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Attentats à Washington et à New York Les Etats-Unis tentent de sortir du cauchemar

Les Etats-Unis tentent de sortir du cauchemar des attentats d'une violence sans précédent commis mardi à New York et Washington, poursuivant les recherches de survivants après que le Président George W. Bush eut déploré la veille des «milliers» de victim

12 Septembre 2001 À 19:47

«Des milliers de vies ont soudain été fauchées par des actes de terreur maléfiques et méprisables», a déclaré mardi soir le chef de la Maison-Blanche.
«Nous ne ferons aucune distinction entre les terroristes qui ont perpétré ces actions et ceux qui les protègent», a encore affirmé le Président, sans vraiment répondre aux questions de base expliquant ce que de nombreux Américains qualifient déjà de «Pearl Harbor» terroriste: qui ? et pourquoi ?
Les premiers éditoriaux postés, hier, sur 111net évoquent une «nouvelle guerre» et comparent les attentats à l'attaque japonaise contre la base américaine de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, dans le Pacifique.
«Pour une génération de jeunes gens, ce sera leur Pearl Harbor, leur assassinat de Kennedy», écrit le Los Angeles Times.
A New York, un nombre «énorme» de morts, selon le maire Rudolph Giuliani, sont encore ensevelis sur les lieux de l'attentat ayant détruit les tours du World Trade Center.
Plus de 300 pompiers sont présumés morts à New York, selon les autorités, et 85 policiers sont portés disparus, selon CNN. Le chef des pompiers de la ville et son adjoint sont au nombre des victimes, a déclaré M. Giuliani. A Washington, le Pentagone (ministère de la Défense), contre lequel un avion de ligne est venu s'écraser hier, brûlait toujours mercredi matin, empêchant l'accès des secours, et d'énormes volutes de fumée s'échappaient des entrailles du bâtiment. Plusieurs chaînes de télévision ont rapporté que jusqu'à 800 personnes pourraient avoir péri dans cette attaque.
Mais l'Amérique espère encore, alors que le maire de New York a annoncé en fin de soirée mardi que deux premières personnes, ensevelies lors des attentats contre les tours jumelles, avaient été tirées vivantes des décombres.
Certains médias rapportaient même que des personnes coincées sous les gravats, mais vivantes, se seraient servies de leur téléphone portable pour signaler leur présence.
Des centaines d'ambulances, des camions de pompiers mais aussi des grues, des bulldozers et des pelles mécaniques participaient au sauvetage, alors que tout le sud de Manhattan, jusqu'à la 14ème rue, était complètement bouclé.
A la lumière de puissants projecteurs, quelque 2.000 sauveteurs ont passé la nuit à fouiller les décombres des tours jumelles du World Trade Center à la recherche de survivants.
FOUILLES
Une épaisse couche de cendre et des milliers de feuilles de papier jonchaient le sol.
En l'absence de revendication, un responsable américain a fait savoir que les autorités soupçonnaient l'organisation du milliardaire d'origine saoudienne Oussama Ben Laden d'être impliquée dans cette offensive sanglante. Les Taliban, au pouvoir en Afghanistan, ont annoncé qu'ils pourraient étudier l'éventualité d'une extradition d'Oussama Ben Laden si des preuves de sa culpabilité leur étaient fournies par les enquêteurs américains.
Au total, quatre avions détournés ont été transformés par des pirates de l'air en bombes volantes.
Deux se sont écrasés contre les tours du World Trade Center, un sur le Pentagone et un en Pennsylvanie (nord-est) sans que son véritable objectif ait pu être déterminé.
Les enquêteurs ont commencé hier à examiner les décombres de ce dernier avion. Le site où il s'est écrasé a été bouclé et l'enquête a été confiée à la police fédérale (FBI), au Bureau 110nal pour la sécurité des tran114s (NTSB) et aux autorités de l'aviation civile (FAA), avec la police de l'Etat.
Au total, 266 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord des quatre appareils, deux appartenant à United Airlines et deux à American Airlines.
En fin de soirée mardi, les premiers parents de victimes connues commençaient à livrer aux journalistes des témoignages dignes de films d'horreur.
Alice Hoglan, une Californienne, a reçu mardi matin un appel de son fils, Mark Bingham, 31 ans.
«Je t'aime beaucoup, beaucoup, au cas où je ne vous verrais plus», a-t-il dit à sa mère, alors qu'il était à bord de l'un des avions qui s'est écrasé, l'appareil de United Airlines assurant la liaison entre Newark (New Jersey, est) et San Francisco.
HORREUR
Dans l'avion qui s'est écrasé sur le Pentagone, une passagère a également indiqué que les pirates de l'air n'étaient armés que de couteaux et de cutters et avaient regroupé les passagers et le pilote à l'arrière de l'appareil. La fermeture aux Etats-Unis du trafic aérien commercial, qui doit être maintenue au moins jusqu'à mercredi 16H00 GMT, a plongé les liaisons aériennes mondiales dans le chaos. Les marchés financiers américains, fermés mardi en raison des attentats qui ont touché le cœur du quartier financier de Wall Street, devaient rester fermés.
Les Bourses européennes, qui ont ouvert en baisse après les attentats, étaient hésitantes hier en fin de matinée.
La Bourse de Tokyo, la plus grande place financière d'Asie, a terminé la séance d'hier matin sur une chute de 5%, établissant un record à la baisse depuis 17 ans.
La Bourse de Hong Kong a clôturé hier en recul de 8,9%, passant en dessous de la barre psychologique des 10.000 points pour la première fois en deux ans et demi.Le dollar s'est repris face à l'euro après un accès de faiblesse grâce à l'annonce d'une injection de liquidités par la Banque centrale européenne (BCE) pour assurer la stabilité du système financier.
Le monde a condamné les attentats presque unanimement, et les offres d'aide, y compris de Cuba, ont afflué.
Mais après le choc ressenti à travers tous les Etats-Unis, les activités du gouvernement fédéral devaient reprendre dès hier leur cours normal, comme l'a assuré mardi soir George W. Bush.
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