27 Juillet 2023 À 11:42
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L’hydrogène marocain a la cote à l’international. L’Allemagne, en particulier, pourrait en importer d’importantes quantités. Selon, la radio internationale allemande Deutsche Welle (DW), ce pays prévoit d’importer jusqu’à 70% de ses besoins en hydrogène, dans le cadre de sa stratégie pour éliminer son empreinte carbone d'ici 2045. Pour y arriver, l’Allemagne compte éliminer progressivement les combustibles fossiles, développer les énergies renouvelables et accroître l'efficacité énergétique.
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«Au moins 50 à 70% devront être importés», a déclaré Jochen Flasbarth, secrétaire d'État au ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Et d’ajouter, «Contrairement au monde des combustibles fossiles, l'économie de l'hydrogène dispose d’une très large gamme de pays fournisseurs potentiels». Le Maroc prend justement les devants sur le sujet. D’ailleurs, le BMZ a lancé des projets d'hydrogène avec le Royaume et d’autres pays comme, le Brésil, la Tunisie, l'Algérie, la Namibie et l'Afrique du Sud. Dans ces pays, des entreprises allemandes et européennes collaborent avec des partenaires locaux. Au Maroc, la première installation d'hydrogène vert de grande envergure en Afrique devrait être opérationnelle en 2026.
Jusqu'à présent, le BMZ a mis à disposition 270 millions d'euros pour stimuler les investissements dans les pays partenaires, ce qui, selon Flasbarth, devrait se traduire par 1,3 milliard d'euros d’investissements lorsque le secteur privé se joindra aux efforts du gouvernement allemand.
L'hydrogène pourrait jouer un rôle important dans les domaines où la décarbonation est difficile. Des secteurs à forte intensité énergétique tels que la production d'acier, de produits chimiques et de ciment, ainsi que le transport aérien et maritime, pourraient réduire leur impact climatique en utilisant de l'hydrogène. Par ailleurs, la stratégie nationale allemande de l'hydrogène annoncée en 2020, sous le gouvernement précédent dirigé par la Chancelière Angela Merkel, a été mise à jour par le gouvernement fédéral actuel pour inclure, entre autres, le transport et le chauffage résidentiel comme domaines d'utilisation de l'hydrogène. Cela devrait entraîner une hausse de la demande. D'ici 2030, la consommation d'hydrogène pourrait atteindre 130 térawattheures, soit plus d'un cinquième de toute la consommation d'électricité en Allemagne en 2021, selon l'AGEB, un groupe de recherche sur le marché de l'énergie.
Si l'hydrogène provient de l'extérieur de l'Allemagne ou de l'Europe, il doit être transporté. Étant donné que c'est un gaz inflammable, il doit être transformé en une forme plus stable pour le transporter sans risques. L'Allemagne prévoit de convertir les terminaux actuellement traitant le gaz naturel liquide (GNL), une source majeure de méthane piégeant la chaleur, à cette fin. Les pipelines sont également une option. Un réseau dédié sera mis en place d'ici 2028. Celui-ci comprendrait 4.500 kilomètres de «tuyaux» existants et nouveaux à travers l'Europe. L'objectif est que «tous les principaux centres de production, d'importation et de stockage soient connectés aux clients concernés» d'ici 2030.