Spécial Marche verte

Patrimoine : Taza, une histoire séculaire à reconnaître

L'ancienne Médina de Taza sera-t-elle inscrite un jour par UNESCO sur la liste du patrimoine universel de l'humanité? C'est là une interrogation légitime que se posent les spécialistes du patrimoine, les habitants et originaires de la ville de Taza, in

01 Octobre 2001 À 16:21

En effet, l'histoire séculaire de Taza et le riche patrimoine dont la Médina est dépositaire sont ignorés par la plupart des bourgade sans passé ni importance. Pourtant, les historiens attestent que Taza fut la première capitale de la dynastie Alaouite. Le Sultan Moulay Rachid, devenu maître du Maroc Oriental, fit de Taza sa première capitale en y installant son palais Dar Al Makhzen au sud de la ville. D'ailleurs, tout au long de l'histoire de Taza, dont les traces remontent à la préhistoire, la cité à constitue une forteresse importante et une puissante plage d'armes pour les dynasties régnantes au Maroc en raison de sa position stratégique, a telle enseigné qu'au temps des Mérinides, on a compris que quiconque est maître de Taza ne tarde guère à s'emparer de Fès.
De plus, la Médina de Taza n'a rien à envier aux autres Médinas du Maroc ancestral. Taza-Al Oulia (haut) s'enorgueillit, elle aussi, de son patrimoine historique, murailles, portes, forteresses, bastions, palais, méchouar, mosquées, mausolées, Zaouiyas, places, foundouks, ruelles et autres anciennes demeures à l'art architectural hispano-mauresque. Seulement, la Médina de Taza, méconnue et marginalisée, sombre dans l'oubli, la décrépitude, la dégradation qui menacent son passé historique et son patrimoine culturel.L'oubli, dont souffre la Médina depuis belle lurette, a poussé certains passionnés ou patrimoine à se manifester pour sensibiliser les responsables et la population à la nécessité de la préservation de la Médina. Une as116iation pour la sauvegarde de la Médina Taza à ainsi vu le jour. A son actif, l'organisation d'une journée de réflexion sur la sauvegarde du patrimoine. Une amicale des amis de Taza, comptant des français parmi ses membres, a été, également, constituée.
La direction de l'urbanisme du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement, de l'urbanisme et de l'Habitat, soucieuse de préservation du patrimoine 110nal, a chargé un cabinet privé d'urbanisme dirigé par l'architecte Ahmed Laraki, pour élaborer une étude architecturale de la cité de Taza. Ce dernier a confié à l'agence MAP que la Médina de Taza, eu égard à son importance historique et architecturale, sera proposée aux organismes spéciales de l'UNESCO pour être inscrite sur la liste du patrimoine universel de l'humanité.Quant à l'étude architecturale de la Médina de Taza, elle doit aboutir à un plan d'aménagement opposable au tiers, a-t-il précisé, ajoutant qu'un cahier de prescriptions architecturales sera établi pour réglementer les interventions à l'intérieur de la médina et préserver, ainsi ,ses composantes originelles, son homogénéité, et son tissu urbain traditionnel.
Ce document d'urbanisme permettra d'orienter toutes les actions futures, publiques ou privées, à l'intérieur de la médina et d'encourager l'intégration de nouvelles fonctions et de nouveaux projets pour restituer à la cite son prestige d'antan, lui permettre de rejouer un rôle central dans l'agglomération et lui épargner ainsi d'être marginalisée aux niveaux fonctionnel et spatial, a-t-il poursuivi.Une liste d'actions prioritaires de réhabilitation et de projets découlera de cette étude architecturale, a-til assuré, estimant que les différentes types d'interventions en ancienne médina doivent aller de pair, en concomitance, car l'étude ne tend nullement à limiter ou réduire l'aménagement où la réhabilitation de la médina à un genre spécifique de projets. M. Ahmed Laraki affirme que toute la Médina de Taza est intéressée par la sauvegarde et la réhabilitation autant les monuments historiques et les édifices de valeur que la plus humble maison d'habitation, l'objectif principal étant l'amélioration du cadre de vie de la population.
Taza compte parmi les Médinas plus préservées du pays malgré la dégradation de quelques monuments, a affirmé M. Ahmed Laraki, qui se prévaut d'une expérience dans l'élaboration d'études architecturales d'anciennes médians, telles Fès et Oujda.Malheureusement, reconnaît-il, la Médina de Taza a perdu le rôle central dont elle se prévalait dans le passé, avec les transfert extra-muros de ses fonctions administratives, culturelles, économiques… actuellement, la Médina se cantonne dans un rôle essentiellement résidentiel avec heureusement le maintien du siège de la province et certaines administrations à proximité de la cité historique.
Selon lui, l'étude architecturale de la Médina devra aboutir à l'identification de projets concrets et d'actions ponctuelles pour intéresser les pouvoirs publics, les départements ministériels, la 116iété civile, les bailleurs de fonds, les personnalités aisées et hommes d'affaires originaires de Taza à contribuer financièrement à l'effort de restauration et réhabilitation du bâti historique.
Une journée d'étude et de réflexion sur la sauvegarde du patrimoine de la Mmédina de Taza s'avérera nécessaire, dit-il, pour présenter les éléments de diagnostic et les propositions de l'étude architecturale et sensibiliser les responsables, la 116iété civile et les habitants à contribuer à l'œuvre civilisationnelle de sauvegarde et réhabilitation de la Médina.
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