13 Avril 2023 À 21:29
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Le Parti du progrès et du socialisme a de nouveau réagi aux critiques émises à son endroit par le Rassemblement national des indépendants (RNI), suite à la lettre ouverte qu’il a adressée le 30 mars dernier au Chef de gouvernement. Lors de son passage à l’émission «l’Info en Face» mercredi dernier, Charafat Afailal, membre du bureau politique du parti du livre et ex-ministre chargée de l’Eau, a fustigé le parti leader de la majorité, exprimant ainsi sa surprise et son mécontentement de la position prise par le parti par rapport à une lettre qui était initialement adressée au Chef du gouvernement. «La réaction du RNI est tout simplement illogique, non fondée, voire insensée et n’a même pas lieu d’être, du moment que notre formation politique, en tant que force de l’opposition, s’est adressée à M. Aziz Akhennouch en tant que Chef du gouvernement et non en tant que secrétaire général du parti et par conséquent notre parti se retrouve dans son plein droit», a souligné l’intervenante.
Décochant ses flèches cette fois à l’endroit du Chef de l’Exécutif, Mme Afailal a vivement critiqué son attitude arrogante et sa tolérance zéro aux critiques et aux propositions de l’opposition. «Le Chef du gouvernement se croit intouchable. Il refuse de faire preuve d’humilité et n’accepte pas d’être interpellé par un parti politique. Il ne veut pas non plus s’ouvrir aux critiques constructives et aux propositions sérieuses formulées par notre parti. Il accuse systématiquement toutes les voix dissonantes de vouloir faire de la surenchère politique, alors que le souci principal de notre parti est de défendre l’intérêt des citoyens. La preuve en sont les propositions sérieuses formulées par notre parti pour lutter contre l’inflation et faire baisser les prix», ajoute Mme Afailal.
Lors de son intervention, la responsable politique a en outre condamné l’absence de communication du gouvernement et son inaction face à la hausse des prix qui semble affecter désormais toutes les catégories sociales, et en particulier les personnes à revenu modeste, les couches nécessiteuses et vulnérables et les classes moyennes. «Nous avons du mal à comprendre pourquoi le gouvernement refuse de sortir de son mutisme et de communiquer avec les citoyens sur les véritables raisons derrière cette hausse des prix. Nous estimons que l’Exécutif doit assumer pleinement ses responsabilités face à la situation sociale préoccupante et doit abandonner complètement la rhétorique de la justification de la situation par les fluctuations internationales, les conditions climatiques et les arguments fallacieux de l’héritage des gouvernements précédents», fait-t-elle remarquer.
Sur un autre registre, Charafat Afailal a balayé d’un revers de la main certaines critiques émises à son égard et l’éventuel retard qu’elle aurait accusé (du temps où elle était ministre chargée du département de l’Eau) dans la mise en œuvre de certains projets. Un retard qui aurait eu pour conséquence de provoquer une pénurie d’eau, particulièrement dans la région de Casablanca, soulignant que tous les projets lancés au cours de son mandat avaient été réalisés dans les délais impartis. «Je tiens à rappeler que j’ai géré le département de l’Eau jusqu’à 2018 et au cours de mon mandat, j’avais lancé l’appel d’offres relatif à la réalisation des études pour la mise en place de la station de dessalement de Casablanca. C’est donc mon successeur à la tête de ce département qui a accusé du retard dans le lancement des études et la réalisation du projet. Il faut assumer sa responsabilité et arrêter de jeter la faute sur les autres», a-t-elle souligné.
Par ailleurs, Mme Afailal a appelé le gouvernement à faire preuve de courage et de procéder à une évaluation objective du Plan Maroc vert afin d’identifier les insuffisances et de réajuster les politiques publiques agricoles en fonction de cette évaluation. Elle a également mis l’accent sur la nécessité de l’adaptation des cultures au climat aride et semi-aride qui caractérise désormais le Maroc et de procéder par conséquent à l’abandon des cultures gourmandes en eau, telles que les avocats, les mangues, les pastèques, etc., et de favoriser les cultures peu consommatrices d’eau en tenant compte des caractéristiques de chaque zone agricole, afin de prévenir le stress hydrique.
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