Société

Propagation du virus Marburg : Pas de risque pour le Maroc (Dr Hamdi)

L’apparition de la maladie de Marburg en Guinée équatoriale inquiète plusieurs pays voisins, mais également l’OMS qui a convoqué une réunion d’urgence la semaine dernière pour arrêter la propagation de ce virus. D’après Dr Tayeb Hamdi, cette situation ne devrait pas avoir de conséquences sur notre système de santé. Il est, cependant, important de rester vigilant comme le recommande l’OMS.

Le virus de Marburg est mortel dans 25 à 88% des cas, en fonction de la souche virale et de la qualité de prise en charge.

23 Février 2023 À 14:35

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Depuis quelques semaines, on entend de plus en plus parler d’une nouvelle maladie virale grave qui a fait son apparition en Guinée équatoriale. Il s’agit de la maladie Marburg causée par un virus de la famille des filovirus, la même que celle d'Ebola. Cette maladie se manifeste par une forte fièvre hémorragique, souvent mortelle pour les humains. L’augmentation des cas en Guinée depuis le début du mois de février a suscité l’inquiétude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Le virus de Marburg est mortel dans 25 à 88% des cas, en fonction de la souche virale et de la qualité de prise en charge. L'OMS a convoqué une réunion d’urgence suite à l’alerte donnée par la Guinée le 7 février dernier pour réagir rapidement et arrêter la propagation de ce virus. Si l’OMS s’inquiète aujourd’hui, c’est parce que ce pays n’a pas connu d’épidémie de ce virus auparavant alors que plusieurs décès dus à Marburg ont été enregistrés ces dernières semaines», déclare au «Matin» Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé.

Et d’ajouter que «le risque de propagation de ce virus est heureusement limité pour le moment parce que les cas ont été enregistrés principalement dans des zones rurales et forestières où il n’y a pas beaucoup de déplacements». Le médecin précise, par ailleurs, que les symptômes peuvent inclure des céphalées, de la fièvre, des frissons, des courbatures, des nausées, des vomissements, des diarrhées, et même une éruption cutanée et des hémorragies. «D’après l’OMS, les épidémies de la maladie à virus Marburg sont rares, mais elles peuvent être graves et nécessitent une réponse rapide pour limiter les conséquences graves sur la santé et contenir sa propagation. Les personnes infectées doivent être rapidement isolées et prises en charge, notamment avec la réhydratation, pour éviter le risque de décès», souligne Dr Hamdi. «Il faut savoir que la maladie de Marburg est une zoonose. Elle se transmet des animaux tels que les chauves-souris et les singes à l’Homme. La transmission peut aussi être interhumaine suite à un contact avec le sang ou les sécrétions de la personne atteinte. Mais elle n’est pas aussi facile qu’avec les virus de la grippe ou de la Covid.

Toutefois, il est nécessaire d’agir pour éviter une grande propagation du virus entre les humains, d'autant qu’il n’existe toujours pas de vaccins contre la maladie». Les autorités sanitaires dans les pays voisins comme le Cameroun, le Gabon et le Tchad ont été mises en alerte et les populations ont été appelées à respecter les règles strictes d’hygiène. D’autres pays tels que la Russie ont également décidé de renforcer le contrôle sanitaire au niveau des frontières suite à la propagation du virus de Marburg en Guinée équatoriale. Faut-il s'inquiéter au Maroc également ? D’après Dr Hamdi, non. «Pour le moment, le Maroc ne court pas de risque de propagation du virus de Marburg. Cependant, il faut toujours rester vigilant comme le recommande l’OMS».

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