Culture

Festival Ciné-plage à Harhoura : Appel à faciliter l'autoproduction cinématographique

29 Août 2023 À 10:10

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Les participants à un colloque sur le thème «Cinéma autoproduit», organisé dimanche dans le cadre du Festival Ciné-plage à Harhoura, ont souligné la nécessité de faciliter le processus d'autoproduction des films. Ils ont ainsi appelé à faciliter le processus d'octroi des licences pour ce type de production, et à revoir certaines dispositions du cahier des charges du Centre cinématographique marocain (CCM) pour faciliter le travail des cinéastes qui choisissent ce genre de production. Les intervenants à cette rencontre, organisée par l'Association marocaine des Arts sans Frontières (AMAF), en partenariat avec l'Union des réalisateurs et auteurs marocains (URAM), ont estimé que le film autoproduit devrait à son tour bénéficier d'une forme de soutien, notamment dans la phase de post-production, plaidant que tous les films puissent bénéficier de ce genre de soutien à condition qu'ils respectent les normes professionnelles requises et les conditions nécessaires.

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Le colloque a offert l'occasion de faire un état des lieux des différentes facettes du cinéma autoproduit au Maroc, des possibilités d’investissement dans le champ cinématographique et des obstacles qui entravent sa contribution à l’essor du secteur, passant en revue les mécanismes à même de promouvoir ce genre de production et de contribuer au développement du secteur. Les participants à ce colloque ont estimé que l'autoproduction a toujours été une demande pressante, mais qu’elle est restée difficile à réaliser à cause de nombreuses difficultés et contraintes, malgré l’existence de quelques modestes initiatives. Ils ont souligné que l’absence d’investissement privé dans le domaine cinématographique est justifiée par la logique qui prévaut dans le domaine de l’investissement, à savoir la perte et le profit. Les participants ont également fait observer que les budgets alloués à l’autoproduction cinématographique sont généralement restreints, ce qui pourrait affecter la qualité des œuvres réalisées, appelant à une recherche sérieuse des moyens pour soutenir ce domaine.

Les intervenants ont, par ailleurs, mis en avant les avantages de l’autoproduction, notamment la liberté vis-à-vis de la pression du financement public, du choix de l’équipe de production et du casting, notant cependant les inconvénients de ce type de production, tels que les limites des ressources et la pression exercée par les investisseurs, en particulier s’ils sont étrangers au domaine. Le développement du nombre des autoproductions est dicté par des contraintes administratives, ce qui a fait que nombre de ces productions ne reflètent pas des préoccupations artistiques ou créatives réelles, ont-ils relevé. Évoquant les perspectives de l’autoproduction, les intervenants ont appelé à tirer parti de l’expérience d’autres secteurs de production et à se regrouper dans un cadre collaboratif au niveau des projets afin de résoudre les problématiques de distribution et de marketing, en vue de donner à ces autoproductions une dimension compétitive.

Ce colloque a connu la participation du producteur Abdessalam El Meftahi, du réalisateur Abdelilah Jwahri, du producteur Chakir Achehbar et de la scénariste et productrice Meriem Aït Belhoucine. Les festivités de la cinquième édition du Festival international Ciné-plage Harhoura se poursuivent jusqu’au 31 août. Les longs métrages en compétition officielle du Festival sont «Annatto» de la réalisatrice Fatima Boubakdy, «Sahari» de Moulay Taieb Bouhanana, «Dernier Round» de Mohamed Fekrane, «Coup de Tampon» de Rachid El Ouali, «Jrada Malha» de Driss Roukhe et «Goldfishes» d'Abdeslam Kelai, ainsi que «Jabal Moussa» de Driss Lemrini. Ces longs-métrages se disputeront pour décrocher les cinq prix du Festival, à savoir le Grand Prix (Sirène de Harhoura), le Prix du meilleur scénario et du meilleur rôle féminin et masculin, outre le Prix du meilleur réalisateur. En plus des projections cinématographiques, les jeunes intéressés par le septième art auront l'opportunité, lors de cette édition, de participer à un atelier d'écriture de scénario animé par le scénariste égyptien Waleed Saif, un autre atelier de performance dirigé par l'acteur Abdou El Mesnaoui, entre autres activités.

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