Spécial Marche verte

Jean Genet et le monde arabe

La Villa des arts - Musée de la Fondation ONA- présente à partir du 15 janvier 2002 une exposition sur Jean Genet et le monde arabe, organisé par le service de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France, en partenariat avec le ministère

28 Décembre 2001 À 17:51

Cette exposition tente de réparer cet oubli.
La thème retenu pour l'exposition est Jean Genet et le monde arabe. La rencontre de Genet avec le monde arabe - à travers ses amis, son engagement pour la cause palestinienne et pour la défense des travailleurs immigrés, ses séjours au Maroc - fut en effet essentiellement aussi bien dans sa vie que dans l'évolution de son œuvre. Une partie importante de celle-ci, le funambule, les paravents, quatre heures à Chatila, un captif amoureux, est directement inspirée par cette rencontre.
Cette exposition ne se limite pas à faire découvrir Genet à travers des documents d'archives (éditions originales, manuscrits, photos, documents audiovisuels). Elle a tenu à proposer à des artistes marocains contemporains en sympathie avec l'œuvre de Genet de lui rendre un hommage vivant. Ainsi cette exposition sur Jean Genet et le monde arabe peut-elle devenir une rencontre entre deux pays et deux cultures, telle que l'aurait aimé Genet: Nabil Ayouch, Fouad Bellamine, Souad Guennoun, Mohamed Kacimi et Abdelkrim Ouazzani participent à cette exposition, rendant chacun, par une création ou une installation inédites, un hommage à Jean Genet. Théâtre d'Aujourd'hui, avec Abdelwahed Ouzri et Touria Jabrane, a accepté de montrer quatre heures à Chatila, dans une traduction de Mohamed Berrada. Cette pièce créée spécialement pour l'exposition sera jouée pour la première fois le soir de l'inauguration.
Jean Genet, né en 1910 est mort en 1986. Abondonné par sa mère, confié par l'assistance publique à une famille adoptive jusqu'à l'âge de 13 ans, il refuse de s'intégrer à la 116iété qui ne lui offre aucun avenir. Il devient un rebelle et un déviant, habité par la quête obscure d'un destin d'exception, seul capable de racheter le malheur de sa naissance. Son œuvre, de cycle en cycle, est au vif des grandes questions qui se posent au monde en ce début de vingt et unième siècle. La poésie appartient aux déshérités qui veulent se libérer. Elle est la part libre qui par le chant survit à l'échec des révolutions et n'abdique jamais. Sa poésie qui contient le trésor de la féerie, est porteuse de vie et d'espoir jusque dans la mort dont elle fait de la vie.
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