06 Mars 2023 À 16:56
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Alors que le virus de la grippe aviaire se propage en Europe et en Amérique du Sud, depuis fin 2021, où des millions d’oiseaux ont été infectés, la récente apparition de cas de contaminations humaine au Cambodge préoccupe l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière a exprimé son inquiétude sur le risque de propagation du virus H5N1, après le décès d’une Cambodgienne de 11 ans et la contamination de son père. L’Organisation est rapidement entrée en contact avec les autorités sanitaires au Cambodge qui ont écarté l'hypothèse d'une transmission de la grippe aviaire entre êtres humains.
Une enquête a démontré que le père et la fille ont contracté le virus au contact d'oiseaux dans le village. L'homme âgé de 49 ans a, de son côté, guéri de la maladie et quitté l'hôpital. Mais ce n’est pas pour autant que l’OMS se montre rassurée. «La situation mondiale liée à H5N1, la souche à l’origine de l’épidémie actuelle de grippe aviaire, est préoccupante. L’OMS prend au sérieux le risque lié à ce virus et appelle tous les pays à une vigilance accrue», a déclaré Sylvie Briand, chargée de la prévention des pandémies au sein de l’Organisation onusienne.
Contacté par nos soins, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, estime que si l’OMS s’inquiète aujourd’hui, c’est surtout par rapport à l’évolution de la maladie sur le long terme. «L’OMS veut freiner la possibilité de transformation de ce virus, d’un virus aviaire en un virus qui circule entre les humains. Il ne s’agit donc pas d’un risque immédiat, mais plutôt d’un risque potentiel qu’il faut combattre dès maintenant. Car si ce virus arrive à acquérir les mutations qui lui permettront d’avoir des transmissions interhumaines, il va se propager rapidement à l’échelle mondiale», analyse le médecin. Et de souligner que «parmi les raisons qui poussent l’OMS à s’inquiéter aujourd’hui, c’est la propagation du virus H5N1 observée parmi les mammifères. C’est notamment le cas des visons en Espagne et des phoques en Grande-Bretagne. Ce qui montre que ce virus a non seulement réussi à acquérir la faculté de se transmettre aux mammifères, mais aussi celle de se transmettre d’un mammifère à un autre».
Dr Hamdi rappelle, par ailleurs, que quand le virus de la grippe aviaire se transmet à l’homme, il a un taux de létalité de 50%. C’est ce qui pousse l’OMS à appeler tous les pays du monde à fournir plus d’efforts pour éviter que ce virus ne se transmette à d’autres animaux et faciliter ainsi son adaptation à la transmission interhumaine. Le médecin souligne également qu’il n’y a pas de risque particulier pour la propagation de la maladie au Maroc. Toutefois, la surveillance est toujours nécessaire pour détecter d’éventuels cas.
Il semblerait que l’épidémie de grippe aviaire soit à l’origine de la décimation de quelque 3.500 otaries au Pérou, selon l'autorité environnementale qui recense les spécimens décimés. «Le Sernanp recense les otaries touchées par la grippe aviaire et poursuit son plan de surveillance et de contrôle des zones naturelles protégées», a indiqué dans un communiqué l'agence qui a comptabilisé 3.487 otaries à crinière mortes dans sept zones naturelles de la côte pacifique.r>Selon les statistiques de l'autorité qui dépend du ministère de l'Environnement, ces décès représentent un peu plus de 3% des 105.000 otaries recensées sur le territoire péruvien. Il est à noter que quelque 63.000 oiseaux marins ont été déclarés morts de la grippe aviaire au Pérou entre novembre 2022 et mars de cette année.
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