), fait exceptionnel sous le mandat de l'actuel président Chakib Alj, a choisi de communiquer avec l’opinion publique à travers une conférence de presse organisée vendredi dernier à Casablanca. Pour le patronat, c’était l’occasion d’expliciter ses positions et défendre sa vision s’agissant de nombre de questions ayant trait aux dossiers sociaux qui font l’actualité. Accord du 30 avril 2022, réforme du droit de grève, assouplissement du Code du travail… la Confédération se dit ouverte au dialogue, pour peu que les intérêts de toutes les parties prenantes soient respectés.

Ph. Seddik

03 Septembre 2023 À 16:57

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Alors que la rentrée politique se fait toujours attendre, la rentrée économique et sociale est bel et bien engagée, puisque ses principaux acteurs, syndicats et patronat, ont déjà annoncé la couleur. Si les premiers ont tenu à rappeler leur cahier revendicatif et les moyens qu’ils comptent mettre en œuvre pour le défendre, la Confédération générale des entreprises du Maroc, fait exceptionnel sous le mandat de l'actuel président Chakib Alj, a animé vendredi dernier une conférence de presse pour expliciter ses positions et sa vision s’agissant de nombre de questions ayant trait aux dossiers sociaux qui font l’actualité.

Lors de cette rencontre, la Confédération patronale a communiqué ainsi sur ses propositions concernant le projet de loi des Finances 2024 (PLF 2024), mais elle a aussi et surtout apporté de nombreuses clarifications sur le dialogue social et ses perspectives, d’autant que la polémique sur la deuxième revalorisation du SMIG a laissé planer ces derniers jours des incertitude quant à son application. Des incertitudes qui ont été d’ailleurs dissipées par le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, à l’issue de sa rencontre le même jour avec les dirigeants de la Confédération.

>>Lire aussi : PLF 2024 : voici les propositions de la CGEM

SMIG et SMAG : la CGEM dissipe les incertitudes

Le premier point que la CGEM a tenu à tirer au clair concerne l'augmentation du SMIG et du SMAG et son engagement ferme à respecter les accords du dialogue social. Les précisions de Chakib Alj et du président de la commission sociale, Hicham Zouanat, qui a suivi ce dossier de près depuis de nombreuses années, étaient très attendues, d'autant plus que le patronat a été accusé de faire pression en conditionnant la deuxième revalorisation du SMIG (+5%) à l'obtention d'un accord concernant la loi organique sur le droit de grève et l’assouplissement du Code du travail.r>Chakib Alj et Hicham Zouanat ont été catégoriques à cet égard en affirmant : «Nous ne faisons pas de chantage», ont-ils martelé, soulignant toutefois que leur «démarche» était conforme à l'accord du dialogue social signé en avril 2022. «Nous avons respecté nos engagements. Les autres parties doivent en faire autant». Ils ont précisé que l'augmentation de 5% de la deuxième tranche aurait bel et bien lieu et que le dossier était actuellement entre les mains du gouvernement.

Le staff dirigeant de la CGEM, composé du président de l'organisation patronale et de nombreux vice-présidents ainsi que des présidents des commissions, a également apporté des précisions concernant le droit de grève et la révision du Code du travail. Pour la Confédération, la loi organique relative au droit de grève, qui est une disposition constitutionnelle depuis 1962, connaît des avancées significatives actuellement, même s’il n’y a pas de communication sur la question. Au cours des neuf derniers mois, plus de vingt réunions ont eu lieu entre les partenaires sociaux, indique-t-on, marquant des progrès discrets et sans tapage médiatique. Mieux encore, la CGEM a annoncé que le texte sera bientôt introduit dans le circuit législatif.

Droit de grève et Code du travail, une réforme s’impose

La Confédération rappelle que lors des discussions avec le ministère de l'Emploi, ce dernier a insisté sur la nécessité de parvenir à un consensus sur un projet qu'il affirme être déjà quasi prêt. Hicham Zouanat tient à préciser toutefois que «si nous ne parvenons pas à un consensus sur les principaux points concernant le droit de grève, la question sera tranchée au niveau du Parlement».r>Dans cette optique, le patronat relève qu'il n'a absolument pas l'intention de restreindre la liberté de grève et qu’il défend la mise en place d'un cadre juridique raisonnable visant à prévenir les «grèves sauvages» ou les «grèves de nature politique» organisées en guise de soutien à des événements survenant dans d'autres pays et qui peuvent ainsi avoir un impact sur les entreprises et l'économie marocaine.

Pour la CGEM, en matière de grève, un certain nombre de conditions sont à respecter, notamment l'initiation d'un dialogue préalable, le respect d’un préavis raisonnable et la nécessité d’épargner les secteurs stratégiques et les services vitaux tels que la santé, les transports et les aéroports, ou du moins éviter des grèves à 100% dans les secteurs cruciaux. «En dehors de ces paramètres, en tant qu'employeurs, nous demeurons coopératifs et ouverts», explique M. Zouanat.

En ce qui concerne la révision du Code du travail, la CGEM ne cache pas sa volonté de revoir ce cadre juridique qu'elle considère comme étant très favorable aux salariés au détriment des employeurs. L'organisation patronale estime que lors de l'adoption du Code du travail en 2004, de nombreuses concessions avaient été faites, chose qui n'a pas été bénéfique pour l'investissement et la création d'emplois. Cependant, la CGEM souligne que cette révision doit être le fruit d’un dialogue entre les différentes parties prenantes.r> 

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