Saloua Islah
21 Novembre 2025
À 11:40
Le titan du web positionne son nouveau-né
Nano Banana Pro dans un registre où la génération d’images ne repose plus sur l’effet de surprise. La première version avait surtout marqué par son contraste entre un nom volontairement absurde et des rendus étonnamment solides. La nouvelle itération s’inscrit dans une approche plus structurée, assure
Google. Elle prend ses distances avec l’expérimentation ludique pour devenir, selon la firme mère, un espace de travail fiable destiné aux
développeurs, aux
créatifs et aux
plateformes en quête de visuels cohérents, éditables et exempts d’instabilités.
Cette orientation se manifeste dans la manière dont le modèle construit chaque image. L’utilisateur peut orienter la lumière, gérer la profondeur, ajuster la mise au point ou manipuler la colorimétrie comme s’il travaillait dans un
logiciel de post-production. La résolution monte jusqu’à la 4K, les détails se maintiennent et la scène peut intégrer jusqu’à
14 images fusionnées dans une composition homogène. Le modèle est également capable de conserver la cohérence de
cinq visages, une capacité essentielle pour élaborer des séquences ou décliner des variations sans rupture visuelle.
La gestion du texte contribue aussi à cette transformation, car Nano Banana Pro considère désormais les mots comme des éléments visuels à part entière. Ils sont nets, intégrés et contextuels. Les affiches, menus, étiquettes ou planches de BD deviennent modifiables tout en préservant leur structure graphique.
La traduction suit la même logique, une inscription pouvant basculer de l’anglais au français sans distorsion ni altération stylistique, ce qui limite largement les retouches manuelles habituellement nécessaires.
Le modèle peut également s’appuyer sur des données réelles grâce à un ancrage optionnel via
Google Search. Cette fonction permet de générer
cartes, schémas ou
infographies à partir d’informations actualisées.
La question de
la transparence est, elle aussi, intégrée au dispositif.
Google précise que chaque image générée ou modifiée porte un
filigrane SynthID destiné à signaler son origine. Cette mesure s’inscrit dans un contexte où la provenance visuelle devient un enjeu de confiance publique, notamment depuis l’adoption de métadonnées similaires par plusieurs plateformes.
Sur l’accès et la
tarification, l’entreprise propose
un essai gratuit assorti d’un quota de générations dans l’application Gemini. Au-delà, plusieurs abonnements sont disponibles, notamment
Plus, Pro et
Ultra, et permettent un volume de générations plus important ainsi qu’un accès élargi aux
modèles Gemini 3. Dans
Search AI Mode, l’accès reste limité aux abonnés Pro et Ultra aux États-Unis, tandis que
NotebookLM offre une disponibilité mondiale sans frais supplémentaires pour ses utilisateurs.
L’inscription se fait directement depuis
l’application Gemini. L’utilisateur accède à l’onglet dédié à la création visuelle, sélectionne
le modèle "Thinking” et bascule automatiquement vers Nano Banana Pro lorsque celui-ci est disponible dans sa région, ce qui est le cas pour
le Maroc. Pour les développeurs, l’accès passe par Google AI Studio ou Vertex AI, la facturation ne s’activant que lorsque l’usage dépasse l’offre gratuite.