Une trentaine de personnes au Congrès américain ont été contaminées par une forme hautement concentrée du bacille du charbon, contraignant la Chambre des Représentants à fermer plusieurs jours. C'est la première fois qu'un nombre aussi important d'indi
LE MATIN
17 Octobre 2001
À 22:09
Cette information 111vient cinq semaines après les attentats du 11 septembre qui ont fait plus de 5.000 morts à New York et au Pentagone, près de Washington. Les personnes touchées, qui n'ont cependant pas développé la maladie, sont des membres du bureau du chef de la majorité démocrate au Sénat Tom Daschle, parmi eux des policiers chargés de la sécurité au Capitole. «Vingt-neuf cas ont été découverts dans les bureaux du sénateur Thomas Daschle», à qui était adressée une lettre reçue lundi par ses services, a indiqué le président de la Chambre des Représentants Dennis Hastert. Un conseiller parlementaire n'a pas exclu la possibilité qu'il y ait d'autres cas de contami110n. «Nous attendons les chiffres définitifs», a-t-il indiqué sous couvert de l'anonymat. La Chambre des représentant a annoncé qu'elle fermerait ses portes jusqu'à mardi matin. M. Hastert a indiqué que la suspension visait à permettre aux autorités sanitaires de procéder à des vérifications du degré de contami110n dans les bâtiments et à une éventuelle décontami110n. Par ailleurs, les dirigeants du Sénat se sont réunis d'urgence afin d'examiner la possibilité de suspendre également les travaux de la chambre haute, mais aucune décision en ce sens n'avait été annoncée mercredi en milieu de journée. La Maison Blanche n'a pas fait de commentaire, mais s'est contentée d'indiquer que le président George W. Bush, en route pour Shanghai, était pleinement informé des développements de cette affaire. C'est la qualité de la poudre utilisée dans cette attaque qui préoccupe le plus les enquêteurs. La substance contient en effet une puissante concentration du bacille du charbon reçue dans une enveloppe adressée au Congrès, convainquant les responsables américains que cette attaque est l'oeuvre d'un ou plusieurs spécialistes du bioterrorisme. Les spores seraient si fines qu'elles se propageraient sans difficultés dans les conduites de climatisation, rendant leur détection particulièrement malaisée. Les enquêteurs n'excluent pas que le produit ait pu être fabriqué aux Etats-Unis, par un individu isolé ou par un groupe organisé. Le chef du FBI avait fait état de similarités troublantes entre la lettre adressée aux services de M. Daschle et celle reçue à la chaîne de télévision NBC à New York. Les deux envois contiendraient des références à Allah, des menaces explicites qui n'ont pas été communiquées par le FBI, le cachet de la poste du New Jersey et sur l'enveloppe, une calligraphie similaire. Le secrétaire à la Santé, Tommy Thompson, a assuré l'opinion publique, qui commence à montrer des signes de préoccupation, que «l'administration Bush prenait des mesures particulièrement énergiques» pour garantir la sécurité. Le ministre a appelé les Américains à être vigilants et à ne pas céder à la panique. En Floride, quelque 300 occupants de l'immeuble d'American Media, testées après la mort le 5 octobre d'un homme contaminé par la maladie du charbon, sont toujours dans l'attente des résultats définitifs de leurs analyses. Le bacille du charbon, très répandu dans la nature, est cependant particulièrement compliqué à exploiter en tant qu'arme biologique. Selon le New York Times, 17 pays sont aujourd'hui en possession d'armes biologiques.