15 Juin 2023 À 15:39
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Les remises migratoires à destination du Maroc ont dépassé pour la première fois les 11 milliards de dollars en 2022, pour atteindre 11,2 milliards. Soit une hausse de 2,4% sur un an, selon le dernier rapport sur les migrations et le développement publié par la Banque mondiale. Le Maroc, à lui seul, représente 17,5% des envois de fonds enregistrés en 2022 vers la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) qui se sont établis à 64 milliards de dollars, en baisse de 3,8%.
Le Royaume demeure ainsi le deuxième principal pays bénéficiaire des remises migratoires dans la région MENA, derrière l’Égypte (28,3 milliards de dollars). Il devance notamment le Liban (6,4 milliards de dollars), la Jordanie (5 milliards) la Palestine (4,1 milliards), la Tunisie (3,1 milliards) et l’Algérie (1,8 milliard). En Afrique, le Maroc occupe la troisième place derrière le Nigeria (20,1 milliards de dollars) et l’Égypte. À l’échelle mondiale, les remises migratoires ont atteint 831 milliards de dollars (+5,1%) en 2022, dont 647 milliards (+8%) à destination des pays à revenu faible et intermédiaire.
Le Maroc pointe au treizième rang des pays destinataires sur une liste menée par l’Inde (111 milliards de dollars), le Mexique (61 milliards de dollars), la Chine (51 milliards de dollars), les Philippines (38 milliards de dollars) et le Pakistan (30 milliards de dollars). Les pays dans lesquels le poids des remises migratoires en pourcentage du PIB est particulièrement élevé – signe de l’importance de la contribution de ces fonds au financement des déficits du compte courant et des finances publiques – sont le Tadjikistan (51% du PIB), les Tonga (44%), le Liban (36%), le Samoa (34%) et la République kirghize (31%). Au Maroc, les remises migratoires représentent 8,1% du PIB en 2022.
«Les envois de fonds des travailleurs migrants sont devenus une bouée de sauvetage pour de nombreux pays en difficulté durant la pandémie, et seront encore plus nécessaires au cours des périodes à venir. Nous collaborons plus étroitement avec les pays d’origine et avec les pays bénéficiaires dans le but d’améliorer les données et de tirer parti des envois de fonds pour mobiliser des capitaux du secteur privé grâce à l’émission d’“obligations diaspora” et au rehaussement des notes souveraines», souligne Dilip Ratha, principal auteur du rapport.
En 2023, les remises migratoires à destination des pays à revenu faible et intermédiaire devraient s’accroître de 1,4% pour s’établir à 656 milliards de dollars, dans la perspective probable d’un ralentissement de l’activité économique dans les pays d’origine de ces fonds qui limitera les possibilités d’emploi et de progression salariale chez les travailleurs migrants. Dans la région MENA, elles augmenteraient de seulement 1,7% à 65 milliards de dollars, avec des projections qui diffèrent par zone, en fonction des principaux pays d’accueil et de leur degré d’exposition à l’inflation et à la volatilité financière.
Pour le cas du Maroc, les remises s’accroîtraient de 1,2%. Déjà «au premier trimestre 2023, les envois de fonds vers le pays ont augmenté d'environ 7% pour atteindre 2,6 milliards de dollars, par rapport à la même période en 2022, dépassant à la fois les recettes touristiques et les flux d'investissements directs étrangers», indique le rapport.
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