Al Hoceima : XIIème rcongrès euro-arabe
Le ministre chargé de l'Aménagement du territoire, de l'Urbanisme, de l'Habitat et l'Environnement, M. Mohamed El Yazghi a estimé, mercredi à Al Hoceima, que la solidité des liens maroco-espagnols et l'importance des facteurs communs sont à même de dissi
MAP
26 Octobre 2001
À 21:11
Intervenant à l'ouverture de la 12ème rencontre euro-arabe qui se tient du 24 au 27 octobre à Al Hoceima, M. El Yazghi a souligné qu'en dépit "de certains nuages qui sont venus ternir les relations bilatérales», celles-ci "demeurent globalement positives» et ne cessent de progresser. L'Espagne, a-t-il rappelé, est le deuxième partenaire économique du Maroc.
Les échanges entre les deux pays ont atteint 300 milliards de pesetas en 1999, a ajouté M. El Yazghi précisant que près de 800 entreprises espagnoles investissent au Maroc dont 180 sont établies dans le nord du Royaume.
«Certes, a dit le ministre, le Maroc est le premier pays en Afrique à drainer les investissements espagnols, mais force est de constater que ces investissements restent en deçà du volume des investissements espagnols dans le reste du monde». La rencontre d'aujourd'hui, a indiqué M. El Yazghi constitue une opportunité pour inviter entrepreneurs espagnols à investir dans le Royaume qui jouit de la stabilité politique et qui offre des conditions avantageuses aux investisseurs étrangers.
Il a ainsi rappelé l'intérêt particulier qu'accorde S.M. le Roi Mohammed VI à ce secteur et les diverses initiatives que le Souverain a prises dans ce cadre et visant à lever les entraves administratives qui handicapent les projets d'investissement.
"Conscients de la nécessité de redoubler d'effort pour promouvoir les relations bilatérales et dépasser les problèmes en suspens, - problèmes que connaissent tous pays voisins - les responsables des deux pays ont affirmé leur volonté commune» de rasséréner leurs relations après la crise de l'été dernier, a souligné le ministre.
"Depuis, a -t-il poursuivi, les concertations entre Rabat et Madrid et l'échange de visites officielles ont eu en outre pour objectif de préparer la prochaine rencontre au Sommet».
«Nous souhaitons, a -t-il dit, que cette rencontre ait un caractère stratégique et historique afin de consacrer les acquis communs et redéfinir les perspectives d'avenir à la lumière des mutations internationales et régionales notamment à la suite des événements tragiques du 11 septembre.Le Maroc, a dit le ministre, souhaite que certaines questions soient prises en considération, notamment la proposition de feu S.M. Hassan II de créer une cellule de réflexion commune dans l'intérêt des deux pays.
Evoquant "les malentendus entre les deux pays à propos des problèmes de la pêche et de l'immigration clandestine», le Maroc, a expliqué le ministre, n'a épargné aucun effort pour régler le problème de la pêche, mais ne comprend cependant pas "certaines réactions qui ont vite dépassé le problème initial pour mettre en question le principe de l'amitié et du bon voisinage entre les deux pays».
Aujourd'hui, a ajouté M. El Yazghi, les responsables marocains et espagnols sont convaincus que l'absence d'un accord dans le domaine de la pêche ne peut "envenimer les relations de coopération bilatérales et les possibilités de leur développement à l'avenir».
En ce qui concerne l'immigration, M. El Yazghi a estimé que ce problème, très sensible, exige une "gestion nouvelle et globale», vu sa complexité.
Le phénomène de l'immigration clandestine, a indiqué le ministre, dépasse le cadre marocain, étant donné le flux de candidats à l'immigration clandestine en provenance de plusieurs pays qui tentent de traverser le Détroit de Gibraltar à desti110n de l'Europe.
Pour faire face à ce phénomène et au trafic de drogue, a-t-il dit, le Maroc a démantelé 450 réseaux d'immigration clandestine pour la seule année 2000 et a procédé à l'arrestation durant la même période de 20 mille 998 candidats à l'immigration clandestine dont 9.282 étrangers. Quand le Maroc, mobilise quelque 10.000 éléments pour lutter contre ce genre d'immigration et le trafic de drogue, cela lui coûte entre deux et trois millions de dollars par an, a précisé M. El Yazghi.
Toutefois ces moyens restent insuffisants, comparés aux techniques sophistiquées utilisées par les mafias de l'immigration clandestine, raison pour laquelle, le Maroc ne peut à lui seul en venir à bout, a estimé le ministre.
Il a, par ailleurs, réitéré la détermi110n du Royaume d'examiner avec l'Espagne les différents modes de coopération pour faire face à ce phénomène et réglementer l'émigration légale dans l'intérêt des deux pays et pour protéger les droits des émigrés marocains.
M. El Yazghi a formé l'espoir de voir l'accord concernant la main d'œuvre permanente et saisonnière, signé le 28 juillet dernier entre les deux pays, se concrétiser. M. El Yazghi a, par ailleurs, invité l'Espagne, qui doit assumer prochainement la présidence tournante de l'Union Européenne, à dynamiser l'esprit du Sommet euro-méditerranéen de Barcelone de 1995, et accorder davantage d'intérêt au développement des pays du Sud de la Méditerranée, à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion pour contrecarrer l'immigration clandestine.
M. El Yazghi a, en outre, regretté que l'opinion publique espagnole n'accorde pas l'intérêt requis aux relations bilatérales aux plans politique, économique et stratégique.
Le ministre a souligné que «Marocains et Espagnols réunis, aujourd'hui à Al Hoceima, ne peuvent que réaffirmer leur appel à la lutte contre le terrorisme, mais aussi contre la pauvreté, l'exclusion et les conflits dans le monde et à la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne».
Les autres intervenants marocains et espagnols ont insisté sur la nécessité de réfléchir à de nouvelles formules susceptibles de donner un saut qualitatif à la coopération maroco-espagnole.
Le président du conseil municipal de la ville d'Al Hoceima, M. Mohamed Okhyar, a souligné ainsi que le Maroc entretient des relations solides avec l'Espagne, tissées à travers l'Histoire, indiquant que la rencontre qu'abrite Al Hoceima est l'une parmi les nombreuses réunions accueillies par le Maroc pour consolider la compréhension et la coexistence.
Il a souligné à ce propos la nécessité de faire preuve de sagesse et d'éviter tout ce qui pourrait mener à l'amalgame en ces temps troublés, après les événements du 11 septembre, et ce pour barrer le chemin à ceux qui cherchent à semer la haine entre les peuples et les civilisations.
L'Islam a toujours rejeté l'extrémisme et prôné la cohabitation, dont la rencontre d'Al Hoceima est une illustration, a -t-il dit.
De son côté, le maire de la ville d'Almunecar, M. Antonio Rebollo Martinez, a rappelé les précédentes rencontres organisées depuis 1984 dans sa ville et qui avaient globalement traité du patrimoine arabo-andalou. Il a souligné qu'à partir de 1992, ces rencontres allaient connaître une évolution qualitative, donnant plus d'importance à la coopération avec la rive Sud de la Méditerranée, particulièrement avec le Maroc. Le conseiller du gouvernement autonome d'Andalousie, M. Gaspar a insisté de son côté, sur la nécessité de définir un cadre nouveau de coopération et d'amitié.
Le programme de cette 12ème rencontre du dialogue euro-arabe comprend plusieurs conférences et des tables rondes sur la valorisation du patrimoine culturel.