Wall Street: fin de trimestre positive

Les sempiternelles questions occupent les esprits des acteurs économiques, quels qu'ils soient : quant est-il de la santé à court terme de l'économie américaine, quels seront les effets des attentats et quand et sous quelles formes les mesures de représailles seront-elles lancées contre Oussema Ben Laden et le régime des taliban, respectivement considéré par l'administration Bush comme instigateur et complice des actes du 11 septembre dernier.
Sans réponse claire et précise à ce flot de questions de toute première importance, le Nasdaq parvient à progresser de 2,2% à 1492 pts. Un plus haut a été inscrit à 1526,38 pts (+4,5%) après la publication des chiffres de l'indice des directeurs d'achat de Chicago. Parallèlement, le Dow Jones gagne 1,7% à 8831 pts tout comme le S&P500 à 1036 pts. Bien loin de succomber aux prises de profit après deux séances de forte hausse, la détente se poursuit sur le compartiment obligataire : le rendement des T-Bonds à 30 ans passe à 5,411% tandis que celui des Notes à 10 ans ressort à 4,551%.
Du côté des statistiques macroéconomiques, qui motivent en grande partie la hausse actuelle, le département du Commerce a créé une " petite surprise ” forte en symboles en publiant l'estimation finale du Produit intérieur brut (PIB) pour le deuxième trimestre. Alors même que les économistes tablaient sur une révision à la baisse de la croissance à +0,1%, c'est une hausse du PIB de 0,3% qui a été rendue publique contre une précédente estimation à +0,2%.
Par ailleurs, l'indice des directeurs d'achats de Chicago a fait montre d'une résistance remarquable. Censé préfigurer de l'évolution de l'indice du NAPM, celui-ci est en effet ressorti à 46,6 pts en septembre contre 43,5 pts un mois plus tôt et 41 pts attendu. A la publication de cet indicateur, le Nasdaq est monté à son plus haut avant de céder aussitôt la majeure partie du terrain gagné.
Quoi qu'il en soit, une majorité d'économistes estime qu'après les attentats du 11 septembre, la première économie mondiale devrait connaître quelques " ratés ”, le spectre d'une récession étant agité. Même si la marge de manœuvre de la Réserve fédérale est désormais étroite avec des " Fed funds ” à 3%, Alan Greenspan et ses pairs devraient décider mardi prochain de baisser une nouvelle fois les taux d'intérêt afin de dynamiser l'activité. Les économistes tablent à ce propos sur un objectif à 2,5% ou 2,25% dans un avenir proche.
Après une séance marquée par l'absence de nombreux intervenants pour cause de Yom Kippour et par des recommandations négatives sur le secteur des équipementiers réseaux, le " bargain hunting ” initié hier deux heures seulement avant la clôture trouve un prolongement.
Pour autant, le climat est loin d'être à l'euphorie. C'est ainsi qu'United Parcel Services (UPS) a révisé à la baisse ses prévisions de bénéfice net par action (" bnpa ”) pour le troisième trimestre de 52/55 cents à 45/48 cents en raison de l'impact des attentats. Celui-ci est d'ailleurs estimé à 130 millions de dollars par le spécialiste des services de livraisons express. UPS gagne malgré tout 1,7% tandis que son principal concurrent, Federal Express (FedEx), en profite pour s'adjuger 3,6%.
Sur le Dow Jones, United Technologies progresse de 0,5% alors que les analystes sont partagés quant à l'interprétation des propos de George David, son président. Celui-ci a en effet confirmé les prévisions de son groupe à long terme malgré les évènements récents. Toutefois, l'équipementier pour l'aviation n'a pas exclu que des prochaines suppressions d'emplois pourraient être annoncées.
Minnesota Mining and Manufacturing, plus connu sous le nom de " 3M ” ou du mnémonique " MMM ”, a de son côté annoncé qu'il allait augmenter son programme de rachat d'actions, le portant à 13 millions de titres. Sur la nouvelle, " 3M ” progresse de 0,7%.
Par ailleurs, les bancaires progressent en bon ordre après avoir été durement touchées lors des derniers jours : American Express se reprend ainsi de 4%, JP Morgan Chase de 2,6% et Citigroup de 2,1%. Visiblement, le " profit warning ” de Bank of New York sur son troisième trimestre passe inaperçu puisque la valeur gagne 5,2%.
Chez les " technos ” cette fois, Goldman Sachs a annoncé qu'il n'excluait pas de réduire à nouveau ses prévisions de résultats pour Microsoft. Les analystes de Merrill Lynch n'ont pas pris les mêmes dispositions : l'intermédiaire financier table désormais pour 2002 sur un chiffre d'affaires de 28,2 milliards de dollars contre 29,2 milliards auparavant. Sur la nouvelle, Microsoft se replie à la marge de 0,1%. Par ailleurs, la nouvelle juge en charge du dossier antitrust contre Microsoft a ordonné aux parties d'entamer des discussions intensives en vue de parvenir à un accord à l'amiable.
Par ailleurs et du côté des titres les plus " travaillés ” sur le Nasdaq, on notera Cisco Systems (+4,6% après avoir lourdement chuté hier sur une recommandation négative), Intel (-0,1%), Sun Microsystems (-4%), Oracle (+2,4%), WorldCom (+3,7%) et Dell Computer (+2,5%).
A noter également que Computer Associates progresse de 3,4% alors que les analystes de SG Cowen ont revu à la baisse leurs prévisions de " bnpa ” sur la société pour 2002 et 2003.