10 Juillet 2023 À 15:43
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Opposé au Raja de Casablanca, dimanche pour le compte de la demi-finale de la Coupe du Trône 2022, le Wydad espérait pouvoir se réconcilier avec ses supporters en arrachant le ticket de la finale à l’issue du derby. Les Rouges évoluaient avec l’ambition de décrocher au moins un titre cette saison, eux qui ont raté deux consécrations de justesse lors du mois de juin : d’abord en s’inclinant en finale de la Ligue des champions de la CAF face à Al Ahly, puis en voyant l’AS FAR maintenir la cadence en tête de la Botola D1 jusqu’à décrocher le sacre.
La rencontre de dimanche face à l’éternel rival était donc d’une importance capitale, mais les vieux démons du WAC ont finalement resurgi et l’équipe s’est inclinée sur le plus petit des scores, plombée par l’instabilité technique et par l’atmosphère tendue qui règne au niveau du vestiaire. Après ce troisième trophée perdu, le président Saïd Naciri s’est logiquement vu pointé du doigt. Le mode de gestion adopté par le dirigeant et les nombreux risques pris depuis le mois de décembre dernier ont finalement mené l’équipe vers une fin de saison chaotique, alors qu’un triplé historique était jouable pour les coéquipiers de Yahya Jabrane.
Au total, ils ont été cinq coachs à superviser le Wydad cette saison, à commencer par l’ancien sélectionneur des locaux Houcine Ammouta. Remercié après la Coupe du monde 2022, Ammouta cédait sa place à Hassan Benabicha, qui a assuré l’intérim avant l’arrivée de Mehdi Nafti. Ce dernier allait payer les frais d’une Coupe du monde des clubs FIFA complètement ratée et quittait rapidement la forteresse rouge, qui a finalement jeté son dévolu sur Carlos Garrido. En voyant l’Espagnol nommé en fin février 2023, les fans affichaient de grands espoirs et commençaient à peine à savourer un semblant de stabilité au niveau de la barre technique, mais c’était sans compter sur les surprises concoctées par le patron du club.
À une semaine très exactement de la demi-finale face aux Mamelodi Sundowns, en mai 2023, Saïd Naciri décidait encore une fois de chambouler les cartes en remerciant Garrido et en procédant à la nomination de Sven Vandenbroeck. Ce dernier s’en tirait face aux Sud-Africains de Sundowns dans le dernier carré, mais se faisait cueillir à froid par Al Ahly, puis par l’AS FAR en championnat. La défaite de dimanche face au Raja aura donc été la goutte qui a fait déborder le vase et le départ de Sven Vandenbroeck n’est plus qu’une question de temps. Toutefois, ce départ ne devrait nullement régler le problème essentiel : celui de l’absence d’un projet à long terme, forgé sur des bases solides et constantes et bâti sur une confiance mutuelle entre le coach et les joueurs d’un côté, et le bureau dirigeant de l’autre. En plus de la nécessité de s’attacher les services d’un coach de réputation, le président Saïd Naciri devra renouveler les contrats de plusieurs cadres (Hassouni, Jabrane, El Amloud, Attiyat Allah…). Il devra surtout relever ces défis tout en faisant face à la grogne croissante des supporters, dont une large frange commence déjà à réclamer son départ.
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