L'humain au centre de l'action future

"Minority Report " de Speilberg sur les écrans nationaux

Imaginons qu'un jour nous puissions connaître notre avenir ! Serons-nous maîtres de notre sort ? Saurons-nous faire le bon choix ou sommes-nous condamnés à assumer notre destinée aussi fatale soit-elle ? C'est à cette question philosophique que s'est atta

15 Octobre 2002 À 18:03

Boule rouge ou boule marron ? La couleur fait toute la différence. Le film ouvre sur une machine à boules pareilles à celles du billard avec toutefois une différence marquante. Les boules sont nominatives ! Nous sommes en 2054. L'unité spéciale de lutte contre le crime "Pré-crime" de Washington développe un procédé révolutionnaire qui permet d'anticiper les actes criminels et intervient avant qu'ils ne soient commis. Les assassins potentiels sont condamnés pour... "Intention de tuer" ! Mais comment cette équipe très spéciale arrive-t-elle à prévoir le lieu, la date, l'heure et l'identité du futur assassin ? Là, la technologie intervient pour prêter main forte à l'inspecteur John Anderton (Tom Cruise), chef de cette unité. A l'aide d'un matériel très sophistiqué, il reçoit les "prémonitions" de trois créatures trans-géniques - des humains manipulés génétiquement - appelées Pré-Cogs et qui "captent les signes précurseurs des violences". La couleur de la boule dépend de la gravité de l'acte.
Le nom qui y est inscrit est celui du "coupable". Une fois l'analyse des images reçues est achevée, l'équipe d'intervention s'élance pour prévenir le forfait. Pour J. Anderton, le système est tout simplement infaillible. Après six ans d'expérimentation, le système est en passe d'être nationalisé... N'en délaisé à J. Anderton, l'inspecteur Danny Witwer (Colin Farrell), du ministère de la Justice dont dépend l'unité spéciale a quelques réticences et compte bien vérifier si le système est aussi fiable que le croit Anderton. Le face à face des deux hommes est plutôt orageux. En pleine lutte, J. Anderton fait une découverte qui bouleverse ses convictions. La machine lui sort sa boule rouge. Le justicier va-t-il commettre le crime pressenti par les Pré-Cogs ? La validité du système dépend de sa conduite. Arrivera-t-il alors à déjouer le destin ?
"Minority Report" est un film prophétique dans un décor futuriste qui ne se détache pourtant pas trop de la réalité du progrès humain. Facilement classable parmi la catégorie sciences-fiction, ce long métrage nous invite quelque part à imaginer ce que serait fort probablement la vie dans les grandes métropoles comme Washington dans un avenir très proche. Or, si l'imagination créatrice des faiseurs de fictions n'a d'égal que la singularité des mondes "surréalistes" qu'elle crée, elle ne refléterait, en fait, que les multiples craintes nourries face au développement effréné de la technologie. Le thème du respect de la vie privée, par exemple, se trouve évoqué avec une insistance déconcertante dans "Minority Report".
Est-il tolérable que le système contrôle jusqu'aux intentions des individus ? Faut-il sacrifier l'intimité des citoyens et leur liberté à avoir des secrets sur l'autel du progrès même si c'est pour une cause noble ?
Par ailleurs, certains ingrédients des films actuellement en vogue à Hollywood sont aussi réunis tels que la poursuite, les bagarres, les dualités... et la lutte entre le bien et le mal, thème cher au cinéma depuis toujours.
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