Spécial Marche verte

Cinéma : Hannibal est de retour

Hannibal Lecter s'est réfugié à Florence où il tente de contenir ses pulsions cannibales. Mais sa cache est découverte par le policier Pazzi, qui, contre de l'argent, la révèle à Mason Verger, un milliardaire que Lecter a défiguré. Pour faire revenir Lect

23 Octobre 2001 À 22:20

La cervelle des agneaux. Depuis son évasion, Hannibal Lecter étudie tranquillement l'histoire de la torture à Venise. Tout le monde semble l'avoir oublié, sauf sa sixième victime, un pervers riche et défiguré qui tient à se venger. Pour ça, il se sert de Clarice, qui avait été confrontée à Hannibal dix ans plus tôt. Le hurlement des cochons. Ridley Scott a fait de son mieux pour traiter au premier degré cette suite qui sent franchement le coup marketing alors même que le livre dont il s'inspire est une autoparodie. C'est probablement pour ça que Jodie Foster a décliné l'invitation de reprendre son rôle. À la place, Julianne Moore fait de son mieux mais il ne se passe rien entre elle et Anthony Hopkins. Malgré une mise en scène parfois impressionnante, Hannibal n'est ni digne ni fidèle à l'esprit des deux précédents films inspirés du cannibale sympathique (Le Sixième Sens, de Michael Mann, 86, et Le Silence des agneaux).
D'un point de vue financier, c'est quand même une bonne affaire: sa promotion va se faire spontanément grâce à l'inévitable rumeur selon laquelle il contient suffisamment de scènes choquantes pour donner envie d'y aller. Oui, il faut avoir vu Gary Oldman méconnaissable sous son maquillage de «Face de fion». Il y a aussi une séquence de phacochères carnivores, et la dernière, la plus drôle et la plus cérébrale, est habilement placée à la fin pour garder les spectateurs dans la salle et conserver au film une illusion d'intégrité.
Copyright Groupe le Matin © 2025