08 Juin 2023 À 18:00
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Depuis lundi et jusqu’à dimanche prochain, les 18 meilleures troupes de la saison 2023 se donnent la réplique sur la piste de Dar Es Salam, pour le compte de la 22e édition du Trophée Hassan II de Tbourida. Une édition riche en particularités, à commencer par le fait qu’elle soit la deuxième tenue après l'inscription de la Tbourida sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. La 22e édition est également marquée par l’absence des Sorbas qui avaient occupé les trois premières positions du classement général l’année dernière : celles de Maher El Bachir (triple tenant du titre) et de Mohamed Soulaïh (tous deux de Settat) et celle de Aziz El Fatihy (Béni Mellal).
Les compétitions démarrent à partir de 16 h sur la piste de Dar Es Salam. L’ambiance sonore est donc nettement plus calme vers le coup de midi. On en profite donc pour faire le tour des tentes caïdales servant à abriter les Sorbas et pour recueillir les impressions de quelques responsables de la Fédération Royale marocaine des sports équestres.
Pour Azzouz El Bahri, l’un des responsables supervisant la compétition au sein de la FRMSE, cette édition propose un spectacle inédit, malgré l’absence des 3 meilleures troupes de l’année dernière : «Maher El Bachir est un grand champion qui a dominé la scène lors 3 dernières édition, mais qui a manqué de chance lors de l’étape qualificative à Bouznika, au même titre que Mohamed Soulaïh et sa troupe. Aziz El Fatihy, lui, a préféré prendre une pause et n’a pas participé cette année… Cela dit, les Sorbas qui ont décroché leur ticket cette année sont d’un niveau excellent. À titre d’exemple, les deux troupes de la région de l’Oriental (Oujda) ont signé de très belles prestations lors des deux premières journées, tout en conservant le caractère traditionnel de la Tbourida. Celles de la région de Casablanca aussi, comme la Sorba d’Oussama El Asri (Mohammedia). Je citerai aussi la Sorba d’El Youssfi Harite (El Jadida), qui participe pour la première fois et qui est très soucieuse de préserver la tradition de Tbourida de la région des Doukkala-Abda».
Nous décidons donc d’aller à la rencontre de ces Sorbas, celle de l’Oriental représentant Oujda et la Sorba d’El Jadida, qui signe sa toute première apparition. Les troupes sont installées dans des tentes caïdales avoisinant la piste. Elles sont bercées dans l’ambiance de la Tbourida toute la semaine, minute par minute, à quelques mètres de leurs sublimes montures regroupées dans un immense enclos. Nous démarrons notre tournée par la Sorba du Moqaddem Dahmane Hassnaoui, un grand spécialiste qui avait terminé en 4e position à Dar Es Salam, avant d’aller s’imposer lors du Grand Prix Mohammed VI de Tbourida à El Jadida à l’occasion du Salon du cheval 2022. La 2e Sorba d’Oujda qui participe cette année s’est d’ailleurs détachée de la Sorba de Dahmane Hassnaoui, qui nous confie : «La compétition est encore rude cette année.
Ce n’est toujours pas au niveau de l’édition précédente, mais il y a des Sorbas qui ont réussi d’excellentes prestations. En ce qui nous concerne, nous n’arrivons toujours pas à trouver le bon rythme… notre Sorba a été séparée en deux troupes et il nous faut logiquement du temps pour redémarrer sur de bonnes bases et retrouver la bonne dynamique». L’objectif pour la Sorba d’Oujda de Dahmane Hassnaoui sera donc de dépasser le cap des éliminatoires en occupant l’une des 10 premières places jeudi.
Le Moqaddem Harite El Youssfi et sa troupe d’El Jadida, eux, ont démarré la 22e édition avec davantage de succès, parvenant à se hisser en 3e position, eux qui foulent la piste de Dar Es Salam pour la première fois. «Dar Es Salam est un rêve pour tout Moqaddem de Tbourida. Cela fait cinq ans que nous disputons les qualifications et nous avons enfin pu aller au bout de notre quête cette année. Le niveau de compétition est très relevé, c’est normal car toutes les Sorbas ici présentes sont les meilleures de leurs régions. Le public sera certainement gratifié d’un grand spectacle à Dar Es Salam», assure El Youssfi Harite, un jeune compétiteur à l’ambition débordante.
Après les quatre premières journées des éliminatoires (de lundi à jeudi), les troupes observent une pause ce vendredi. La compétition reprendra à l’occasion de la phase finale le weekend prochain, avec les 10 meilleures Sorbas. Les deux derniers jours seront décisifs pour désigner le grand vainqueur de 2023, comme nous l’explique Azzouz El Bahri : «Pour les équipes les plus rodées et les plus expérimentées, l’objectif lors des 4 premières journées est d’assurer une place dans le Top 10 pour se qualifier en phase finale. À partir de samedi, ces troupes passent à la vitesse supérieure, d'autant plus que les notes compteront double lors du weekend.r>La journée de dimanche permettra ensuite de mesurer le degré d’expérience des Sorbas, puisque seules les plus rodées parviennent à négocier la piste de Dar Es Salam, très technique et s’étendant sur 200 mètres. C’est lors de la finale que les meilleurs dévoilent leurs cartes.» À l’instar de la 21e édition, la Sorba qui sera sacrée cette année repartira avec un chèque de 500.000 DH, alors que le total des primes allouées dépassera la barre des 1.750.000 DH.