Économie

De l’audit interne dans 40 Conseils provinciaux et préfectoraux

Le ministére de l’Intérieur entend renforcer davantage la gouvernance des Conseils préfectoraux et provinciaux. Il projette d’accompagner 40 Conseils issus des 12 régions du Royaume dans l’implémentation de la fonction d’audit interne basé sur l’analyse des risques. Son objectif, permettre aux décideurs de ces entités, les élus ou les responsables administratifs, de faire face aux imprévus et incertitudes qui surgissent et construire leur management sur des bases objectives en se donnant la possibilité de hiérarchiser les mesures correctrices.

16 Avril 2023 À 13:03

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Projet ambitieux chez le département de l’Intérieur. Le ministère planche, en effet, sur l’accompagnement de 40 Conseils préfectoraux et provinciaux dans le développement et la mise en œuvre de la fonction d’audit interne basé sur l’analyse des risques. L’Intérieur entend ainsi permettre aux décideurs de ces Conseils, les élus ou les responsables administratifs de recourir à la démarche d’audit interne afin de faire face aux imprévus et incertitudes qui surgissent et construire leur management sur des bases objectives en se donnant la possibilité de hiérarchiser les mesures correctrices, tout en tenant compte de l’urgence de certaines situations ainsi que des moyens humains et financiers qu’elles peuvent y consacrer.

Les conseils préfectoraux et provinciaux devront être en mesure de comprendre les risques et évaluer leur portée 

«L’intérêt de l’analyse des risques de gestion se justifie par le fait que celle-ci constitue un levier primordial pour deux autres outils importants à savoir le contrôle interne et la fonction d’audit interne. En effet, c’est en fonction des résultats de cette analyse que les futurs auditeurs internes des Conseils cibles peuvent établir les programmes annuels d’audit et planifier leurs missions d’audit interne», expliquent les services de l’Intérieur. Le principe retenu pour la réalisation de ce projet consistera à combiner la théorie et la pratique tout au long de sa mise en œuvre, et ce à travers la formation et le renforcement des capacités et l’accompagnement du terrain via l’assistance technique, le travail sur des cas pratiques inspirés du vécu quotidien des Conseils et la finalisation des outils et guides opérationnels adaptés. L’opération concernera les Conseils préfectoraux et provinciaux des 12 régions du Royaume. «Dans un monde qui apparaît de plus en plus incertain, l’analyse des risques de gestion est de plus en plus perçue comme un enjeu stratégique au sein des organisations. Il s’agit d’une démarche qui aide une organisation à connaître et comprendre ses propres risques et à évaluer leur portée, en vue de les traiter de façon objective et efficace», souligne le ministère.

Mais au-delà, poursuit-il, l’intérêt de l’analyse des risques de gestion constitue un préalable important pour la fonction d’audit interne, dans la meure où elle permet d’identifier les principales composantes organisationnelles de cette entité et les risques pouvant être détectés a priori, afin d’orienter au mieux l’organisation de l’audit interne, en l’adaptant le plus possible aux spécificités de l’organisation auditée.

Le mode de gouvernance territoriale en pleine mutation 

Selon le ministère, au niveau des collectivités territoriales (CT), la tendance décentralisatrice au Maroc, associée au nouveau chantier de la déconcentration administrative, est en train d'impacter fondamentalement le mode de gouvernance territoriale, aussi bien en termes d'interventions à opérer que de modes de gestion à faire prévaloir.

L’objectif étant l'ancrage de la régionalisation avancée avec comme finalité ultime de fournir des prestations de qualité aux usagers. En effet, rappelle l’Intérieur, suite à la Loi organique n° 112.14 sur les préfectures et provinces et ses décrets d'application, la préfecture-province s'est vue doter de compétences de plus en plus nombreuses et élargies dans divers domaines, à savoir la promotion du développement social aussi bien en milieu rural que dans les espaces urbains, la planification, la programmation, le renforcement de la mutualisation et de la coopération entre les communes sises sur son territoire et autres, sans oublier les fonctions supports notamment les finances, la gestion des ressources humaines ou encore les fonctions de pilotage et de reporting.

Cet élargissement des compétences s'accompagne automatiquement d'une prolifération des risques de gestion de différentes natures (risques financiers, juridiques, risques opérationnels, etc.). Ce qui peut hypothéquer, dans une large mesure, l'atteinte des objectifs fixés par le Conseil de la préfecture-province.r> 

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