Au coeur de l'évènement : en attendant Godot
24 Septembre 2001
À 20:17
Au cœur de l'événement
En attendant Godot
Lorsque, le funeste 28 septembre 2000, le ministre Ariel Sharon, avec l'aval, la bénédiction et appui d'un Ehud Barak savamment manipulé, a profané, la vénérée Esplanade des Mosquées à Al-Qods-Est, le saigneur de Sabra et Chatila savait bien ce qu'il allait déclencher comme conséquences néfastes. Ni l'état major de l'armée israélienne ni le Président Yasser Arafat n'avaient hésité à le mettre en garde contre le chaos dans lequel son entreprise irresponsable allait plonger la région, contre la menace d'un réveil plus désastreux du spectre de la guerre et, donc, contre le coup qu'il allait porter aux chances de la paix redessinées.
Récidiviste irréductible et provocateur sans vergogne, Ariel Sharon ne voyait pas d'un bon œil les tentatives de pacification entreprises par le Président Arafat et le Premier ministre de l'époque, Ehud Barak. En clair, il avait peur de voir le spectre de la guerre s'éloigner, s'évanouir ses rêves hégémoniques et s'épanouir les prémices d'un Etat palestinien indépendant.
En plus clair, il se voyait condamné à être sevré de son breuvage préféré : le sang palestinien.
Après plus de 800 morts, dont plusieurs dizaines de ses concitoyens à qui il avait, pourtant, promis la sécurité, sa soif de sanguinaire demeure inassouvie tout comme continue de sévir sa vocation de saboteur. Têtu jusqu'aux racines du mal qui l'habite, il ne cesse d'ajourner indéfiniment la rencontre Arafat-Preres qui constitue, désormais et compte tenu de la conjoncture, la seule chance de remettre sur pied le processus de paix tissé à Oslo.
Magicien maladroit, le voilà entrain de transformer un authentique Shimon Peres en un chimérique partenaire.
De rendez-vous annulé en rencontre reportée, le vétéran Peres va finir par se retrouver dans la peau d'un Godot en chair et en os, celui-là.