Le Maroc en force à Paris
Pas moins de six sociétés marocaines participent à la 29ème édition du Salon mode international de la chaussure , Midec-Paris, qui se tient actuellement dans la capitale française et permet de découvrir les collections été 2002 et les actualisations au
MAP
12 Septembre 2001
À 18:10
Cette importante participation, organisée sous l'égide du Centre marocain de promotion des exportations (CMPE), n'est pas due au hasard, puisque la France représente, en 2000, le principal débouche de l'industrie du cuir au Maroc, avec 47,8% pour la chaussure, 68,5% pour la maroquinerie, 45,8% pour la tannerie et mégisserie et 19,3% pour les vêtements en cuir. Les autres clients du secteur se situent en Espagne, Italie et Allemagne.
Selon les responsables de ces sociétés, le secteur, qui emploie aujourd'hui plus de 15 mille personnes, pourrait faire mieux, conquérir de nouveaux marchés et décrocher de nouveaux contrats si des entraves, dues notamment au coût de l'énergie et de l'argent et aux taux de change du dirham, sont résolues.
Ils soulignent les menaces que constituent pour le secteur les meilleures conditions dont bénéficient ses homologues dans les autres pays du Maghreb et surtout l'arrivée sur le marché européen d'une production asiatique beaucoup plus compétitive.
Les industriels marocains font valoir que s'ils arrivent à se maintenir sur les marchés européens, c'est surtout grâce à la proximité géographique, aux délais de livraison courts, à une flexibilité des chaînes de production, à un système de formation professionnelle moderne et évolutif et à une infrastructure et un réseau de communication modernes.
Le secteur a commencé à se moderniser à partir des années 70 avec une expansion qualitative et quantitative de la production.
Néanmoins, le véritable décollage des industries du cuir remonte au début des années 80 avec l'introduction massive de nouvelles technologies et l'apparition de grands groupes de tannerie et des unités de fabrication d'articles en cuir plus performantes dont la production est orientée essentiellement vers les marchés extérieurs.
Il occupe une place importante au sein de l'industrie marocaine de transformation avec plus de 290 unités hautement équipées et cœxistant avec d'autres unités artisanales qui sont largement répandues au Maroc. Il représente, selon les statistiques de 1998, près de 4% des établissements industriels marocains et réalise une production de plus de 226 millions de dollars, soit plus de 2% du total de la production industrielle 110nale.
Le secteur du cuir a exporté en 1999 pour près de 157,5 millions de dollars, soit 4% des exportations industrielles marocaines et a dégagé 1% de la valeur ajoutée industrielle 110nale.
L'investissement, aussi bien 110nal qu'étranger, réalise dans le secteur du cuir s'élève à 9,99 millions de dollars.
La branche chaussure reste la principale du secteur avec plus de 152 unités et réalise près de 54% de la sa production avec plus de 122,8 millions de dollars, 74% des exportations avec plus de 116,2 millions de dollars, 60% de la valeur ajoutée avec 43,4 millions de dollars et 71% des investissements avec 7,19 millions de dollars.
Les industriels concernés affirment travailler avec des griffes et marques de renommée mondiale qui choisissent le Maroc pour fabriquer leurs produits et exportent à partir du Maroc dans le cadre des investissements et de la sous-traitance internationales.
Pour le directeur du salon, Olivier Bouissou, l'intérêt du consommateur pour la chaussure ne s'est pas démenti au cours des dernières années puisque la moyenne des achats des Français est de cinq chaussures et demi, ce qui représente un budget de 1.000 francs. Au total, les Français dépensent 52 milliards de francs pour l'achat de chaussures, ajoute-t-il, précisant qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure de la consommation qui ne montre pour le moment aucun signe de faiblesse.
Ce 29ème MIDEC, partenaire de l'opération Paris capitale de la mode, regroupe quelques 570 entreprises venues du monde entier sur une surface nette de stands de 8.450 mètres carrés, la surface la plus importante jamais atteinte par le salon.