Une stratégie bien élaborée
Le festival des amandes 2001 d'Aknoul, célébré avec enthousiasme du 21 au 23 septembre sous le thème:L'amandier:patrimoine et développement a permis de dévoiler la stratégie étatique pour le développement des cultures d'arbres fruitiers dans la région
LE MATIN
24 Septembre 2001
À 20:46
Il a indiqué que le ministère assure la continuité de l'action agricole remarquable, entreprise depuis des années par le projet Derro (développement du Rif Oriental), en étendant les superficies plantées en arbres fruitiers dans la province de Taza qui dispose d'énormes potentialités, dans la perspective d'en faire une région modèle de production d'amandes et d'olives.
Les plantations en arbres fruitiers couvrent, rappelle-t-on, 76.700 ha dans la province de Taza dont 14.000 ha en amandiers avec une production de 625 tonnes d'amandes sans coque.
Estimant que ces produits fruitiers ont un avenir prometteur dans la région, son département, affirme le ministre, unit ses efforts à ceux de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces et préfectures du Nord (APDN) et d'autres partenaires pour l'extension et l'amélioration des méthodes de culture de l'olivier et de l'amandier et la réalisation de petites et moyennes hydrauliques.
Rien que pour le cercle d'Aknoul qui dispose de 7.775 ha plantés en amandiers avec une production de 460 tonnes d'amandes sans coque en 2001, un programme d'extension de cette espèce fruitière sur 1.000 ha est entrepris par le ministère de l'agriculture en partenariat avec l'agence du Nord et les bénéficiaires.
Ce programme, qui intéresse les communes rurales de Gueznaya Al Janoubia, Jbarna, Tizi ou Sli, Sidi Ali Bourkia et Ajdir relevant du cercle d'Aknoul coûtera 2,8 millions dh.
Un autre programme concernant la Défense et restauration des sols (DRS) prévoit la plantation de 3000 ha, à raison de 1000 ha par an, en amandiers, oliviers et figuiers, dans les cercles d'Aknoul, de Taineste et d'oued Amlil. Le coût de ce projet entrepris par le ministère de l'Agriculture et l'APDN est estimé à 12 millions de DH.
Le ministère distribue en outre des plants d'amandiers aux agriculteurs subventionnés a concurrence de 80 % pour encourager la culture de cet arbre fruitier.
Le cercle d'Aknoul a bénéficié à lui seul, rappelle le ministre, de 610.000 plants distribués sur une période de dix ans environ, dont 60 % sont en phase de production et 40 % en phase d'accroissement.
Il en est de même pour l'olivier, qui avec 59.000 ha plantes, occupe la première place parmi les espèces fruitières dans la province de Taza .
Sa production, qui atteint 33.000 tonnes, a été toutefois affectée durant la campagne 2000-2001 par la sécheresse des dernières années.
M. Ismail Alaoui a estimé par ailleurs essentielle l'organisation du Moussem des amandes d'Aknoul 2001 pour permettre aux agriculteurs de se rencontrer, d'échanger idées et expériences et aux services agricoles d'exposer leurs réalisations et programmes pour le développement du secteur agricole. Il a émis l'espoir que les moussems agricoles ne doivent pas se limiter à l'avenir à un seul produit symbole mais s'étendre à d'autres activités comme l'élevage et les cultures modernes de divers produits agricoles.
Le moussem des amandes d'Aknoul 2001, qui a repris droit de cité après une vingtaine d'années d'hiber110n, a en effet offert l'opportunité aux producteurs de saisir l'importance économique de l'amandier aux plans mondial, 110nal et régional.
Selon des chercheurs agronomes, les Etats-Unis d'Amérique sont le premier producteur mondial d'amandes (55 % de la production mondiale) alors que le Maroc est cinquième avec 138.000 ha plantes d'amandiers. Le Royaume exporte quelque 1.500 tonnes d'amandes amères produites dans les régions de Meknès, El Hajeb et Azilal pour la confection de produits pharmaceutiques et cosmétiques et importe environ 20 tonnes d'huile d'amandes d'Italie et d'Espagne.
Aussi, le pays développe-t-il une stratégie pour l'extension de la culture de l'amandier et de l'olivier tout en sensibilisant les producteurs à privilégier les méthodes modernes de culture et de traitement des parasites et à se regrouper au sein de coopératives pour aider au traitement industriel et à la commercialisation de la production.