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Politique : L'exception MNP

Un congrès sous haute surveillance, qui voit ses assises écourtées et des militants sécessionnistes qui auraient obtenu l'autorisation de former un nouveau parti. C'est cela l'exception du mouvement 110nal populaire (MNP).

01 Octobre 2001 À 22:53

Une solution de dernière minute devait permettre de mettre fin à une longue confrontation entre le Secrétaire général, M. Mahjoubi Aherdane et les adeptes du mouvement de «restructuration et renouveau», réunis autour de M. Bouaâzza Yekken. «Le pire a été, peut-être évité», si l'on croit M. Bouaâzza Yekken, mais la situation pour le moins inédite soulève de multiples interrogations.
Le Mouvement 110nal populaire (MNP), sorti il y a quelques années de la matrice du Mouvement populaire, n'est pas un parti comme les autres. La preuve nous en est donnée, encore une fois, cette fin de semaine, à travers les événements qui ont entouré l'organisation du premier congrès de la formation dirigée par le trépignant Mahjoubi Aherdane.
Les assises 110nales se sont déroulées, sous haute surveillance, à Rabat, sans les membres du fameux comité auto-baptisé «Restructuration et renouveau». La menace de ces militants mécontents avait-elle réellement plané sur l'événement? C'est ce qu'à affirmé M. Bouaâzza Yekken, membre sécessionniste qui ajoute que «le pire aurait été évité».
Ce dernier déclare avoir obtenu avec ses amis, la veille d'un congrès auquel ils comptaient participer sans y être conviés, l'autorisation de former leur propre parti. Et c'est ainsi qu'est annoncée la naissance de «L'Union démocratique». La formation, dont on ignore encore le nombre d'adhérents devrait tenir son assemblée constitutive, dit-on, dans les semaines qui viennent. On en saura un peu plus aujourd'hui lors de la conférence de presse que M. Yekken et ses alliés devraient tenir à Casablanca.
Par ailleurs, M. Mahjoubi Aherdane, candidat unique, a été plébiscité par ses fidèles. Ils retrouve tout naturellement son poste de Secrétaire général, mais à la tête d'une formation éprouvée par de longs mois de confrontation de certains de ses membres. La situation, n'est certes pas inédite, mais offre quelques particularités. C'est la première fois qu'une requête de militants, qui s'opposent à la ligne de conduite de leur formation, serait traitée avec une telle célérité.
Si elle permet d'enterrer un conflit qui couvait depuis des mois au sein du MNP, cette solution, aussi judicieuse qu'elle soit, n'en fait pas moins de contribuer à l'émiettement, décrié, du champ politique 110nal. Elle pose, par ailleurs, problème dans la mesure où d'autres parties n'ont pas la même chance. Mohamed Zyane, ou encore Abderrahim Lahjouji et bien d'autres pourraient invoquer ce précédent pour se voir accorder le même droit.
Un imbroglio que ne pourrait résoudre qu'une lois réfléchie sur les partis ? La création de formations politiques, dans le propre intérêt de ces derniers, devraient répondre à des critères démocratique mais rigoureux. Ces critères devraient notamment êtres liés aux idées et programmes défendus, au mode de financement, ainsi qu'au nombre d'adhérents.
Car si chacun devait créer son propre parti, chaque fois que ses idées viennent s'opposer à ceux défendus par ses camarades on se retrouverait avec une formation pour chaque marocain. Un effet multiplicateur soupçonné d'être à «l'origine de la faiblesse de nos partis politiques».
Minées par des querelles intestines, la plupart des formations politiques en viennent à oublier de jouer leur rôle de forces animatrices de la démocratie.
L'application même des règles élémentaires de la démocratie s'avère une tâche difficile au sein de ces petites formation où s'exercent l'ego et les individualités d'une poignée de dirigeants obnubilés par la course effrénée aux postes de décision. A contre courant des réalités sociales, les politiques continuent à se livrer bataille. ses derniers devraient pourtant être interpellés par une conjoncture politique, économique et sociale, tant 110nale qu'internationale, qui est à la fois cruciale et délicate.
Dans cette ambiance, il y a lieu de s'interroger sur la capacité d'adaptation de nos partis politiques au nouveau contexte. Il est bien évident qu'on ne peut pas avoir une société économique, civile et sociale qui a pris conscience de la mutation en cours et que les partis politiques restent en dehors.
Serait-ce en misant le tout pour tout, dans une guerre larvée, pour le pouvoir que nos formations politiques en viendraient à bout, par exemple, du fléau de la désaffection politique ? Est-ce en se livrant à des pratiques peu orthodoxes, mises en exergues par des jeux de domi110n, qu'ils espèrent reconquérir la confiance d'électeurs désabusés ? Des questions que devraient méditer nos politiques à la veille d'un scrutin décisif.
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