Entretien : la vie normale de GAD EL MALEH

Qu'est-ce que cela vous fait de jouer à nouveau devant le public marocain?

Je ressens une grande pression. En fait, c'est un trac différent des autres, comme quand je joue en sachant que les membres de ma famille sont dans la salle. Je veux les éclater, donner le meilleur de moi-même et c'est de là que vient la pression dont je parle. Alors forcément je doute, j'ai peur, j'ai mal au ventre... Jouer au Maroc c'est chaud, c'est bouillon, mais ça finit toujours bien, comme à chaque fois.

Vous présenterez aux Casablancais votre dernier one man show "La vie normale", pouvez-vous nous le présenter en quelques mots?

"La vie normale" est un show sur lequel j'ai travaillé pendant longtemps, mais qui a fini par naître au Maroc. J'ai noté beaucoup d'idées, ensuite j'ai procédé à l'écriture ; pendant un mois je me suis enfermé à Essaouira. J'ai alors tout mis à plat, sans être autobiographique dans mon écrit qui présente d'ailleurs une multitude de tableaux de différents personnages, sans fil conducteur entre eux. Maintenant, il faut voir le spectacle!

Vous ne pensez pas pouvoir choquer avec quelques uns des sujets traités dans ce show?

J'ai choisi le métier d'artiste à la base pour être libre, et non pas pour faire des compromis à chaque fois que je dois présenter un spectacle. Le rôle d'un artiste c'est aussi de faire passer le message, et "La vie normale" c'est aussi un hymne à la tolérance.

Vous campez assez souvent le même rôle ; disons, le même profil. Vous n'avez pas peur de tomber dans les stéréotypes?

Assez souvent les gens me reprochent cela mais moi je ne calcule pas. Je suis simplement mon instinct et essaye d'être sinscère dans mon écriture. Dans mon dernier spectacle, ce que je veux c'est présenter un spectacle diversifié qui peut plaire à un public varié.

Vos rôles dans "Salut Cousin", "Vive la république" ou encore le très fameux "La Vérité si je mens 2", ne vous ont pas orienté vers le monde du 7ème art au détriment de celui du spectacle?

A Paris par exemple on aime bien coller des étiquettes sur les artistes : celui là fait plutôt du cinéma l'autre plus du spectacle. En ce qui me concerne, je ne veux surtout pas avoir à faire le choix entre les deux. Ce qui me fait réellement plaisir c'est la scène ; le cinéma m'intéresse par contre pour ce qui est construction du personnage par exemple. Donc je vais continuer à dribler entre les deux, et à parraître toujours là où les gens m'attendent le moins, car sinon ce n'est pas attirant même pour le public. Pour l'actualité cinématographique, il y a "Pollux", où je joue le rôle d'un garçon timide qui a du mal à vivre une histoire d'amour. Ce n'est pas autobiographique mais ça sort le printemps prochain, en attendant je continue de m'éclater sur scène.

Des projets à venir?

Je suis en phase d'écriture d'un nouveau spectacle même si je ne sais pas si le mot spectacle convient. Je m'y inspire encore de plusieurs personnages de la vie, du monde drôle du cinéma ... Mais, pour le moment je me concentre surtout sur "La vie normale" qui est parti pour une tournée de 5 mois qui sera donc entamée au Maroc dans quelques jours.

Gad en dates

1971 : Le 19 avril, naissance de Gad à Casablanca
1988 : Gad quitte le Maroc pour le Canada
1992 : Il obtient une bourse de deux ans pour la classe libre du cours Florent à Paris
1995 : Premier rôle dans "Salut Cousin"
1996 : Gad joue son premier spectacle "Décalages"
Gad est à l'affiche de "XXL" avec Depardieu et Boujenah
1997 : Sortie en salles de :
- "L'homme est une femme comme les autres" avec Antoine de Caunes
- "Vive la République" d'Eric Rochant
1998 : Gad est sur les planches dans "Tout contre" avec Anne Brochet
1999 : Sorties de :
- "Deuxième vie" de Patrick Braoudé
- "On fait comme on a dit" de Philippe Bérenger
2000 : Deuxième one man show "La vie normale"
2001 : Sortie du film "La vérité si je mens 2" de Thomas Gilou avec Richard Anconina et José Garcia.