Conjoncture: l'investissement étranger direct à la baisse en 2001
Après son envolée de 2000, durant laquelle il avait progressé de 18 % à l'échelle mondiale pour atteindre le chiffre record de 1300 milliards de dollars, l'Investissement étranger direct (IED) devrait enregistrer un recul en 2001, estime un rapport de
MAP
21 Septembre 2001
À 16:19
Dans son rapport sur l'investissement dans le monde 2001 publié à Genève, la CNUCED estime que tout comme la croissance de l'année passée, le repli prévu pour 2001 est surtout lié aux Fusions et acquisitions (FA) transfrontières, qui représentent une part conséquente de l'IED mondial.
Après avoir atteint des sommets en 2000 (1100 milliards de dollars), les FA transfrontières sont désormais orientées à la baisse.
Pour la CNUCED, l'expansion de l'IED confère une plus grande importance à la production internationale, devenue principal vecteur de l'intégration économique mondiale. Les 63.000 Sociétés trans110nales (STN) de la planète et leurs 800.000 filiales à l'étranger constituent non seulement le moteur de l'IED, mais elles modèlent également de plus en plus les échanges, puisqu'elles représentent environ deux tiers de l'ensemble du commerce international.
Comme pour les années précédentes, en 2001, les 10 premiers bénéficiaires de l'IED et les 10 investisseurs étrangers les plus importants sont des pays développés, exception faite de Hong Kong et de la Chine. En hausse de 21 % par rapport à l'année dernière, les flux d'IED à desti110n des pays développés représentent un peu plus de 1000 milliards de dollars, soit plus des trois-quarts du total mondial.
Si les mouvements de capitaux en direction des pays en développement ont progressé sur cette même période pour atteindre 240 milliards de dollars, ces pays n'en ont pas moins assisté au cours des trois dernières années à un recul de leur part dans les entrées d'IED à l'échelon mondial, qui a atteint son plus bas niveau (19 %) depuis 1991.
Flux
Les flux à desti110n des 49 pays les moins avancés (PMA) se sont également accrus, mais restent marginaux avec seulement 0,3 % du total des entrées.
Au plan des évolutions régionales pour 2000, la CNUCED indique que dans le monde développé comme à l'échelon planétaire, la triade (Union européenne, Etats-Unis, Japon) continue de dominer les entrées (71 %) et les sorties d'IED (82 %). Les Etats-Unis ont perdu leur première place pour ce qui est des flux sortants au profit du Royaume-Uni et de la France.
Par ailleurs, même s'ils demeurent le premier pays d'accueil de l'IED, ils ont subi l'an dernier une baisse de, respectivement, 5 et 2 % de leurs entrées et sorties de capitaux. L'Allemagne a supplanté le Royaume-Uni à la tête des bénéficiaires européens, prenant par la même occasion la deuxième place dans le monde. En revanche, le Royaume-Uni constitue pour la deuxième année consécutive le premier investisseur de la planète.
Quant aux flux d'IED à desti110n des pays d'Europe centrale et orientale (PECO), ils se sont concentrés dans la Fédération de Russie, la Pologne et la République Tchèque, gagnant 7 % pour s'établir à 27 milliards de dollars, l'ensemble de la région conservant au niveau mondial sa part de 2 % dans les entrées de capitaux. Globalement, l'IED a, principalement, pris la forme de transactions consécutives à des privatisations, lesquelles continueront de soutenir les flux entrants au moins jusqu'en 2002.
Progression
Les flux à desti110n et en provenance des PVD d'Asie, ont pour leur part atteint en 2000 de nouveaux records, ajoute le rapport de la CNUCED, surtout à Hong Kong (Chine), qui a détrôné la Chine pour devenir le premier pays d'implantation de l'IED et le plus important investisseur de la région. Les entrées de capitaux dans les pays asiatiques ont progressé de 4 % par rapport à 1999, s'établissant à 143 milliards de dollars, contre 85 milliards pour les sorties (+ 140 %).
Quelque 80 milliards de dollars sont entrés dans les trois économies du nord-est de l'Asie (Hong Kong, République de Corée et Taiwan), contre 41 milliards pour la Chine et 461 millions pour ce qui est des neuf PMA de la région.
La région de l'Amérique Latine et les Caraïbes, a vu, pour sa part, ses entrées de capitaux chuter de 22 %, à 86 milliards de dollars, alors qu'elles avaient triplé durant la seconde moitié des années 90. Cette baisse constitue en réalité une correction par rapport à 1999, où le volume entrant avait bénéficié de l'ampleur de certaines acquisitions transfrontières. Les principaux bénéficiaires ont été le Brésil (34 milliards de dollars) et le Mexique (13 milliards), tandis que le Chili s'affichait comme le premier investisseur de la région.
En Afrique, enfin, les entrées de capitaux (9,1 milliards de dollars) ont perdu 13 %. Ce recul, note la CNUCED, nettement plus marqué en Afrique du Sud, en Angola et au Maroc, a fait passer la part du continent dans les flux mondiaux sous la barre des 1%.
L'Afrique subsaharienne, qui inclut les 14 membres de la communauté pour le développement de l'Afrique australe(SADC),a, également, affiché une baisse, tout comme les 34 PMA africains.
L'Afrique du Sud constitue le premier investisseur du continent :
En 1999, elle représentait 40 % des 1,3 milliard de sorties de capitaux.
Pour ce qui est des flux entrants, les principaux pays sont, dans l'ordre, l'Angola, l'Egypte, le Nigeria, L'Afrique du Sud et la Tunisie.