Spécial Marche verte

Saâd Chraïbi, réalisateur: on peut mieux faire!

Organisé du 3 au 10 novembre, le Festival Inter110nal du cinéma de Damas a connu cette année la participation de 233 films (longs et courts métrages). Parmi ceux-là, 24 films de 17 pays arabes et étrangers étaient en compétition. Le Maroc a pour sa part

13 Novembre 2001 À 22:21

«Soif», comme le reste des films marocains qui n'étaient pas dans la compétition officielle, était projeté dans le cadre d'un Panorama du film marocain. Celui-ci a eu lieu dans une salle fermée d'habitude et qui a été ouverte pour l'événement. Donc il n y' avait déjà pas de tradition de spectateurs, en plus le matériel utilisé était presque défaillant, donc les projections se sont très mal passées. Enfin, excepté les films en compétition, les films marocains programmés dans le cadre de ce panorama n'ont bénéficié d'aucune médiatisation, ce qui fait que les salles étaient souvent désertes lors des projections..

La Maroc était pourtant présent en force dans ce festival, et a même figuré dans le palmarès. Vos impressions sur cette participation?

Oui, en effet le Maroc était bien présent dans le festival de Damas et même l'idée du Panorama du film marocain était louable. Mais, encore une fois il est dommage de voir que les moyens ne suivaient pas. Il y a eu aussi un autre incident : les organisateurs éditaient un bulletin quotidien sur les activités du festival. Le troisième jour, ils ont consacré un dossier de six pages au cinéma marocain. Mais, le dossier a malheureusement dressé une image très négative des productions 110nales, chose qui a suscité la colère de toute la délégation marocaine. Nous avons même été jusqu'à présenté une protestation officielle aux organisateurs, qui nous ont expliqué que le journaliste qui s'était chargé du dossier n'avait apparemment pas assez de connaissances sur le cinéma marocain. Résultat, on nous a permis de sortir dans l'édition du lendemain, un article rectificatif que le critique marocain Hamadi Guerroum, présent sur place avec nous, s'était chargé d'écrire.

Le réalisateur marocain Kamal Kamal a mis en tête d'affiche une actrice syrienne (Lina Mourad) pour son film «Taif Nizar», et Mohamed Miftah est actuellement à Damas pour tourner un feuilleton syrien... Pensez-vous que cette coopération culturelle constitue une nouvelle ouverture pour le cinéma marocain?

L'axe Syrie-Maroc est un axe intéressant. Il a été pensé depuis quelques années pour faire face à l'hégémonie égyptienne. Le Maroc a d'ailleurs toujours appelé de tous ses voeux à toute sorte de collaboration dans le monde arabe, pour le cinéma. Des protocole d'accord en matière de productions croisés, de réalisation.... ont déjà été passés avec l'Égypte, la Tunisie... mais le problème est que souvent, ces accord ne dépassaient pas le stade de la signature sur papier. Ainsi, je peux dire aujourd'hui qu'avec les affinités que nous avons avec nos confrères syriens, et en se basant sur nos premières expériences partagées, je pense que nous avons de bonnes prémices avec les syriens.

Pour terminer, qu'avez-vous retenu de votre participation au Festival Inter110nal du cinéma de Damas?

Le festival de Damas est en train de grossir très vite, sans que la structure ni les moyens ne suivent son expansion. Pour l'édition de cette année, on y aura aussi fait beaucoup de «tapis rouge» pour le cinéma égyptien et c'est un peu dommage car cela se fait au détriment des autres cinémas arabes. dans la liste des longs métrages arabes en lice, il y avait quinze films égyptiens, un tunisien, un libanais, deux syriens et un marocains.
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