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RAM : le gouvernement à la rescousse

Sinistrée comme tous les tran114eurs aériens par les attentats de New York et Washington, Royal air Maroc a entrepris une série de mesures destinées à lui permettre de supporter une baisse prévisible de ses activités au cours des prochains mois. Devant

26 Septembre 2001 À 21:30

Mohamed Berrada, président-directeur général de RAM, ne va pas par quatre chemins. La compagnie dont il préside aux destinées est dans une situation de crise. Le ralentissement du trafic aérien, mais surtout les attentats du 11 septembre contre New York et Washington se sont répercutés négativement sur la compagnie comme d'ailleurs les autres compagnies internationales. Devant ce fait accompli, la compagnie marocaine s'est engagée dans des restructurations profondes pour assurer sa survie. Si l'hypothèse d'un éventuel licenciement du personnel est exclue, la RAM a, par ailleurs, établi un plan d'action comportant des mesures d'urgences à prendre immédiatement. Ce plan en six points prévoit la réadaptation des programmes de vols en fonction de la situation actuelle pour que la compagnie puisse tirer le meilleur profit de ses activités. Il prévoit également la réadaptation de la flotte en mettant de côté les appareils dont l'utilisation coûte cher en attendant la reprise dans le secteur.
Le plan d'action mise également sur la nécessité de mener une politique de rationalisation des dépenses de fonctionnement ainsi que celle de la gestion des ressources humaines en gelant les recrutements et en redéployant le personnel. Le programme d'investissement prévu d'ici 2013 sera lui aussi réadapté à la situation actuelle. Seuls les livraisons de deux appareils prévues pour les mois de février et mars sont maintenues à la date prévue. Avec ces nouvelles mesures explique M. Berrada, ce sont les fondements d'un grand groupe industriel qui en train de se mettre en place.

Résultats en demi-teintes

La RAM , dont les résultats financiers sont en demi-teintes depuis l'année 2000, sera encore affaiblie par la baisse du trafic. Depuis le 11 septembre, l'activité de la compagnie a enregistré une baisse de 10%. Le recul de l'activité en raison de l'annulation des réservations est estimé à 20% pour les semaines à venir aussi bien pour les vols réguliers que pour les charters avec un gel de réservation pour l'hiver. Si cette situation persiste sur toute l'année, la RAM subira une perte d'un milliard DH qui risque d'absorber une grande partie de son capital. D'autres facteurs, notamment, les charges se sont répercutés également sur la situation financière de la RAM. Il s'agit de la flambée du cours du pétrole qui coûte à la compagnie quelque 550 millions DH par an et la hausse du cours du dollars par rapport à l'euro. Tous ces indicateurs entraînent des pertes d'environ 350 millions DH par an pour la RAM, soit 30% de son capital. Si la courbe des pertes persiste, la RAM risque de voir son capitale voler en éclats et par conséquent, serait mise en liquidation. Pour ne pas arriver à ce scénario catastrophique tout le monde est mobilisé pour maintenir la RAM dans les airs.
Les événements du mardi noir 11 septembre ont incité les compagnies d'assurances à revoir leur tarifs d'assurances des avions. Ainsi, ces dernières ont décidé d'instituer une surprime de 0,05% de la valeur flotte pour l'assurance avion risque de guerre et 1,25 dollar par passager au niveau de l'assurance responsabilité civile vis à vis des tiers non passagers. Cette hausse des assurances a entraîné une hausse vertigineuse des coûts des compagnies difficiles à répercuter sur les passagers, à un moment où on assiste à une baisse notoire de trafic. Les charges d'assurances de la RAM ont passé, suite à cette augmentation, de 28 millions DH à 120 millions DH. Pire les compagnies ont décidé de ramener le plafond de couverture de 1 milliard de dollars à 50 millions de dollars, en ce qui concerne le risque de responsabilité civile vis-à-vis des tiers non passagers. Face à ces nouvelles mesures plusieurs compagnies ont décidé de suspendre leurs vols à partir du 25 septembre si aucune solution n'est trouvée. Pour faire face a cette situation et permettre à la RAM de survoler, le gouvernement marocain à l'instar du gouvernement américain et plusieurs gouvernement européens, a décidé d'apporter son soutien et sa garantie pour la couverture du risque de guerre au-delà de 50 millions de dollars que les compagnies d'assurances refusent de couvrir et cela pour une durée d'un mois à compter du 25 septembre 2001.
Nouvelles normes de sécurité
La peur des Américains de voir à nouveau les appareils s'écraser sur leurs infrastructures a incité les USA à fixer de nouvelles normes sécuritaires. Dès lors, la RAM s'est employée à renforcer les mesures de sécurités, tant à l'enregistrement, quà l'embarquement ou de la vérification des bagages. La conformité des mesures prises par les USA avec celles de la RAM a été attestée par un expert qui était le week end dernier à Casablanca.
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