23 Juin 2023 À 17:38
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La région méditerranéenne a plus que jamais besoin d'une action collective forte et continue pour faire face aux défis posés par le changement climatique et environnemental. C'est ce qui a été défendu jeudi à Tanger lors de la séance d'ouverture des travaux de la troisième édition du Forum méditerranéen pour le Climat «MedCOP Climat».
Cet appel, sur lequel a insisté le ministre de l'Équipement et de l'eau, Nizar Baraka, a été repris dans la «Déclaration de MedCOP» de Tanger, adoptée à l’issue des ateliers et des échanges tenus lors de cet événement. Il faut souligner que de nombreuses autres propositions ont été émises par les intervenants lors de la séance d'ouverture de cette troisième conférence MedCOP. «Des initiatives telles que l'organisation de la conférence MedCOP restent importantes et essentielles. Afin de valoriser les travaux de cet événement international majeur et d'en améliorer le niveau et l'impact, il faut travailler à faire de cette conférence un rendez-vous régulier pour discuter et aborder les questions du changement climatique dans la région méditerranéenne et fournir les mécanismes nécessaires pour assurer sa continuité», a proposé Nizar Baraka.r>Selon lui, il faut créer des organes subsidiaires similaires aux organes de la Conférence des parties-COP travaillant de manière continue sur les problématiques communes aux pays méditerranéens, afin d'élaborer des plans d'action ou des programmes spécifiques pour la région méditerranéenne. Il a également été proposé de soutenir la conférence par le biais d'un cadre scientifique approprié en créant un regroupement scientifique (cluster) comprenant des universités, des instituts et des entités spécialisées et «d'établir un organe de coordination des initiatives des pays méditerranéens pour les aider à élaborer des dossiers de projets visant à atténuer les changements climatiques qui soient acceptables et éligibles au financement vert».
Durant les travaux de la MedCOP Climat 2023, qui se tient dans le contexte de la préparation de la COP28 des Nations unies sur le climat, les participants ont appelé à renforcer la coopération régionale et à mettre les collectivités territoriales méditerranéennes au cœur de l'action climatique. Environ 1.000 acteurs, représentant des autorités publiques, du secteur privé, des organisations non gouvernementales, des experts et des acteurs locaux, ont discuté des enjeux et des défis liés au changement climatique dans la région méditerranéenne. Et ce dans le but d'adopter une déclaration commune dont les grands axes feront l'objet des points phares à défendre, selon une voix commune, lors de la COP28.
À titre d'exemple, ils ont relevé que les rives méditerranéennes font face à un fort taux d'urbanisation et sont particulièrement impactées par les effets du changement climatique. Ils ont appelé à promouvoir la coopération entre les pays méditerranéens, à établir des accords avec des acteurs clés de l'action climatique, à mobiliser des fonds pour des projets locaux et à préparer l'inventaire des acteurs non étatiques de la Méditerranée pour la COP28. Ils ont également mis en évidence les défis auxquels la région méditerranéenne est confrontée, tels que le stress hydrique, la crise énergétique, la surexploitation des ressources naturelles, la gestion inadéquate des déchets, la dégradation des villes et des communautés, les flux migratoires et les inégalités de genre.
Par ailleurs, cette troisième édition du Forum méditerranéen pour le climat a été marquée par la signature de sept conventions de partenariat. Ces accords visent à promouvoir l'efficacité énergétique, renforcer la gouvernance territoriale et favoriser la participation citoyenne. La première convention concerne la décarbonation des industries dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. L'objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de promouvoir le développement durable.
Le deuxième accord concerne la coopération en matière d'efficacité énergétique dans la région. Il vise à améliorer l'efficacité énergétique dans les secteurs énergivores et à sensibiliser les partenaires et les citoyens à cette problématique. Une autre convention porte sur la contractualisation des communes qui accueilleront les Systèmes locaux d'efficacité énergétique et climatique (SLEC), avec la participation des communes de Tanger, Chefchaouen, Tétouan, Al Hoceïma, Ksar El Kébir, M'diq et Melloussa. Un accord de partenariat concerne la mise en œuvre de l'«Index de la démocratie participative pour une transition verte, résiliente et inclusive», résultant d'un partenariat entre le Maroc, l'Union européenne et d'autres partenaires. L'objectif est d'améliorer la gouvernance territoriale et la participation citoyenne.
Deux mémorandums d'accord ont également été signés avec le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et la Fondation de la Maison méditerranéenne du climat afin de promouvoir la protection de l'environnement, l'adaptation au changement climatique et l'atteinte des objectifs de développement durable. Enfin, un accord de coopération entre le Conseil régional de Tanger et les Fonds d'équipement des Nations unies (UNCDF) a été établi pour optimiser l'éclairage public des villes de la région, améliorer l'efficacité énergétique et identifier les bailleurs de fonds.
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