Fête du Trône 2006

Cérémonie œcuménique de la grande cathédrale de Rabat: une identité plurielle inaltérée

Le Maroc, une fois de plus, vient de donner la preuve et l'illustration de sa réputation de terre de cohabitation et de tolérance.La cérémonie œcuménique que la grande cathédrale de Rabat a abritée dimanche est un acte de foi qui s'inscrit dans une longue

17 Septembre 2001 À 23:09

La cérémonie religieuse de dimanche a constitué à ce titre un autre exemple de cette concorde confessionnelle 110nale. Elle a réuni, dans une douloureuse communion , les représentants des trois religions monothéistes . Et ceux-ci ont apporté leur témoignage sur le vécu collectif marocain, riche composition de l'Islam, du Christianisme et du Judaïsme, qui sert de socle commun à l'édification d'une société tolérante et fraternelle. Les citoyens juifs qui avaient été persécutés autrefois par l'Inquisition espagnole au début du XVème siècle, trouvèrent naturellement vite refuge dans un Maroc, leur pays et ne craignirent plus d'être persécutés.
A Cordoue, Grenade et en Andalousie de manière générale, l'œcuménisme fut non seulement la marque d'une époque, mais une véritable civilisation qui servit d'exemple à un Occident menacé et plus tard déchiré par l'obscurantisme et les guerres de religions.
Le Maroc, resté fidèle à son image de terre d'accueil, n'a jamais cessé de défendre les valeurs de tolérance confessionnel , de coexistence et de brassage culturel. L'Etat n'a jamais cessé non plus d'incarner également le défenseur des religions et des cultes. Il est demeuré le protecteur de tous les Marocains, qu'ils soient musulmans, juifs ou chrétiens, chacun observant dans une totale liberté et dans le respect des autres, ses rites et ses lois religieuses. Le Roi du Maroc, père de tous les Marocains, Amir Al Mouminine demeure aussi le garant de ces libertés et le rempart contre toutes les formes d'exactions qui viendraient en altérer le cours. Lorsque le régime de Vichy, soumis à la botte des nazis avait en 1940 imposé aux Juifs français l'obligation de porter le sinistre emblème qui les distinguait de leurs compatriotes non-juifs, S.M. Mohammed V prit courageusement le contrepied d'une telle politique raciste, xénophobe et exclusionniste. Il se porta spontanément protecteur des Juifs du Maroc et le fit savoir aux représentants de la France qui occupait le Maroc. Il s'opposa en l'occurrence à l'application de la mesure en question aux Juifs du Maroc et, de ce fait, défia les autorités coloniales.
Son geste avait pour conséquences, outre une condam110n sans appel et un ébranlement des scandaleuses pratiques du gouvernement de Vichy, de faire de S.M. Mohammed V la conscience lucide de l'humanité à une époque difficile. L'histoire du Maroc s'est écrite dans une multitude de défis analogues où la sagesse de ses Rois était à la mesure des enjeux. Or, ces défis, le peuple marocain, dans toutes ses composantes ethniques et religieuses, les a relevés constamment dans une unité sans faille, fussent-ils intérieurs ou extérieurs. Avec la même conviction, réunis en une seule et même famille, les Musulmans, les Juifs et les Chrétiens marocains partagent aujourd'hui ensemble la même douleur face à la tragédie américaine. Ils dénoncent d'un même tenant, référence religieuse pour chacun à l'appui, les attentats de New York et de Washington qui sont ni plus ni moins que des crimes contre l'humanité et des relents de la barbarie qu'il faut extirper.
Le message que S.M. le Roi a adressé à cette assemblée multiconfessionnelle, miroir d'un Maroc uni dans la diversité,constitue un événement sans précédent.Les télévisions du monde entier l'ont diffusé et commenté avec une particulière considération. Notre pays a ainsi montré au monde entier sa détermi110n à sauvegarder son identité plurielle sous la protection et la conduite de S.M. le Roi Mohammed VI et à consolider son attachement irréductible aux valeurs fondatrices de son être et de son histoire.

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