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Sahara marocain : la visite de Staffan de Mistura dans la région met à nu la politique obstructionniste de l’Algérie

L'actualité de la semaine écoulée a été placée sous le signe du dynamisme dans le dossier du Sahara marocain. Pour la première fois, l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara marocain, Staffan de Mistura, s'est rendu dans les villes de Laâyoune et Dakhla, où il a pu constater par lui-même le niveau de développement atteint dans les provinces du Sud. Une visite qui rejaillira certainement et positivement sur le rapport qu'il présentera au Secrétaire général de l'ONU en octobre prochain.

13 Septembre 2023 À 10:05

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L'envoyé des Nations unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, a visité Laâyoune et Dakhla la semaine dernière pour la première fois depuis sa nomination. Durant cette visite, M. de Mistura a eu une série de rencontres avec les élus, les chioukhs, les notables locaux et les acteurs économiques. Il a également eu des rencontres avec les représentants de la société civile, les jeunes, et les femmes. Tous ces interlocuteurs ont édifié l’Envoyé personnel sur l’essor économique et social et la dynamique politique et démocratique que connaissent les deux régions du Sahara marocain.

>>Lire aussi : Sahara marocain : Nasser Bourita s'entretient avec l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura

L’émissaire onusien a également visité des projets d’investissement et d’infrastructure à caractère socio-économique et constaté de visu les avancées réalisées dans la mise en œuvre du nouveau modèle de développement pour les provinces du Sud, lancé en 2015 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette visite de M. de Mistura «à nos provinces sahariennes devrait l’impacter positivement. Il devrait garder dans sa plus intime conviction qu’il a rencontré les authentiques représentants des populations sahraouies», écrit l’ancien ambassadeur, Mohamed Maelainin. M. de Mistura est appelé également, poursuit M. Maelainin, à «comparer honnêtement la vie des Sahraouis chez eux au Sahara marocain et la misère ou plutôt la “non-vie” où végètent les séquestrés dans les camps de Tindouf».

Au terme de sa visite, M. de Mistura s'est rendu à Rabat où il a eu des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. «Ce déplacement s’inscrit dans le cadre d’une visite dans la région en vue de relancer le processus politique des tables rondes avec la participation du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du “polisario”, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la résolution 2654 adoptée le 27 octobre 2022», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Un processus à propos duquel, pour rappel, l'Algérie avait réagi au lendemain de l'adoption de la résolution 2602 (par laquelle le Conseil de sécurité appelle à la relance des tables rondes) en affirmant n'être pas concernée.

Les États-Unis réaffirment leur soutien au plan d’autonomie au Sahara

Parallèlement à la visite de M. de Mistura, le sous-secrétaire adjoint américain pour l’Afrique du Nord, Joshua Harris, a également effectué une tournée dans la région. Jeudi dernier depuis Rabat, le diplomate américain a réaffirmé le soutien des États-Unis au plan d’autonomie au Sahara comme étant «sérieux, crédible et réaliste». «Les États-Unis continuent de considérer le plan marocain d’autonomie comme étant sérieux, crédible et réaliste», a indiqué un communiqué de l’ambassade des États-Unis à Rabat, à l’issue de l’entretien de M. Harris avec le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

L’Envoyé des Nations unies pour le Sahara a pu s’enquérir de la réalité sur le terrain

Commentant cette visite de M. de Mistura, le professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université Ibn Tofaïl, Azzeddine Hanoune, estime qu’elle «résume l’état actuel de la situation». D’après M. Hanoune, «l’Envoyé personnel est déterminé à aller de l’avant dans le processus tracé par l’ONU, le Maroc a fait preuve de bonne foi en facilitant son travail, ce qui n’est pas le cas des autres parties qui refusent d’aller de l’avant dans le processus, à travers notamment le mécanisme des rencontres».

L’Envoyé personnel, indique le professeur de droit public, a pu s’enquérir de la réalité sur le terrain que la propagande du mouvement séparatiste s’emploie vainement à travestir. «L’argument lié au développement que connaissent ces provinces est de taille dans ce cadre», souligne-t-il. Et de poursuivre que les habitants de ces provinces ont exprimé leurs vœux de paix et de prospérité qui ne sauraient être possibles que dans le cadre de la souveraineté du Maroc, comme c’était le cas dans l’histoire. «Il ne s’agit néanmoins pas seulement de faire preuve de réalisme, mais d’entérinement du droit au parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume reconnu par les faits et les documents historiques».

À l’heure actuelle, M. de Mistura fait face à une situation de blocage de la part de l’Algérie et du «polisario». C’est d’ailleurs probablement dans ce cadre qu’intervient la visite effectuée par le diplomate américain, Joshua Harris, dans la région, y compris dans les camps du «polisario». «L’enjeu principal est de relancer le processus bloqué par les adversaires du Royaume», note le professeur. En attendant, fait-il observer, le Maroc continue dans son dynamisme diplomatique couronné dernièrement par la décision du Pérou de retirer sa reconnaissance de la pseudo «Rasd». Il s’agit d’une décision importante qui rétrécit le cercle de soutien au «polisario» en Amérique du Sud. Il ne reste plus que le Venezuela et Cuba.

En ce qui concerne la position américaine, elle n’a pas changé : soutien au plan marocain d’autonomie, soutien à une solution «réaliste» du conflit. Néanmoins, il est temps d’aller encore plus de l’avant vers une résolution définitive du conflit dans l’intérêt des peuples de la région. «On ne pourrait rester prisonniers des calculs géopolitiques de certains, alors que le monde subit des changements radicaux nécessitant une coopération étroite», conclut M. Hanoune.r> 

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