Malhoun: préservation du patrimoine
M. Abbas Jirari, conseiller de S.M. le Roi, a plaidé, jeudi à Fès, pour l'insertion de l'enseignement du Malhoun au programme des Conservatoires de musique et des Facultés de lettres.
MAP
18 Octobre 2001
À 22:52
Dans une intervention, lue en son nom par M. Mohamed Kettani, chargé de mission au Cabinet Royal, à l'ouverture du Festival 110nal du Malhoun organisé du 11 au 14 octobre sous le Haut patronage de S.M. le Roi, par l'As116iation Fès-Saïss, M. Jirari a souligné la nécessité d'accorder un intérêt particulier à cet art ancestral et aux autres formes du patrimoine populaire.
Il a proposé notamment d'inciter toutes les as116iations concernées par le Malhoun à la collecte et la publication de textes de cet art et à accorder de l'intérêt aux jeunes talents et mounchidine et à les encourager afin de hisser cet art à un niveau meilleur.
Il a, de même, appelé les as116iations concernées à l'organisation de rencontres au niveau local afin de mieux faire connaître cet art authentique et de nouer des relations d'échange avec les as116iations similaires.
Il a, aussi, souligné la nécessité d'éviter la confusion et l'amalgame, dans le Malhoun et dans tout patrimoine populaire, entre la versification(NADM), le chant(Inchad), la collecte et l'étude scientifique préconisant la constitution d'une Ligue (Rabita) du Malhoun comportant notamment les poètes, les mounchidines, les étudiants, les conservateurs, les amateurs et les personnalités concernées.
Tout en félicitant les organisateurs et ceux qui veillent jalousement à la préservation et la pérennité de cet art authentiquement marocain, M. Jirari a estimé que ce festival sera notamment un prélude pour la réalisation des objectifs escomptes.
Soulignant que le Malhoun est par excellence l'un des principaux genres d'expression crées par les marocains pour exprimer leurs sentiments, sensations et problématiques quotidiennes, M. Jirari a précisé que les marocains ont démontré, dans ce domaine, leur capacité de hisser le langage quotidien au niveau d'une créativité poétique merveilleuse et d'un raffinement recherche.
Traitant de la situation actuelle de l'art du Malhoun, M. Jirari a fait état d'une régression en raison notamment de la diminution du nombre des chioukhs tant au niveau de la versification (NADM) que du chant (Inchad) estimant néanmoins que la scène artistiques dispose encore de plusieurs talents du Malhoun et du Zajal.
M. Jirari a, également, émis le vœu de voir la première édition du Festival du Malhoun de Fès créer une ébauche d'une réflexion sur la situation de cet art ancestral et populaire dans la perspective de le hisser au niveau qui lui échoit.
La cité de Fès, a-t-il ajouté, est la plus qualifiée pour s'acquitter de cette mission et endosser cette responsabilité en raison de la place favorite qu'elle a occupée au niveau de cet art après notamment celle de Tafilalet, ville de la naissance du Malhoun et d'autres villes du Royaume.
M. Jirari a évoqué de nombreuses figurés de proue fassies et des vétérans du Malhoun dont Mimoun Khattabi surnommé Ibn Khabaza, et Ibn Chojaa Tazi soulignant que la cité de Fès était le point de rencontre des poètes venus d'autres régions du Royaume tels que Cheikh Abdelaziz Maghraoui (Tafilalet), Mohammed Nejjar (Marrakech) et Mohamed Ben Ali Amrani (Tafilalet).
Auparavant, M. Azzelarab Amrani, président de la section de Fès-Al-Madina de l'As116iation Fès-Saïss, a souligné que l'organisation de cette manifestation à pour objectif la réhabilitation de cet art ancestral, indiquant que le Malhoun constitue une mémoire vivante qu'il faut préserver et protéger.
Traitant du programme d'action de l'as116iation, M. Amrani a annoncé l'organisation au cours du mois de novembre prochain d'un festival de l'art culinaire et d'un séminaire sur la problématique de la sécheresse au Maroc.
M. Younès Loulidi, directeur du Festival, a, pour sa part, souhaité que cette manifestation constituera une opportunité pour la création d'une synergie entre toutes les parties concernées afin d'assurer la collecte et la publication des textes de Malhoun en vue de sa préservation et sa pérennisation. Il a réitéré que cette édition a été Eddie à l'homme du savoir et de la culture M. Abbas Jirari en considération de ses apports considérables et multiples dans le domaine de la littérature marocaine en général et du Malhoun en particulier.
Pour leur part, MM. Rachid Moumni, délégué de la Culture à Fès et Abderrahim Filali Baba, président de la communauté urbaine du Grand-Fès se sont félicités de leur part, de la tenue de cette manifestation sous le Haut patronage de S.M. le Roi, soulignant l'intérêt que porte le Souverain à l'encouragement des initiatives visant le développement et l'amélioration du monde de la culture. La séance d'ouverture a été aussi marquée par des témoignages en hommage aux artistes Mohamed Bouzoubaâ, Moulay Ismail Alami, Abdel Malek Elyoubi et Hadj Brahim Mharzi pour leur apport et contribution à la préservation et la protection de cet art authentique qui concilie entre magie de la littérature et de l'art, et créativité et Tarab (délectation musicale).
Ont pris part à la séance d'ouverture, MM. Mohamed Kabbaj, président 110nal de l'As116iation Fès-Saïss et conseiller de S.M. le Roi, le wali et les gouverneurs de la région Fès-Boulemane, l'ambassadeur d'Algérie au Maroc, des chercheurs, des universitaires, des artistes, et de nombreuses personnalités civiles, militaires et judiciaires.
Les personnalités précitées avaient, d'autre part, visite le musée du Batha et une exposition d'une vingtaine de tableaux d'art plastiques de l'artiste Mohamed Abou Zaid.
Initiée sous le thème le Malhoun au service de la littérature et de l'art marocain, en collaboration avec la communauté urbaine du Grand-Fès, et la préfecture Fès-Al-Madina avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication, cette première édition dédiée au Dr. Abbas Jirari se poursuivra par l'organisation de plusieurs soirées du Malhoun avec la participation de groupes de mounchidine des différentes régions du Royaume.
Elle sera marquée par l'organisation d'un séminaire thématique animé par des professeurs et chercheurs, et la représentation de la pièce théâtrale cocktail de Chahrazade de Abdelmajid Fennich.