Salon international de l'agriculture de Meknès

Après l'attentat de WTC: Le décrochage aura-t-il lieu

Mardi noir sur toutes les places financières internationales, après que le World Trade Center eut été attaqué par deux avions de ligne détournés. Le spectre d'une chute des Bourses mondiales n'est pas écarté. Déjà la fermeture de Wall Street, et dans son

12 Septembre 2001 À 04:13

Le «décrochage» du billet vert, le renchérissement du pétrole et la course vers les titres obligataires (garantis par l'Etat) et vers l'or, sont autant des signes visibles, annonciateurs d'une crise dont l'impact sera, certainement, fortement ressenti par les pays de l'hémisphère sud.
Maintenant que les courtiers et autres dealers recommandent la vente de tout papier ayant un lien quelconque avec les banques et les multi110nales américaines, on se demande ce que sera demain, ou dans quelques jours ou encore dans quelques semaines, l'économie américaine, déjà affectée par une crise profonde. D'ores et déjà, cette crise de confiance a douché les «espérances» des investisseurs européens, qui, à Londres, Paris ou Francfort, voient leurs valeurs fondre comme neige.
Chez nous, Dieu merci, l'ouverture économique étant en balbutiement, la crainte d'une chute des cours est fort peu probable. Pour l'heure, la spirale baissière a tout loisir de se poursuivre, sans pour autant entamer la confiance des investisseurs et l'intéressement des petits porteurs. Aucun élément objectif, pas le moindre signal, n'est intervenu pour soutenir la thèse d'une dégringolade de la place de Casablanca. En dehors de quelques investisseurs institutionnels, type AXA, qui vont sans doute subir de plein fouet les conséquences du dédommagement ( non encore évalué) et leur filiales marocaines (dont la plupart ne sont pas cotées), les valeurs marocaines affichent des fondamentaux solides et les résultats semestriels attendus (ou prévus) ne peuvent que nourrir nos convictions d'un marché sans grand risque!
Evidemment, au plan macro-économique, les choses vont se corser un peu avec un baril de pétrole à plus de 30 dollars (au lieu de 26$, une journée seulement avant l'attentat du WTC). Ce renchérissement qui risque de se poursuivre, selon les réactions et les options du gouvernement US, va fausser la donne pour notre argentier qui semble tabler sur un baril à 24-25 dollars. Etant donné donc le coût de l'énergie dans le process de production et de fabrication, la hausse du prix de pétrole ne va pas sans pénaliser lourdement les coûts de production et partant la position concurrentielle des produits marocains à l'exportation. Après le textile qui vit une sorte de «désintégration» (avec la cadence des fermetures des unités de production), le maraîchage, le secteur agro-alimentaire, les cimenteries (grandes consommatrices d'énergie) seront, à leur tour, menacées de déstabilisation. Dans ce cercle vicieux où la facture pétrolière pèse lourd sur les finances publiques et le budget d'Etat, il a fort à parier que les prévisions de croissance seront fortement révisées à la baisse. En fait, c'est la création d'emplois qui pâtira ou plutôt c'est le taux de chômage qui pourrait s'aggraver aussi bien en milieu rural qu'urbain. C'est véritablement un tableau noir que certains analystes n'hésitent pas à dresser, bien qu'aucun élément probant (pour l'heure) ne semble soutenir ce scénario.
En tous les cas, le marché boursier casablancais, fidèle à lui même, continue, depuis longtemps, à brasser des volumes d'affaires de très faible consistance. La succession des baisses, durant quatre séances consécutives, vient de balayer le gain de 1%, enregistré une semaine auparavant. Ainsi, à la clôture de la séance d'hier, mardi, l'IGB abandonne à nouveau 0,14%, à 642,71%, alors qu'il allait, il y a une semaine, dans un rebond d'espoir, franchir le seuil de résistance, à 650 points. En cours de séance, le principal indicateur de la place devait perdre 0,31%, tout près de la barre descendante à 640 points, soit une contre-performance annuelle de 2,40%. Pour la première fois, depuis longtemps, le marché de blocs enregistre une transaction portant sur 4000 titres Ciments du Maroc, au prix de 745 DH. Sur le marché central, le volume des échanges a atteint 20,4 MDH dont le principal est réalisé sur la grande «capi», ONA et ses deux filiales, Managem et Brasseries du Maroc. Sur les deux marchés, c'est la cimenterie Ciments du Maroc qui a représenté le gros volume échangé, soit 9 MDH ou 34,6% du volume transactionnel. Ceci dit, ce jeu de yo-yo, maintient la volatilité des cours dans des proportions raisonnables et acceptables et permet de dire que, d'ici la fin de l'année, l'optimisme est toujours de rigueur.
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