04 Mai 2023 À 19:44
Your browser doesn't support HTML5 audio
Lancée par le Royaume du Maroc lors de la COP22 à Marrakech en novembre 2016, l'Initiative pour l'adaptation de l'agriculture africaine au changement climatique (Initiative AAA) vise à enrayer la vulnérabilité de l'Afrique et de son agriculture aux changements climatiques en soutenant la mise en œuvre de projets concrets destinés à améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l'eau agricole, la gestion des risques climatiques et le développement des capacités et des solutions de financement.
Comme la sécurité alimentaire sur le continent reste extrêmement exposée aux aléas du changement climatique, la conférence organisée en marge du SIAM 2023 a donc offert aux acteurs de l'agriculture africaine l'occasion d'évaluer les progrès accomplis, de réfléchir aux défis posés et aux moyens de les relever. «L’initiative AAA tient, aujourd’hui, une place élevée dans l’agenda politique. Elle bénéficie de l’adhésion et de l’appui d'un grand nombre de pays africains, d’organisations internationales et régionales, d’institutions financières, du secteur privé et de la société civile. Elle est également soutenue par un comité scientifique international de haut niveau puisant son expertise dans les institutions académiques et de recherche de renommée mondiale», a indiqué en ouverture des travaux de cette conférence ministérielle le ministre l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki. «Dès son lancement, nous étions conscients que pour maintenir la dynamique vertueuse créée par la COP22 et pour répondre aux attentes générées, il était impératif de réussir une mise en mouvement rapide et de démontrer des résultats tangibles sur le terrain. Dans ce sens, et avec l’appui de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement, du Partenariat NDC, du Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et des experts locaux africains, «l’Initiative AAA» a entrepris l’accompagnement des pays africains frères dans un processus de renforcement de capacités et de formulation de plans nationaux d’investissement dans l’adaptation et la transformation du secteur agricole et la préparation de projets spécifiques et bancables dans chacune de ses 4 composantes, à savoir la gestion des sols, la gestion de l’eau, la gestion des risques, notamment par des mécanismes assurantiels, et le déploiement d’instruments novateurs de financement de l’agriculture familiale», a ajouté le ministre.
Ces Plans, poursuit M. Sadiki, «sont des outils stratégiques complets visant à renforcer la résilience des agriculteurs face aux changements climatiques et à assurer une sécurité alimentaire durable. Aujourd’hui, sept pays africains (Côte d'Ivoire, Mali, Cameroun, Ghana, Burkina Faso, République du Congo et Maroc) ont pu bénéficier de ces Plans, nécessitant ensemble un investissement de 2,4 milliards de dollars et sont susceptibles de profiter à près de 9 millions de petits agriculteurs».
Prenant également la parole lors de cette conférence, le président du Conseil économique, sociale et environnemental et de l’Union des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA), Ahmed Reda Chami, a rappelé que le Maroc a adopté un ensemble de plans et de stratégies (Maroc Vert, Génération Green 2020-2030, Halieutis, la Stratégie énergétique de 2009 et celle de l’eau) dans l’objectif de renforcer la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles et alimentaires. «Ces stratégies ont certes permis au pays de développer ces secteurs de manière considérable, mais des défis restent encore à relever, ayant trait notamment à l’adaptation aux changements climatique, à l’utilisation efficiente de l’eau, à la capacité de transcender les frontières dans l’optique d’intégrer les chaînes de valeur régionales et de diversifier les marchés d’exportation et à la transformation et la commercialisation des produits alimentaires», a dit M. Chami.r>Ces défis, poursuit le président du CESE et de l’UCESA, ne concernent pas uniquement le cas du Maroc, mais la majorité des pays africains, d’où l’importance de développer une vision concertée avec des objectifs et des cibles communs en matière de sécurité et de souveraineté alimentaires. Et pour asseoir cette vision, il serait opportun d’après M. Chami de :
Dans le rapport du Comité scientifique de l’initiative AAA présenté à l'issue de cette conférence ministérielle, il a été bien noté que «l'Afrique a le potentiel non seulement d'assurer sa sécurité alimentaire, mais aussi de faire de son secteur agro-alimentaire un levier majeur de son développement global». «Pour cela, l'agriculture ne doit plus subir mais s'organiser et renforcer sa résilience», souligne le rapport. Pour atteindre cet objectif, le comité scientifique de l'Initiative a mis l'accent sur 8 points :
L'atelier des donneurs, réuni le 3 mai, a également formulé des recommandations relatives à :
Lire aussi : SIAM 2023 : Tenue de la troisième Conférence Ministérielle de l'Initiative AAA
Lire aussi : La sécurité alimentaire tributaire de politiques agricoles et alimentaires performantes et efficaces (Chami)