La nouvelle ère de Fès
L'inspection régionale de l'urbanisme de Fès consacre un numéro spécial de sa revue périodique “Al Borj” à la capitale spirituelle, et ce à l'occasion du 20ème anniversaire de la proclamation par l'UNESCO de la Médina, patrimoine mondial.
Dans une note éditoriale, le ministre de la Culture, M. Mohamed Achaâri, a mis en exergue le rôle de la capitale spirituelle dans le rayonnement de la civilisation et a souligné la contribution du patrimoine dans l'enrichissement de la dynamique de l'action 116io-économique.
La protection du patrimoine, a dit le ministre, ne doit pas se limiter à la restauration des monuments mais plutôt à leur fonctionnalisation et leur insertion dans les projets de développement 116io-économique en tant que capital culturel.
Le ministre a également fait état des efforts que déploie son département en collaboration avec des partenaires privés et publics pour la restauration, la réhabilitation et le refonctionnement de monuments, bibliothèques, médersas, musées et espaces, plaidant par voie de conséquence, pour la mise en place d'une politique 110nale et la réalisation de plans de développement et de sauvegarde concernant le patrimoine et son intégration dans la stratégie 110nale de développement et d'aménagement du territoire.
Par ailleurs, dans un article intitulé "la Médina entre la réhabilitation et la planification urbaine”, le directeur de l'Agence urbaine et de sauvegarde de Fès, M. Siffedine Kharchafi, a indiqué que la Médina en raison de la forme de son architecture authentique, de son rayonnement culturel et spirituel et, son organisation spatiale, constitue le meilleur modèle de la ville méditerranéenne, arabo-musulmane.
M. Kharchafi a aussi signalé que la position qu'occupait Fès se trouve menacée de régression en raison de la détérioration du cadre urbanistique et l'effondrement d'un certain nombre de monuments historiques pour des raisons démographiques, économiques et 116iales.
Il a précisé que la densité des habitants en Médina varie entre 600 individus/ha et 2.000 individus/ha notamment dans le quartier Bin Lamdoun.
M. Kharchafi a également donné un aperçu sur les documents de planification urbaine et de la stratégie de sauvegarde, affirmant que la sauvegarde de la Médina interpelle toutes les potentialités pour que la capitale spirituelle relève les défis de la mondialisation et de la compétitivité internationale.
Le Pr. Abdelhadi Tazi, membre de l'Académie du Royaume du Maroc, a quant à lui traité d'un monument historique en ruine: "la Zaouia Moutawakilia”.
L'académicien a appelé les bonnes volontés à contribuer à la réhabilitation de l'édifice dans lequel "Al Moutawakil Ala'a Allah”: le sultan Abou Inane recevait les grands érudits et théologiens.
D'autres articles, comme, "Fès, mémoire et avenir” (délégué régional de la Culture), le projet de sauvegarde de Fès inaugure une nouvelle ère: conception économique de la question culturelle (Fouad Serghini directeur de l'Agence de dédensification et de sauvegarde de Fès), les toponymes à Fès (Pr. Mohcine Idrissi Amri, conservateur des bâtiments historiques de Fès-Madina), "Le cimetière des philosophes et des sages à Fès”, (Pr. Aziz Haddadi), "Le borj du nord, histoire d'un patrimoine” (Mohamed Zaïm, conservateur du Musée des armes).
"Fès, est…” (Omar Bel Lachhab, directeur de la station régionale de la radiodiffusion), Fès, capitale de la musique andalouse (Mohamed Briouel, directeur du Conservatoire de musique de Fès), d'une nouvelle approche de dédensification en Médina (Abdelkader Bassou)… les antiquités… patrimoine en disparition, et de l'Université Al Karaouiyne. Le numéro est illustré par des photos de l'architecte photographe Rachid Haloui.