Greffe rénale au Maroc: l'espoir pour des milliers de malades
La greffe rénale au Maroc est très en retard. Les causes sont d'ordre humain, structurel, légal et économique. Une radioscopie de cette activité médicale vitale dans noter pays s'impose, pour dégager les principaux obstacles à son développement.
En 1986, la première greffe rénale a été réalisée dans notre pays. Le Maroc faisait ainsi partie des pays arabes pionniers en matière de transplantation. 4 ans plus tard, la première greffe rénale est faite au CHU de Casablanca par une équipe 100% marocaine.
Le cap de l'an 2000 est passé, et nous n'en sommes qu'à une soixantaine de greffes rénales réalisées au Maroc, qui se retrouve très loin derrière des pays comme la Tunisie (plus de 300 greffes), la Jordanie (environ 1000) et l'Arabie Saoudite (près de 3000). En France entre 1985 et 1998, 23.772 reins ont été greffés.
maitrise
Pour pallier cette situation, tous les acteurs de la transplantation, doivent faire converger leurs avis respectifs afin que cette activité reprenne, loin des susceptibilités personnelles et des conflits stériles qui ne peuvent que retarder d'avantage cette activité médicale vitale.
Plus de 3000 insuffisants rénaux sont actuellement dialysés au Maroc, alors qu'un grand nombre parmi eux pourrait bénéficier d'une transplantation rénale.
Cette intervention libère le patient de la contrainte de la dialyse bi ou trihebdomadaire. Elle est bien maitrisée par la communauté médicale marocaine spécialisée qui dispose du savoir faire et de toute la logistique, nécessaires pour réaliser des transplantations, de manière régulière et continue dans l'année.
Pour se faire, l'implication de tous les acteurs, et à différents niveaux, est plus que jamais nécessaire:
Sur le plan humain, la transplantation est une affaire pluridisciplinaire, et une étroite collaboration entre néphrologues, urologues, immunologues et anesthésistes-réanimateurs s'avère indispensable pour espérer relancer la greffe rénale. Par ailleurs, il faut une
sensibilisation des patients quant aux bénéfices qu'ils pourraient tirer de la greffe notamment.
Sur le plan légal: Tous les aspects juridiques sont en phase d'être réglés et le gouvernement est en train de mettre en place tout un arsenal juridique. Ceci dans l'objectif que le prélévement du rein à partir du cadavre fera parti des possibilités de traitement: une orientation qui pourrait accélérer le processus de la transplantation au Maroc.
Notre pays franchira dans ce cas une nouvelle étape dans ce domaine, qui n'estd'ailleurs pas une première chez les pays arabes, puisque la Tunisie a déjà statué sur la question et a réalisé une dizaine de greffes à partir de cadavres.
Cela suppose au préalable tout un travail d'information et de sensibilisation de la population, pour le don d'organes, en cas de mort prématurée, généralement accidentelle.
Sur le plan des infrastructures, la réalisation de la greffe ne nécessite pas un énorme investissement puisque l'infrastructure actuelle est au point il suffit d'améliorer et de renforcer surtout en prévision du démarrage de la greffe à partir du rein du cadavre.
Sur le plan économie de santé: la greffe rénale représente rénale représente une économie non négligeable, le coût de l'opération se situe entre 20000 et 30000 ff, soit environ 10% du montant d'une année de dialyse, qui ne constitue d'ailleurs qu'un traitement palliatif de l'insuffisance rénale.
Sur le plan thérapeutique, on dispose actuellement de protocoles immunosuppresseurs (qui évient le rejet de greffons), qui sont plus performants et à des coûts nettement inférieurs par rapport à ceux de la dialyse. Cela est d'autant plus vrai, que depuis 3 ans, un nouveau traitement immunosuppresseur est mis à la disposition des équipes médicales de greffe d'organes.
Il se caractérise par moins de néphrotoxicité à laquelle exposait les anciens produits. C'est un garant de plus pour assurer un meilleur pronostic sur le long terme.
Toutes les parties concernées, patients transplantés, médecins tranplanteurs, gouvernement, mutuelles, assurances et associations caritatives devront se concerter sérieusement, ce n'est qu'ainsi que la greffe rénale pourrait connaître une véritable éclosion.
Ne soyons pas à la traine du monde arabe. Les compétences médicales marocaines sont disponibles et bien formées et un grand nombre de malades en insuffisance rénale terminale sont en attente.