Taroudant: hommage à la famille de la santé
L'Association marocaine de l'histoire de la médecine en collaboration avec l'association des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes de Taroudant a organisé le 15 septembre 2001 à l'hôtel Palais Salam Taroudant une journée sur l'histoire de la méde
LE MATIN
25 Septembre 2001
À 17:09
Cette journée a été marquée par la présence du gouverneur de la province de Taroudant; M. Abdelfattah Lebjioui, le consul de France à Agadir; M. Alain Le Sech's et son épouse, les agents de l'autorité locale, les représentants des différents services extérieurs, les présidents des deux associations ainsi que plusieurs autres personnalités.
Les travaux de cette journée ont été axés sur cinq interventions :
- Addarraq Soussi médecin particulier de Moulay Ismaël - M. Akhmisse
- Circoncision : histoire, rites et santé mentale - D. Moussaoui
- Population, calamités naturelles et maladies au Maroc - G. Martinet
- Soins médicaux et état de santé du Marocain de la préhistoire - S. Martinet
Dr. Chatinière, pourquoi Taroudant ? - M. Roux Dessarts.
Autre moment fort de cette journée la visite de l'hôpital de Taroudant dont l'un de ses pavillons porte le nom de Chatinières.
Né en 1884, le docteur Paul Chatinières avait quarante-trois ans quand il arriva à Taroudant pour en diriger l'infirmerie indigène.
Le Souss connut, début 1928, une de ses plus meurtrières épidémies de typhus. Le docteur Chatinières, très proche de la population, est atteint, «touché» selon son expression, et intran114able, il mourut le 9 février 1928. Comme il l'avait souhaité, il fut enterré dans le jardin de l'infirmerie - L'hôpital Mokhtar Soussi, aujourd'hui, où sa tombe demeure respectée de tous. Le frère Pierre Baptiste le comte, appelé en renfort, et que le typhus emportera un mois plus tard, fut inhumé à ses côtés.
Après sa mort il fut cité à l'ordre de la 110n dans les termes que l'on peut lire sur sa tombe.
Puis on retrouve le Dr. Chatinières au Maroc, officier de Ouissame Alaouite, à Midelt de 1924 à 1927, déjà volontaire (entre temps, il avait servi dans les ambulances en France, puis dans les services d'assistance d'hygiène en Syrie, au Levant et en Palestine).
Le Dr. Chatinières parlait couramment arabe et berbère. La ville et la gentillesse des habitants l'avaient séduit. Il est venu, sur le front de l'épidémie qui faisait rage - catastrophe - et tout simplement parce que, il fallait qu'il soit là… conduite particulièrement héroïque.
L'épitaphe de sa tombe résume son encouragement au service des autres et de ses idéaux «Mort pour le Maroc et pour la France».