Économie

Risque pays 2023 : le Maroc conserve la meilleure note en Afrique du Nord (Coface)

Dans son dernier baromètre des risques pays et sectoriels, Coface a maintenu la note B pour le Maroc, sur une carte mondiale sombre en notes C, D et E (soit risque élevé, très élevé et extrême) en raison d’un environnement international qui demeure aussi risqué qu’incertain. Même si sa note traduit un risque «assez élevé», le Royaume se maintient dans le top 7 des meilleures évaluations risques pays du continent. Il est, par ailleurs, le premier de la classe en Afrique du Nord.

Dans son dernier Baromètre Risque - Pays 2023, Coface a maintenu inchangée sa prévision de croissance mondiale pour 2023, à 1,9%.

08 Février 2023 À 17:22

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Le Maroc confirme à nouveau sa résilience, selon le dernier baromètre des risques pays et sectoriels publié par Coface. L’assureur-crédit a ainsi maintenu la note «B» pour le pays, sur une carte mondiale sombre en notes C, D et E (soit risque élevé, très élevé et extrême) en raison d’un environnement international qui demeure aussi risqué qu’incertain. Même si sa note traduit un risque «assez élevé», le Royaume se maintient dans le top 7 des meilleures évaluations risques pays du continent, derrière le Botswana (noté A4, soit risque convenable), et aux côtés du Rwanda, du Kenya, de l’île Maurice, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire (notés également B).

Les évaluations de Coface (162 pays) se situent globalement sur une échelle de 8 niveaux de risque d’impayés pour les entreprises allant d’A1 (risque très faible) à E (risque extrême), basées sur l’appréhension de l’environnement des affaires et des données microéconomiques, dont celles relatives au paiement. Ainsi, en Afrique du Nord, le Maroc demeure le pays le plus résilient de la région avec une meilleure note que l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, l’Égypte (risque élevé) ou encore la Libye (risque extrême).

Crainte d’un regain d’inflation dans le monde au second semestre

Selon Coface, les perspectives pour l’économie mondiale restent sombres pour 2023. La principale source d’inquiétude concerne la trajectoire d’inflation. Si un mouvement de désinflation semble enclenché, la question cruciale de son atterrissage demeure (et à quel niveau ?). En effet, la désinflation attendue en 1re partie d’année pourrait s’interrompre avant d’avoir atteint les niveaux visés par les autorités monétaires : l’objectif de 2% fixé par les banques centrales. De plus, un regain d’inflation au second semestre n’est pas à exclure. Et pour cause, si la réouverture de l’économie chinoise s’avère positive pour la croissance mondiale, elle est également porteuse de risque haussier pour l’inflation. De plus, la menace persistante de la Covid-19 restera à surveiller. De nouvelles vagues d’infections et/ou de futures mesures de confinement pourraient une nouvelle fois s’avérer problématiques pour les chaînes d’approvisionnements mondiales, entretenant les pressions inflationnistes sur les biens à l’international.

Le dilemme des banques centrales s’intensifie

Dans ce contexte, le dilemme des banques centrales s’intensifie, car le resserrement des politiques monétaires qui contribuerait à maîtriser l’inflation pourrait aussi aggraver la décélération de l’économie. Selon les experts de Coface, l’incertitude et les risques pesant sur les perspectives d’inflation rendent la direction de la politique monétaire nettement plus imprévisible au second semestre. Les marchés, anticipant un sensible ralentissement économique, ont commencé à parier sur des baisses des taux avant la fin de l’année. Néanmoins, si l’inflation venait à se stabiliser au-dessus de leurs cibles, des baisses de taux ne seraient pas à l’ordre du jour. Bien au contraire, en cas de reprise de l’inflation au second semestre un nouveau tour de vis ne peut être écarté. Un tel scénario aurait des répercussions négatives et de longue durée sur l’activité et l’emploi. «Dans le combat contre l’inflation, les derniers rounds pourraient donc s’avérer les plus difficiles», avertit l’assureur-crédit. Ce dernier a maintenu inchangée sa prévision de croissance mondiale pour 2023, à 1,9%, en net ralentissement par rapport à 2022. Au-delà des économies avancées, l’inflation et le resserrement des conditions monétaires devraient également se traduire par un ralentissement de l’activité, quoique moins marqué, dans les pays émergents et en développement.

La bonne nouvelle pour le Maroc est que l’année 2023 commence bien pour son principal partenaire économique, l’Europe, sur le front macroéconomique. L’Europe pourrait, en effet, échapper à une récession qui lui semblait pourtant promise. «La douceur des températures et les réserves de gaz conséquentes ont permis d’éloigner le spectre d’un rationnement pour l’Europe cet hiver et les économies européennes devraient ainsi éviter une contraction forte de l’activité», détaille Coface. La croissance en 2023 est attendue à 1% en Espagne, 0,3% en France et 0,2% en Allemagne, contre 0,8% aux États-Unis et 4% en Chine, deux partenaires également stratégiques pour le Royaume.

Autre bonne nouvelle, cette fois sectorielle, l’amélioration des perspectives du secteur automobile, grâce à la résorption progressive des tensions sur les chaînes d’approvisionnements. 

 

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